La hausse du pétrole ne freine que légèrement la reprise économique belge

Rapport de recherche

 

Résumé

Ces dernières semaines, le prix du baril de Brent a culminé juste au-dessus de 70 USD. Par rapport à sa faible cotation d'environ 20-25 USD il y a un an, il s'agit là d'une augmentation considérable. La hausse de prix de ces derniers mois constitue un choc externe négatif pour l'économie belge. Si le prix se maintient autour de son niveau plus élevé actuel jusqu'à la fin de 2021, ce que nous prévoyons, cela signifie pour 2021 une augmentation directe de la facture du pétrole importé de 1,2% du PIB par rapport à 2020. Ce chiffre est supérieur à la moyenne de la zone euro car l'économie belge est relativement intensive en pétrole. La majeure partie de cette facture plus élevée (plus des trois quarts selon les estimations) incombera aux entreprises, une part beaucoup plus faible (environ un cinquième) aux ménages et le reste aux pouvoirs publics. À cet effet négatif direct sur les revenus s'ajoutent des effets négatifs indirects sur l'activité économique réelle, dans la mesure où les ménages, les entreprises et les autorités adapteraient leurs dépenses. Une estimation approximative suggère que l'impact d'un prix du pétrole durablement plus élevé sur la croissance du PIB réel belge en 2021 se limitera toutefois à tout au plus quelques dixièmes de point de pourcentage. Cela est loin d'être suffisant pour compromettre la reprise économique attendue, qui va s'accélérer à partir de l'été.

1. Introduction


Le prix du baril de Brent a triplé au cours de l'année écoulée: il est passé d'un plancher de 23 USD à la fin du mois de mars 2020 à environ 70 USD aujourd'hui. Son évolution contraste fortement avec celle du début de l'année 2020. L'action conjointe de l'implosion de la demande au début de la pandémie et de la guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie l'avait alors fait plonger. L'envolée de ces derniers mois l'a plus ou moins ramené au niveau qu'il affichait au début de 2020 (figure 1). L'impressionnant rally du pétrole a plusieurs explications. Du côté de l'offre, les limitations de la production de l'OPEP+ (le cartel des pays producteurs de pétrole) ont dopé les prix. La demande s'est en outre redressée, dans un premier temps surtout en Chine, grande consommatrice de pétrole, dont l'économie s'est relevée assez rapidement du choc de la Covid-19, mais ensuite ailleurs aussi, la deuxième vague de la pandémie s'étant montrée moins dévastatrice pour l'économie. Ces derniers mois, le prix du pétrole a été soutenu par de bonnes nouvelles vaccinales et par le froid  extrême qui a touché plusieurs pays. Très récemment, il a atteint un sommet après l'attaque d'un site pétrolier en Arabie saoudite, premier producteur mondial de pétrole, par des rebelles yéménites.

Selon KBC, le prix du baril de Brent devrait se maintenir autour de son niveau actuel d'environ 70 USD durant toute l'année 2021. Cela implique que cette année, le prix moyen du pétrole sera plus de 50% plus élevé qu'en 2020. Ci-dessous, nous nous sommes penchés sur les conséquences pour l'économie belge. Nous exposons les implications théoriques d'une hausse du prix du pétrole et lui donnons une interprétation chiffrée. Concrètement, les conséquences se manifestent par un effet négatif sur les termes de l'échange et les revenus, ainsi que par des effets indirects sur la demande et l'offre. Nous essayons d'estimer dans quelle mesure la reprise économique post-Covid de la Belgique pourrait en être affectée en 2021.

2.    Effet négatif sur les termes de l'échange et les revenus 

Le nouveau renchérissement du pétrole confronte avant tout l'économie belge à une détérioration immédiate des termes de l'échange internationaux, soit le rapport entre les prix à l'exportation et les prix à l'importation (voir schéma). La hausse du prix du pétrole va en effet entraîner une augmentation des prix à l'importation qui ne se serait pas produite sans la hausse du prix du pétrole. Cet effet négatif sur les termes de l'échange est toutefois atténué dans la mesure où les entreprises répercutent une partie de la hausse de leurs coûts pétroliers sur leurs prix à l'exportation. Outre les importations de pétrole brut, la Belgique fait également un commerce important de produits pétroliers (semi-)finis, dont le prix dépend aussi de la hausse du prix du pétrole brut. Mais l'impact sur les termes de l'échange est probablement limité, car les importations et les exportations de produits pétroliers (semi-)finis sont à peu près égales (figure 2).

La Belgique a consommé environ 665 000 barils de pétrole par jour en 2019. Par rapport au volume de l'activité économique totale, la consommation est restée assez stable depuis 2012. En tenant compte de la contraction du PIB réel de 6,3% en 2020 et de la croissance économique que nous évaluons à 4,0% en 2021, nous pouvons donc estimer la consommation de pétrole journalière en 2020 et 2021 à environ 624 000 et 649 000 barils respectivement. Si le prix du pétrole se maintient à son niveau actuel plus élevé, ce que nous prévoyons, cela signifie pour 2021 une augmentation directe de la facture de pétrole brut importé de 5,7 milliards EUR par an par rapport à 2020, soit environ 1,2% du PIB. Cette perte est plus élevée que la moyenne dans la zone euro car l'économie belge est relativement intensive en pétrole. La part de la consommation de pétrole dans le PIB est presque deux tiers plus élevée en Belgique que dans l'ensemble de la zone euro. Depuis 1980, elle a toutefois baissé de plus d'un tiers, mais cette réduction de la dépendance pétrolière a été plus faible que la moyenne de la zone euro, où la part de la consommation de pétrole dans le PIB réel a diminué de plus de la moitié (figure 3). L'augmentation des dépenses en pétrole importé contribue à une détérioration du compte courant de la balance des paiements belge. La figure 4 montre qu'entre la fin des années 1990 et 2012, la hausse beaucoup plus marquée et prolongée des prix du pétrole avait provoqué une dégradation sévère des termes de l'échange, ce qui avait contribué à effacer l'important excédent courant enregistré par la Belgique dans la balance des paiements jusqu'en 2000 (figure 4).

L'alourdissement de la facture de pétrole de plus de 6 milliards EUR réduit également les revenus disponibles pour les dépenses intérieures. Il y a donc un effet négatif sur les revenus, ventilé entre les ménages, les entreprises et l'État. Sa répartition précise dépend de leur consommation de pétrole, de la répercussion par les entreprises de la hausse des coûts du pétrole sur leurs clients et de la compensation ou non par l'État d'une partie de la baisse des revenus par une majoration d'impôt. Cet effet sur les revenus engendre à son tour des effets négatifs indirects sur l'activité économique en Belgique, en fonction de l'ajustement effectif par les ménages, les entreprises et l'État de leurs dépenses à la hausse du prix du pétrole (voir schéma).

3.     Effets indirects sur l'offre et la demande

L'effet sur les revenus se reflète dans la consommation finale de produits pétroliers. Les ménages consomment surtout du carburant automobile et domestique. En 2019, ils ont consommé quelque 8 milliards de litres d'essence, de diesel et de fioul domestique (exception faite de la consommation de carburant des voitures-salaires).[1]Cela correspond à 17% de la consommation totale de produits pétroliers en Belgique (figure 5). Calculé au prix annuel moyen des trois produits en 2019, cela représente près de 8 milliards EUR. Les chiffres de la consommation de carburant ne sont pas encore disponibles pour 2020, mais il est probable que le recours massif au télétravail lié à la Covid-19 ait perturbé la consommation normale des ménages (moins de carburant automobile, plus de fioul domestique). Dans l'hypothèse où la quantité de carburant consommée en 2020 serait néanmoins la même qu'en 2019, et en tenant compte de la baisse des prix moyens des carburants automobiles et domestiques en 2020 (des chiffres sont disponibles), les ménages ont dépensé l'an dernier 1,2 milliard EUR de moins qu'en 2019 (soit 0,4% de leur revenu disponible).

En raison de la flambée des prix du pétrole au cours de l'année écoulée, les prix maximaux des trois carburants (essence, diesel et fioul domestique) ont été de nouveau beaucoup plus élevés (respectivement 15%, 21% et 48%) en février 2021 qu'à leur plancher d'avril 2020.[1]Si nous supposons (il s'agit ici encore d'une hypothèse) que la quantité de la consommation de carburant en 2021 sera identique à celle de 2019 (une normalisation du trafic routier post-Covid-19 pourrait y contribuer) et que les prix de l'essence, du diesel et du fioul domestique se stabilisent jusqu'à la fin de 2021 à leurs niveaux actuels plus élevés, cela représente environ 0,6 milliard EUR de dépenses supplémentaires sur une base annuelle pour les ménages, soit environ 0,2% du revenu disponible estimé en 2021. Bien entendu, il ne s'agit que d'une simulation et celle-ci est étroitement tributaire des hypothèses avancées. Elle illustre cependant l'ordre de grandeur de l'effet sur les revenus.

À moins que les ménages épargnent moins le pouvoir d'achat amputé par l'alourdissement de la facture de pétrole, la hausse du prix du pétrole entraînera une baisse de la consommation (= effet négatif sur la demande). Par rapport à la zone euro, cet effet est un peu plus important en Belgique, car les vecteurs énergétiques y occupent une place relativement plus importante dans le panier de consommation. L'effet haussier de l'augmentation de prix sur l'indice général des prix à la consommation est en outre plus important que sur l'indice santé, car ce dernier n'inclut pas le prix des carburants automobiles. De même que les ménages voient leur pouvoir d'achat augmenter lorsque les prix du pétrole baissent (comme cela fut le cas en 2020) grâce à l'utilisation de l'indice santé pour l'indexation des salaires, à l'inverse, lorsque les prix du pétrole augmentent, ils voient l'indexation basée sur l'indice santé éroder davantage leur pouvoir d'achat (voir également l'Encadré en pages 6-7 pour l'impact de la hausse des prix du pétrole sur l'inflation globale).

Les entreprises représentent l'essentiel (plus des trois quarts) de la consommation de produits pétroliers (figure 5), dont la majorité concerne des utilisations non énergétiques du pétrole (c'est-à-dire en tant que matière première plutôt qu'en tant que combustible) et le 'bunkering' (c'est-à-dire le ravitaillement des avions et des navires de haute mer dans un port ou un aéroport). La perte directe de la hausse du prix du pétrole est par conséquent nettement plus importante pour les entreprises que pour les ménages. Comme pour les ménages, l'impact négatif en Belgique est plus important que la moyenne dans la zone euro, en raison de la dépendance énergétique relativement élevée de la production. Environ 40% des entreprises belges appartiennent à un secteur à forte intensité énergétique, contre seulement 30% en moyenne dans la zone euro. La hausse du prix du pétrole a un impact négatif direct sur la rentabilité des entreprises. Dans la mesure où leurs coûts de production augmentent plus rapidement que leurs prix de vente, leurs marges bénéficiaires diminuent. En raison de la perte de rentabilité (et aussi de la baisse de la demande de consommation), les entreprises pourraient revoir à la baisse leurs plans d'investissement et de recrutement (= effet négatif sur l'offre).

L'État belge est également perdant à court terme lorsqu'il est confronté à des dépenses énergétiques courantes plus élevées. Sa perte directe est cependant beaucoup plus faible que celle des ménages et des entreprises, étant donné que sa consommation de pétrole est relativement limitée. L'État voit ses recettes de TVA augmenter sur les produits pétroliers plus chers. Les accises sur les carburants sont en revanche fixées par litre et ne fluctuent donc pas directement avec le prix du pétrole.[1]En revanche, les recettes publiques diminuent indirectement à mesure que les recettes globales de la TVA et l'impôt des sociétés baisseront avec le fléchissement de la demande de consommation et la perte de rentabilité des entreprises.

Enfin, l'impact négatif de la hausse du prix du pétrole sur l'activité économique se reflète également dans l'évolution des exportations nettes. Étant donné que les principaux partenaires commerciaux sont également touchés par une détérioration des termes de l'échange, la Belgique souffrira indirectement de l'érosion de la demande extérieure. D'autre part, de par l'essoufflement de la consommation intérieure en Belgique, une part plus limitée part à l'étranger via les importations. L'effet final sur le volume des transactions dépend également de l'augmentation éventuelle des importations des pays producteurs de pétrole depuis la Belgique attribuable à la hausse de leurs revenus pétroliers. L'impact reste toutefois modeste car la part des grands pays producteurs de pétrole (pays de l'OPEP plus la Russie, le Mexique et la Norvège) dans les exportations belges est limitée à seulement 5%.

4. Impact sur la croissance

Les effets indirects sur l'offre et la demande d'une hausse du prix du pétrole entraînent, toutes choses égales par ailleurs, une baisse de la croissance économique. L'ampleur exacte de cet impact sur la croissance du PIB réel dépend de facteurs incertains, tels que la persistance d'un prix du pétrole plus élevé et l'atténuation éventuelle des effets de l'offre et de la demande par une baisse de l'épargne des ménages et/ou des entreprises. Les ménages et les entreprises doivent d'abord être convaincus du caractère durable de la hausse des prix et n'adaptent donc souvent leur comportement de consommation qu'avec un certain retard. Contrairement aux effets directs sur l'inflation (voir également l'Encadré ci-dessus), la hausse du prix du pétrole a donc un impact plus graduel sur la croissance économique.

En 2010, la Banque nationale de Belgique (BNB) a réalisé une estimation complète de l'impact sur la croissance d'une variation du prix du pétrole. Ces calculs faisaient partie d'une analyse commune des banques centrales nationales de l'Eurosystème aux fins du Structural Issues Report publié cette année-là par la Banque centrale européenne (BCE).[1]Selon le calcul de la BNB, une augmentation de 10% du prix du pétrole brut libellé en USD engendre une baisse cumulée du PIB réel belge de 0,09% après un an, de 0,30% après deux ans et de 0,46% après trois ans. Ce chiffre est nettement supérieur à celui de la zone euro, où la baisse cumulée du PIB après trois ans est de 0,24%. Outre la Belgique, l'impact serait également assez important en Allemagne et en Italie (figure 6). L'impact plus sévère en Belgique provient d'un effet plus marqué sur les investissements et les exportations nettes, alors que le recul de la consommation privée reste plus limité car l'indexation partielle atténue la baisse des salaires réels. L'impact plus important d'un choc du prix du pétrole s'explique aussi principalement par la plus grande dépendance pétrolière de la Belgique. Chez nos voisins français et néerlandais, l'impact est nettement plus faible: cela s'explique par les vastes gisements de gaz des Pays-Bas et le choix de la France de recourir au maximum à l'énergie nucléaire..

Sur la base des perspectives économiques KBC de mars, nous prévoyons que le prix du baril de brut restera proche de 70 USD jusqu'à la fin de 2021. Ce scénario signifierait qu'en 2021, son prix serait en moyenne 52% plus élevé qu'en 2020. Si une hausse de 10% en USD coûte 0,09 point de pourcentage de l'activité économique après un an, ainsi que le suggère le calcul de la BNB, une augmentation d'environ 50% réduirait la croissance du PIB réel de la Belgique en 2021 d'environ 0,45 point de pourcentage, toutes choses égales par ailleurs. En supposant que le prix du pétrole reste inchangé, l'effet cumulé après deux ans serait de 1,5%, soit un gros point de pourcentage de croissance en moins en 2022.

Bien entendu, il s'agit d'un calcul très approximatif, entouré de beaucoup d'incertitude. Tout d'abord, la dépendance pétrolière de l'économie belge n'a cessé de diminuer depuis 2010, lorsque la BNB a effectué ses calculs. Par conséquent, l'impact d'une variation du prix du pétrole sera également plus faible aujourd'hui. En outre, les simulations effectuées par la BNB ont été réalisées à cours de change inchangé. Toutefois, une partie de la perte de croissance en 2021-2022 calculée ci-dessus pourrait être partiellement compensée par la dépréciation du dollar que nous prévoyons, celle-ci atténuant la hausse moyenne du prix du pétrole en EUR. L'impact économique toujours actif des variations précédentes des prix du pétrole n'est en outre pas pris en considération. Avant sa hausse de l'année dernière, le prix du pétrole avait soudainement chuté. Malgré sa récente augmentation, il se maintient donc à un niveau plutôt bas (figure 1). Ainsi, depuis 2000, le prix du baril de pétrole a atteint en moyenne 64 USD en termes nominaux, ce qui n'est que légèrement inférieur au prix actuel. À plus long terme, la principale incertitude est liée à la persistance d'un prix du pétrole plus élevé. Dans nos prévisions, nous estimons d'ores et déjà que le pétrole redeviendra un peu moins cher à partir de 2022. Du côté de l'offre, une offre supplémentaire liée au retour de l'Iran sur le marché mondial du pétrole est possible si la nouvelle administration américaine lève les sanctions contre le pays. Du côté de la demande, l'écologisation de l'économie mondiale exerce une pression baissière structurelle sur le prix du pétrole.

Tous ces facteurs signifient que l'impact négatif de la hausse passée du prix du pétrole sur la croissance économique belge est probablement plus faible qu'estimé ci-dessus. De plus, cet effet pourrait être gommé par d'autres effets positifs. D'ici l'été, la campagne de vaccination contre le coronavirus aura atteint sa vitesse de croisière et la confiance des ménages et des entreprises devrait par conséquent se redresser. Cela permettra à la vie sociale et économique de se normaliser progressivement et la reprise de l'économie belge pourrait se renforcer. La normalisation après une baisse historique de l'activité en 2020 (-6,3%) signifie que la croissance 2021 devrait également être relativement élevée. Le fait que l'augmentation du prix du pétrole la rabote de quelques dixièmes de point de pourcentage n'est peut-être pas une bonne nouvelle pour la reprise, mais il ne la compromet pas davantage. En tenant compte de tous les éléments, y compris le prix attendu du pétrole, nous estimons actuellement la croissance du PIB réel belge à 4,0% en 2021 et 4,1% en 2022.     

Encadré - Accélération et volatilité de l'inflation en perspective

 

Traditionnellement, l'inflation belge montre une étroite corrélation positive avec la variation annuelle du prix du pétrole brut (figure K1). Sur la période janvier
2007-février 2021, le coefficient de corrélation était de 0,60. La très basse inflation globale en 2020 (0,4% sur la base de l'indice IPCH harmonisé) est donc en partie liée au prix du pétrole en moyenne beaucoup plus faible (43 USD le baril) en 2020 qu'en 2019 (64 USD le baril). Jusqu'en février 2021, la variation annuelle du prix du pétrole est restée négative (bien que de manière limitée). L'inflation globale belge a également légèrement baissé pour atteindre 0,3% en février 2021, contre 0,6% en janvier et 0,4% en moyenne en 2020. En raison de la combinaison de l'effondrement du prix du pétrole au printemps 2020 (à seulement 20-25 USD) et de sa récente flambée (à environ 70 USD), le prix du pétrole en glissement annuel va atteindre des sommets dans les mois à venir. Par conséquent, l'inflation très faible du début de 2021 cédera la place à des données mensuelles plus élevées et probablement plus volatiles. En tenant compte de notre scénario du prix du pétrole pour 2021, qui suppose un prix du pétrole à 70 USD jusqu'à la fin de l'année, nous estimons l'inflation IPCH belge à 1,8% pour l'ensemble de l'année 2021.

1On ne dispose pas de chiffres exacts sur la consommation de carburant automobile par les ménages et les entreprises. Notre estimation répartit la consommation finale de carburant pour le transport routier (pour laquelle des chiffres sont disponibles) entre les ménages et les entreprises sur la base du nombre relatif de kilomètres parcourus par les ménages et les entreprises (des chiffres sont également disponibles).

2L'impact d'une variation du prix du pétrole est plus marqué pour le fioul domestique que pour le carburant automobile, car le prix du pétrole en représente une part beaucoup plus importante par rapport aux taxes et coûts de distribution. Concrètement, plus de la moitié du prix final du fioul domestique est déterminée par le prix du pétrole à sa sortie de la raffinerie, alors que la composante pétrole représente moins d'un tiers du prix final de l'essence et du diesel.

3Le 'système du cliquet' fait toutefois en sorte qu'en cas de baisse du prix du diesel, une partie de la baisse de prix revient à l'État sous la forme de droits d'accises supplémentaires.

4Voir Baugnet et Dury (2010), 'Les marchés de l'énergie et la macroéconomie', Revue économique BNB Septembre, et BCE (2010), 'Energy markets and the euro area macroeconomy', Structural Issues Report.

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