Espoir

La dynamique de marché a été principalement dictée par toutes les annonces de l'administration Trump cette semaine. Concernant l’Europe, la majorité des observateurs s'attendaient à ce que les mesures annoncées portent un coup supplémentaire à une économie (en manque de confiance) ne suscitant déjà que peu d'enthousiasme. Les PMI, qui sondent les intentions du secteur privé, ont permis une certaine « objectivation ».
Après un niveau synonyme de contraction en décembre, le PMI général de l’UEM est repassé au-dessus de la barre des 50 et fait de nouveau état d'une modeste croissance (50,2). Celle-ci est toujours à mettre au crédit du secteur des services (51,4). La bonne nouvelle est que la pression à la baisse provenant de l’industrie manufacturière diminue (de 45,1 à 46,1). L'indice concernant cette dernière a atteint son meilleur, ou moins mauvais, niveau depuis mai de l’année passée. C'est surtout l’activité en France qui reste sous pression en raison des incertitudes politiques. Le rapport sur l'Allemagne est quant à lui encourageant. Pour la première fois depuis juin dernier, l’indice général a en effet dépassé le cap des 50. Le reste de l’Europe continue pour sa part de croître davantage que les deux grands pays de la région.
Une hirondelle ne fait pas le printemps et la reprise, si elle se poursuit, sera probablement très progressive. Le nombre de nouvelles commandes demeure faible, mais la tendance baissière touche à sa fin. Ici aussi, l’amélioration observée dans le secteur des services contraste avec la contraction toujours en cours dans l’industrie manufacturière. Ces moins mauvaises/meilleures commandes jouent en faveur de l’emploi dans le secteur des services, ce qui permet de pratiquement compenser le recul enregistré dans l’industrie manufacturière.
Viennent ensuite les prix. Les coûts des intrants augmentent ici à leur rythme le plus rapide depuis avril 2023 ! C'est surtout dans le secteur des services que les fortes augmentations salariales maintiennent une solide pression haussière sur les coûts. Dans le même temps, la pression baissière sur les prix dans l’industrie manufacturière s’est interrompue. Cette augmentation des coûts ne se répercute pas aussi facilement dans toutes les régions et dans tous les secteurs, mais elle continue tout de même de se déplacer vers les clients finaux. À cet égard, pointons en particulier la forte accélération de la dynamique des prix en Allemagne.
Dans ses commentaires sur les résultats, HCOB (sponsor de l'enquête) évoque un début d’année 2025 encourageant. Autre constat frappant : dans le rapport sur l’UEM, le nom de Trump n'apparaît qu’une seule fois.
Quoi qu’il en soit, l'amélioration de la croissance et l'accroissement des tensions sur les prix devraient donner lieu à une série de questions intéressantes pour la présidente de la BCE, Christine Lagarde, lors de la conférence de presse qui suivra la réunion de la semaine prochaine. Une nouvelle baisse des taux est d'ores et déjà acquise. Si ces tendances se poursuivent le mois prochain, cela fournira du « matériel intéressant » pour la réunion de la banque de mars, au cours de laquelle une évaluation approfondie sera effectuée sur la base de nouvelles projections. Le débat sur ce qu’est un taux neutre dans le contexte actuel et sur la question de savoir si la BCE doit s'en rapprocher rapidement pourrait y être animé. Le marché des taux européen a d’ores et déjà intégré les chiffres de ce matin. Le taux à 2 ans affiche une hausse de 4 points de base, alors que les taux à court terme aux États-Unis sont orientés à la baisse. Le cours EUR/USD grimpe pour sa part en direction de 1,05. Outre une correction prudente du dollar après l'investiture de Trump, l’euro montre également de timides signes de reprise.
EUR/USD : le pic de pessimisme vis-à-vis de l’euro est-il derrière nous ?
