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Budget britannique basé sur des fondamentaux fragiles

Les marchés

La séance d'hier au Parlement britannique a notamment été marquée par la publication anticipée des nouvelles prévisions économiques et budgétaires de l'Office for Budget Responsibility (OBR) et par les nombreux rappels à l'ordre de la Deputy Speaker dans une ambiance de cour de récréation. Mais ni l’OBR, ni la "voix remarquablement forte" des membres de l’opposition Dewhirst et Morton, ni un Paul Holmes particulièrement en verve "qui avait pourtant promis de bien se comporter" n'ont réussi à déstabiliser Rachel Reeves. La ministre britannique des Finances a repris son discours parsemé de piques à l’adresse des conservateurs en ajoutant à chaque fois une remarque bien sentie. Et elle a résumé le budget en une phrase choc : “not austerity, not reckless borrowing, but cutting the debt” (ni austérité, ni emprunts inconsidérés, mais une réduction de la dette). Une formule bien trouvée qui répond aux préoccupations autour des finances publiques, manifestement sans grands sacrifices économiques.

L’OBR ne voit toutefois pas les choses de la même manière. Le budget ne contient aucune réforme digne de ce nom qui permettrait de redresser une productivité en berne. La croissance moyenne prévue pour les cinq prochaines années a par conséquent été revue à la baisse de 0,3 point de pourcentage à 1,5 %. Mais grâce à une inflation et une croissance des salaires (et donc des recettes fiscales) attendues à la hausse, l’impact sur le déficit budgétaire sera plus limité que redouté. Raison pour laquelle Reeves a finalement décidé de ne pas augmenter les taux de l’impôt sur le revenu, respectant ainsi une de ses grandes promesses électorales. Au lieu de cela, la chancelière de l'Échiquier a annoncé toute une série d’autres augmentations des charges. Certaines directes, d’autres cachées (comme le gel des tranches de ce même impôt sur le revenu). "Nous n’avions rien promis à ce sujet durant la campagne." En tout, ces impôts rapporteront 26 milliards de livres supplémentaires dans les caisses de l'État. De l'autre côté, des dépenses supplémentaires d'environ 11 milliards de livres sont également prévues, notamment dans le secteur de la santé. Cette différence permettra à Reeves de constituer une réserve de 22 milliards de livres afin de faire face à d’éventuelles mauvaise nouvelles budgétaires ultérieures. Un montant nettement plus élevé que les 9,9 milliards de livres qui se sont déjà évaporés à plusieurs reprises dans le passé, forçant Reeves a chercher des mesures de plus en plus difficiles à trouver face à un marché de plus en plus tendu. Ce dernier a d'ailleurs, pour la première fois depuis longtemps, pu pousser un soupir de soulagement. Le recul des primes de risque (de crédit) a fait baisser la partie longue de la courbe des taux de plus de 11 points de base, et la livre sterling est repassée une première zone de résistance à EUR/GBP 0,8769. Tant les obligations d'État que la monnaie britanniques devraient continuer à se redresser à court terme, sans toutefois connaître de mouvements significatifs.

Sur le plan structurel, ce budget ne résout en effet rien. Il ne prévoit aucune réforme d'envergure qui permettrait de stimuler la croissance en vue de maîtriser la dette à long terme. Le taux d’endettement s’élève aujourd’hui à 95 % et devrait atteindre 96 % d’ici 2030. Cette quasi stabilisation repose sur une base extrêmement fragile, à savoir un déficit budgétaire passant de 5,1 % l’année dernière à 4,5 % cette année et finalement "seulement" 1,9 % en 2029/30. Ce postulat s'explique néanmoins par le sens du timing de Reeves. Celle-ci prévoit en effet des dépenses supplémentaires à relativement court terme, notamment pour faire face à la crise actuelle du pouvoir d’achat, alors que les recettes fiscales supplémentaires ne devraient commencer à entrer dans les caisses qu’en 2029, en fin de législature. "Augmentons les impôts à la veille des élections". Jamais aucun gouvernement n'a prononcé une telle phrase.
 

Taux à 30 ans britannique : soupir de soulagement, mais pas de bouleversement structurel.

Bron: Bloomberg

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