Investir dans les obligations d'État durables - marchés émergents : 2018 actualisation

Rapport de recherche

Résumé

Les marchés émergents se sont mieux intégrés dans le système financier mondial ces dix dernières années. Les obligations d'État à haut rendement des marchés émergents ('emerging debt') n'ont cessé de séduire les investisseurs sur fond de taux d'intérêt historiquement bas dans les marchés développés. Compte tenu du risque accru qui accompagne traditionnellement les actifs des marchés émergents, et de l'intérêt général croissant pour l'investissement socialement responsable (ISR), il est important de pouvoir évaluer si les obligations d'État des pays émergents répondent à des critères tels que la stabilité économique, la bonne gouvernance et les impacts environnementaux et sociaux. Dans le cadre des fonds ISR proposés par KBC Asset Management, nous vous présentons dans ce rapport une actualisation de l'analyse de développement durable d'un vaste groupe de marchés émergents (le KBC Emerging Markets Sustainability Barometer) afin d'obtenir un univers d'investissement durable 'best in class'. De la même manière qu'en 2017, les pays d'Europe centrale et de l'Est ont relativement bien performé dans le classement. Onze des dix-sept pays émergents éligibles à un investissement dans des fonds obligataires ISR de KBC proviennent de cette région.

Table des matières:

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Introduction

Le développement durable fait partie intégrante de la stratégie générale du Groupe KBC. Les fonds d'investissement socialement responsable (fonds ISR) proposés par KBC constituent un élément clé de cette stratégie. Depuis 2000, l'ISR se concentre de plus en plus sur les obligations, en plus des actions (voir le Cadre 1 à la page 3 pour l'aperçu des fonds obligataires ISR de KBC). 'L'analyse des pays' se révèle particulièrement importante lorsque l'on considère la durabilité des obligations d'État, autrement dit, la mesure dans laquelle un gouvernement national attache de l'importance au développement durable dans sa politique, et où la responsabilité sociale détermine le profil de développement durable des obligations d'État de ce pays.

Anciennement, l'analyse de durabilité effectuée par le département économique de KBC pour les fonds ISR de KBC se limitait aux marchés développés – les pays de l'OCDE ainsi que les pays membres et candidats à l'adhésion à l'Union européenne.1 Au cours des décennies précédentes, les investisseurs privés et institutionnels ont redoublé d'enthousiasme pour les investissements dans les marchés émergents ou en voie de développement. Ce phénomène reflète le potentiel de croissance souvent supérieur des économies de ces pays et, par conséquent , le rendement supérieur (mais aussi le risque accru) de ces investissements. Cela concerne non seulement les investissements en actions mais également en obligations (d'État). L'analyse de durabilité des pays émergents est par conséquent devenue de plus en plus importante.

Nous vous expliquerons dans ce rapport la façon dont KBC procède pour effectuer ses analyses. La première partie consiste à définir le groupe des pays à analyser selon une définition large des marchés émergents. La deuxième partie décrit les critères d'analyse des pays. Ces critères peuvent être résumés en cinq thèmes : (1) performances et stabilité économiques générales; (2) développement socio-économique de la population; (3) égalité, liberté et droits de la population; (4) performances et efforts environnementaux; et (5) sécurité, paix et relations internationales. Dans la troisième partie, nous expliquons comment calculer un score pour chaque pays en fonction de ces critères. Seuls les pays faisant partie du top 25% des marchés émergents analysés peuvent être intégrés dans l'univers d'investissement des fonds ISR de KBC. Pour terminer, nous discutons des résultats (KBC Emerging Markets Sustainability Barometer) et de la façon dont la situation a évolué depuis nos dernières analyses. Nous obtenons en fin de compte dix-sept marchés émergents dans lesquels les fonds ISR de KBC peuvent investir.

Cadre 1 - Les fonds obligataires de KBC

KBC est active depuis longtemps dans le domaine des investissements durables ou socialement responsables. Le KBC EcoFund a ainsi été lancé en 1992; il s'agissait alors du premier fonds belge à investir dans des actions d'entreprises actives dans le secteur environnemental. Le premier fonds obligataire durable a été lancé sur le marché belge au début de 2002, par KBC également: le KBC Institutional Fund Ethical Euro Bonds, un compartiment de KBC Institutional Fund axé sur les investissements en obligations libellées en euro. Depuis lors, la gamme des fonds d'investissement durable de KBC s'est étoffée considérablement, à la fois pour les clients privés et institutionnels. Pricos SRI, le premier fonds d'épargne-pension durable sur le marché belge, est venu compléter la gamme en 2018.

La gamme des produits ISR de KBC est composée de plus de 50 fonds. Le total des avoirs en gestion de ces fonds avoisinait les huit milliards d'euros à la fin de septembre 2018. Les fonds obligataires, tous déclinés en une version de distribution et une version de capitalisation, constituent environ un quart de ce volume. L'un d'entre eux (KBC Participation SRI Corporate Bonds) investit exclusivement en obligations d'entreprises. Pour sélectionner les entreprises, les gestionnaires de fonds de KBC Asset Management ont recours à l'analyse de durabilité. Pour les fonds qui investissent en obligations d'État, les gestionnaires se fondent sur les résultats du modèle d'évaluation présenté dans ce rapport. C'est p. ex. le cas dans l'approche globale pour les clients, comme avec les fonds ExpertEase.
Les fonds KBC Renta, qui investissent principalement en obligations émises par des États et des entreprises libellées dans une monnaie spécifique (à savoir NZD, DKK,SEK, NOK et GBP), font notamment partie des fonds obligataires durables de KBC. Chacun des pays correspondants se situe, dans l'analyse des pays de KBC, 'au-dessus de la limite de décision'. Le Danemark, la Suède et la Norvège font même partie des meilleurs élèves de ce classement (voir le rapport d'analyse consacré aux marchés développés).

Parmi les autres fonds obligataires durables, deux s'adressent spécifiquement aux clients institutionnels. Le KBC Institutional Fund SRI Euro Bonds, lancé en 2002, investit dans des obligations durables libellées en euro. Le KBC Institutional Fund Global SRI Defensive est un fonds mixte qui investit 65% au moins de ses avoirs en obligations durables et 15% minimum en actions durables, à l'échelle mondiale. Enfin, il existe deux fonds pour les clients privés: le KBC Obli Euro, qui investit principalement dans une sélection d'obligations européennes émises par des États et des entreprises libellées en euro, et le KBC Bonds SRI High Interest, qui investit au minimum deux tiers de ses avoirs en obligations d'entreprises et d'État, principalement libellées en devises affichant un rendement relativement élevé.

Définition des marchés émergents

Il n'existe pas de définition précise d'un marché émergent, ce qui veut dire qu'il règne une grande incertitude et des divergences quant aux pays qui peuvent être qualifiés d'émergents. Ceci étant, les marchés 'émergents', 'en développement' ou 'de croissance' sont souvent des pays qui se développent rapidement et qui affichent une croissance économique relativement robuste. Ils se caractérisent généralement par un important afflux d'investissements étrangers directs, un important degré d'industrialisation et une grande ouverture aux marchés internationaux externes. Ce qui veut dire que la croissance de leur produit intérieur brut (PIB) est d'abord dictée par les exportations, mais qu'il existe aussi souvent des marchés intérieurs vigoureux et en plein essor. Les marchés émergents se caractérisent aussi souvent par leur volonté d'améliorer leurs infrastructures et leurs institutions, y compris leurs systèmes financier, social et politique. Ils se trouvent par conséquent souvent en phase de transition majeure et affichent un niveau de prospérité (PIB par habitant) qui, bien que croissant rapidement, est généralement (nettement) inférieur à celui observé dans les pays développés. Ces transitions ne se font toutefois pas toujours en douceur ou de manière graduelle, et les performances économiques de ces pays peuvent dès lors être volatiles et associées à un niveau de risque accru. À ce stade, ils peuvent aussi se révéler moins performants en termes de développement durable par rapport à d'autres marchés développés.

Nous optons pour une définition très large dans la mesure où il n'existe pas de critère précis pour distinguer les marchés émergents des marchés développés. À savoir que nous combinons les différents critères de deux institutions internationales de renom et de deux institutions financières généralement considérées comme un indice de référence pour les produits des 'marchés émergents'. Les Nations Unies (NU) indiquent p. ex. que le terme 'économies émergentes' ne doit pas être considéré dans le cadre d'une définition stricte mais plutôt comme une 'référence aux pays où les revenus moyens augmentent et aux pays en transition, qui sont intégrés dans le système financier mondial.' Le terme 'revenu moyen' fait référence au classement des pays établi par les Nations Unies en fonction de leur revenu national brut (RNB) par habitant. La Banque mondiale classe aussi les pays en fonction du niveau de revenu par habitant et selon quatre groupes — revenu bas, inférieur à la moyenne, supérieur à la moyenne et élevé — mais les groupes ainsi formés sont légèrement différents de ceux des Nations Unies. JP Morgan, une institution financière qui fournit une série d'indices obligataires pour les marchés émergents qui sont considérés comme des indices de référence mondiaux pour les investisseurs, tient également compte du RNB par habitant. Pour pouvoir être intégré dans le JP Morgan EMBI Global Index, un pays doit avoir un RNB inférieur à un 'Index Income Ceiling’ pendant trois années consécutives, et disposer d'un marché obligataire suffisamment liquide. D'un autre côté, Morgan Stanley, qui fournit le MSCI EM Index, un indice boursier mesurant la performance des marchés boursiers de pays à économie émergente, tient compte de plusieurs facteurs tels que la taille, la liquidité et l'accessibilité au marché pour déterminer les pays à intégrer.

KBC choisit d'effectuer l'analyse de durabilité en utilisant une sélection suffisamment large de marchés émergents éligibles. Pour ce faire, nous intégrons dans notre processus d'analyse tous les pays qui relèvent d'une des quatre catégories suivantes au moins: (1) sont définis par les NU comme bénéficiant d'un revenu supérieur à la moyenne, (2) sont définis par la Banque mondiale comme bénéficiant d'un revenu supérieur à la moyenne , (3) sont inclus dans le JPMorgan EMBI Global Index, ou (4) sont inclus dans le MSCI Emerging Markets Index. La première catégorie comprend 47 pays, la deuxième 56, la troisième 67 et la quatrième 24. Même s'il existe bien entendu d'importants chevauchements entre les différentes catégories, nous obtenons au final une première série de 99 pays à analyser. Nous ne disposons toutefois pas de données suffisantes pour effectuer une analyse utile pour 25 pays et nous les excluons donc de l'exercice.2 Nous ajoutons en outre trois pays qui ne rencontrent pas les critères évoqués ci-dessus. Premièrement, l'Estonie et la Slovénie sont inclues dans la mesure où il n'est pas logique de les exclure si l'on accepte des pays ayant un RNB par habitant similaire, comme la République tchèque et la Lituanie. Deuxièmement, Singapour est exclu alors qu'il affiche un RNB par habitant nettement supérieur aux autres marchés émergents inclus. La raison est simple: Singapour ne rencontre pas certains critères plus stricts de l'analyse de durabilité des marchés développés (il ne fait p. ex. pas partie ni de l'OCDE, ni de l'UE). Ceci dit, en sa qualité d'importante place financière mondiale, Singapour doit être inclus dans l'un des exercices d'analyse au moins, et donc faire partie du groupe d'analyse des marchés émergents. Ce qui porte la série complète des pays émergents à analyser à 77.

Compte tenu de la méthodologie utilisée, plusieurs pays sont inclus dans l'analyse à la fois pour les pays développés et pour les marchés émergents. C'est spécifiquement le cas pour les États membres les plus récents de l'UE (Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Bulgarie, Roumanie, Estonie, Lettonie et Lituanie) et pour la Corée du Sud, le Mexique et la Turquie (qui ont été intégrés dans l'exercice pour les pays développés en tant que membres de l'OCDE). Hormis la Slovénie, tous ces pays s'inscrivent sous la valeur limite pour l'analyse des marchés développés et devraient être exclus de l'univers d'investissement ISR de KBC. Ceci dit, comme ces pays se situent à la frontière entre les marchés développés et émergents, et qu'ils sont donc dûment classés dans cette analyse, ils disposent d'une seconde chance d'être inclus dans l'univers d'investissement ISR de KBC s'ils performent suffisamment bien par rapport à d'autres marchés émergents. Le critère d'inclusion dans l'univers d'investissement durable est relativement plus strict dans la mesure où le nombre des marchés émergents à analyser est assez important par rapport à celui des marchés développés (77 versus 42). En ce qui concerne les marchés émergents, un pays doit se classer dans le top 25% de l'analyse pour être inclus alors que pour les marchés développés, la limite est le top 50%.

Méthode d'analyse

Les 77 pays identifiés lors de la première étape sont ensuite évalués selon plusieurs indicateurs de durabilité. Les données utilisées dans cette analyse proviennent donc de différentes sources. La majorité émane toutefois d'institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et le Forum économique mondial (WEF). Des données normalisées sont donc disponibles pour la plupart des pays identifiés, ce qui permet de comparer ces pays les uns avec les autres. Vous trouverez une liste complète des indicateurs et des sources dans l'annexe au présent rapport d'analyse.

Cinq thèmes de base sont utilisés pour évaluer le développement durable de chaque marché émergent : (1) performances et stabilité économiques générales; (2) développement socio-économique de la population; (3) égalité, liberté et droits de la population; (4) performances et efforts environnementaux; et (5) sécurité, paix et relations internationales. Chaque thème est à son tour divisé en 2-3 indicateurs partiels, chacun d'entre eux comprenant un ou plusieurs 'points d'information'. Le cadre 2 fournit une description générale des thèmes, indicateurs et données utilisées. Les thèmes, indicateurs partiels et données utilisés pour évaluer les marchés émergents s'effectue de la même manière pour les marchés développés, à une exception notable près. L'indicateur partiel 'niveau d'engagement dans l'aide au développement' dans le cadre du cinquième thème sur la sécurité, la paix et les relations internationales, convient moins pour évaluer le développement durable des marchés émergents. Contrairement aux marchés développés, l'on ne doit pas attendre des marchés émergents qu'ils s'engagent significativement dans l'aide au développement dans la mesure où ils tentent de combler leur propre retard en termes de prospérité. Nous retirons par conséquent l'indicateur partiel en question du modèle pour les marchés émergents.

Cadre 2 - Les cinq thèmes et leurs indicateurs partiels

Les analyses de développement durable pour les pays et leur application dans les investissements financiers sont moins habituelles que celles qui sont effectuées pour les entreprises. Le phénomène s'explique par l'absence d'une définition universelle de ce que recouvre exactement la notion de développement durable des pays. Il faut dire que les objectifs et les tâches des pouvoirs publics sont plus vastes que ceux des entreprises. La politique d'un gouvernement vise de manière générale la promotion durable du bien-être général, autrement dit le bien-être du plus grand nombre de citoyens possible. Ce bien-être est déterminé par une multitude de facteurs : prospérité matérielle, santé, développement personnel, justice, égalité des chances, libertés, absence de tensions sociales et politiques, sécurité, etc. Il est également important que cette expérience du bien-être ne se fasse pas aux dépens des générations futures, des citoyens d'autres pays ou du bien-être des animaux. C'est pourquoi les aspects tels que la durabilité environnementale ou la paix internationale doivent être pris en compte explicitement. Nous tenons compte de ces aspects dans cinq thèmes principaux, chacun d'entre eux étant subdivisé en indicateurs partiels.

Thème 1 - Performances et stabilité économiques générales

De belles performances macroéconomiques stables constituent la base du bien-être social. L'indicateur partiel 1.1 mesure par conséquent la force et la stabilité de la croissance économique et l'absence de déséquilibres. Il implique une stabilité de la valeur monétaire (inflation basse) et un équilibre de la balance des paiements et du budget de l'État. Le modèle mesure la croissance réelle moyenne du PIB des cinq dernières années, de même que sa volatilité durant cette période. Concernant les déséquilibres, nous calculons la somme de l'inflation, du déficit de la balance des paiements (en % du PIB) et du déficit budgétaire (en % du PIB). À nouveau, la moyenne est considérée sur cinq ans. Toutes les informations sont issues de la base de données World Economic Outlook du FMI.

Outre la situation économique actuelle, nous prenons en compte le potentiel économique futur (indicateur partiel 1.2) et la qualité des institutions publiques (indicateur partiel 1.3). Pour le premier, il s'agit de l'utilisation des nouvelles technologies et des efforts en matière de recherche et de développement. Pour le deuxième, il s'agit des institutions essentielles au soutien de l'activité économique de marché, telles que la protection des droits de propriété, l'indépendance de l'appareil judiciaire et l'efficacité des dépenses publiques. Pour chacun de ces indicateurs partiels, nous utilisons le Global Competitiveness Index du Forum économique mondial, et plus particulièrement les piliers 'technological readiness', 'R&D innovation' et 'institutions'.1

Thème 2 - Développement socio-économique de la population

Au-delà des performances et de la stabilité économiques, le gouvernement tient compte du développement socio-économique de ses citoyens. À cet égard, l'indicateur partiel 2.1 mesure les traditionnels indices de référence du développement tels que fournis par la Banque mondiale: le PIB par habitant, les niveaux de pauvreté et l'espérance de vie. L'indicateur partiel 2.2 mesure quant à lui les performances de l'enseignement et du marché de l'emploi. Le premier se fonde sur le pilier 'enseignement supérieur et formation' du Global Competitiveness Index du Forum économique mondial et le deuxième, sur le niveau d'emploi (nombre de travailleurs en % de la population à l'âge de 15+) fourni par la Banque mondiale.2

Le deuxième thème recouvre également la situation et les efforts politiques en matière de santé publique (indicateur partiel 2.3). Ils sont mesurés à l'aide des chiffres de l'Organisation mondiale de la santé relatifs au nombre de personnes employées dans le secteur des soins de santé (médecins, dentistes, pharmaciens et infirmiers, en pourcentage de la population) et aux dépenses publiques en matière de soins de santé (en % du PIB).

Thème 3 - Égalité, liberté et droits de la population

L'État a pour mission de limiter les inégalités entre les citoyens mais aussi de leur offrir des libertés et des droits afin qu'ils puissent garantir leur développement personnel et prendre des initiatives. Nous mesurons l'inégalité parmi la population à l'aide du coefficient Gini calculé par la Banque mondiale (indicateur partiel 3.1). En ce qui concerne les droits politiques et les libertés individuelles, nous utilisons l'indice 'voix et responsabilité' des indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale (indicateur partiel 3.2). Celui-ci prend en compte tous les droits et libertés traditionnels (liberté d'expression, de religion, de la presse, de déplacement, etc.). Une attention spécifique est portée à l'exercice simple du droit à la libre entreprise (indicateur partiel 3.3), ce que nous mesurons à l'aide du classement 'Ease of Doing Business' de la Banque mondiale.

Thème 4 - Performances et efforts environnementaux

Progrès réalisés en termes de qualité environnementale (air, eau, biodiversité, etc.) et réduction de l'empreinte sur l'environnement (réduction des déchets, recul de l'épuisement des matières premières, etc.) sont des facteurs de plus en plus importants en termes de développement durable dans le contexte de l'enjeu des changements climatiques. Le modèle se concentre sur trois aspects dans ce quatrième thème: performance environnementale (indicateur partiel 4.1), empreinte écologique (indicateur partiel 4.2) et changement climatique (indicateur partiel 4.3).

Le premier est mesuré à l'aide du Environmental Performance Index des universités de Yale et de Columbia. Il est composé d'indices de référence dédiés à la pollution environnementale, la biodiversité, la gestion des forêts, la surpêche, etc. Le deuxième aspect est mesuré à l'aide du score de l'empreinte écologique du Global Footprint Network. Ce chiffre quantifie en hectares la surface terrestre et d'eau biologiquement productive dont une population donnée a besoin pour maintenir son niveau de consommation et pour traiter sa production de déchets. Le troisième est mesuré par le truchement du Climate Change Performance Index publié par Germanwatch. Cet indice compare les progrès réalisés en matière de protection climatique par les pays responsables de 90% des émissions de CO2. Il évalue ces pays en fonction des émissions, des énergies renouvelables et de la consommation d'énergie, mais aussi en fonction des évaluations de la politique climatique effectuées par des experts.

Thème 5 - Sécurité, paix et relations internationales

Le dernier thème se concentre sur l'existence et l'atteinte de la sécurité et de la paix et sur les relations internationales entre les pays. La sécurité et la paix constituent l'un des principaux besoins de base des citoyens et sont en même temps des conditions préalables essentielles à la prospérité économique. Pour mesurer ce thème, nous utilisons le Global Peace Index de Vision of Humanity (indicateur partiel 5.1). Celui-ci cartographie les conflits existants et évalue l'insécurité, par exemple au moyen du nombre d'homicides et d'attentats, et la facilité à se procurer des armes.

L'indicateur partiel 5.2, les Relations internationales entre les pays, se mesure en fonction de la disposition des pays à ouvrir leurs frontières et à conclure des traités internationaux. Le concept d'ouverture se mesure à l'aide de l'Index of Globalisation du KOF Institute, qui prend en considération la mondialisation économique, sociale et politique.La mesure dans laquelle un pays a signé des traités internationaux se mesure comme une moyenne du nombre de traités majeurs qu'un pays a signés et/ou ratifiés dans le domaine des droits de l'Homme, des droits fondamentaux du travail et du développement durable du marché.

1/ Le WEF global competitiveness index a changé sa méthodologie récemment. Nous devrons par conséquent remplacer ces piliers par les nouveaux: utilisation de l'ICT, capacité d'innovation et institutions
2/ Le pilier enseignement supérieur et formation du WEF sera remplacé par le pilier capacités

Calcul du score par pays

La définition du score pour chaque pays en fonction de ces cinq thèmes s'articule en trois étapes. Nous commençons par le niveau des indicateurs partiels, spécifiquement par ceux composés de différentes séries de données. Chaque série est normalisée de manière à ce que le pays le plus performant obtienne une note normalisée égale à un et le moins performant, une note de zéro. Nous établissons ensuite une moyenne de ces séries, en réservant une pondération égale à chaque série, ce qui nous donne donc une note pour cet indicateur partiel. Les indicateurs partiels basés sur des séries de données spécifiques sont simplement normalisés de zéro à un.

La deuxième étape nous emmène au niveau des thèmes. Les valeurs pour chaque indicateur partiel, calculées durant l'étape précédente, font l'objet d'une moyenne globale (de nouveau, avec une pondération égale) et sont ensuite normalisées à une valeur comprise entre zéro et un. Ici aussi, le pays le moins performant obtient la note zéro et le pays le plus performant la note un. Si une valeur fait défaut pour un des indicateurs partiels, le score du thème est calculé sans cet indicateur partiel. Si un pays possède des données pour moins de 80% des indicateurs partiels (c'est-à-dire s'il manque trois ou plus des quatorze indicateurs partiels), il est exclu des calculs. La dernière étape consiste à calculer la moyenne de la note normalisée de chacun des cinq thèmes (avec une équipondération) et à la normaliser une nouvelle fois pour obtenir une valeur comprise entre zéro et un. Les notes obtenues représentent ce que l'on appelle le KBC Emerging Markets Sustainability Barometer.

Nous pouvons ensuite utiliser le classement des pays en fonction de ce baromètre pour définir un univers de marchés émergents durables dans lequel les fonds ISR de KBC peuvent investir. Comme nous l'avons dit, la limite pour les marchés émergents est plus stricte que celle utilisée pour les marchés développés. En effet, seules les obligations d'État du top 25% des marchés émergents les plus performants sont éligibles à une inclusion dans les fonds ISR. Il existe en outre une fourchette autour de cette limite, comprenant les deux pays juste au-dessus et les deux pays juste en dessous. Si un pays se retrouve en dessous (ou au-dessus) de la limite durant l'année en cours, mais qu'il reste dans la fourchette, l'univers d'investissement ne s'en trouve pas impacté directement. Le pays entre alors dans une période d'attente d'un an. Si le pays reste en dessous (ou au-dessus) de la valeur limite lors de l'analyse suivante, il sera exclu de (ou inclus dans) l'univers d'investissement. Tout autre mouvement au-delà de la limite de 25% mais en dehors de la fourchette aura un impact immédiat sur l'univers d'investissement.

Il faut en outre savoir que KBC utilise un critère d'exclusion supplémentaire basé sur une liste de 'régimes controversés'. Cette liste, établie chaque année, comprend des données sur 211 pays dans les domaines des droits politiques et des libertés individuelles tels que fournis par Freedom House et les Indicateurs de gouvernance mondiaux de la Banque mondiale. KBC exclut les 15 pays les plus controversés de tous ses fonds d'investissement. KBC va même plus loin en ce qui concerne les fonds d'obligations d'État durables: les pays qui apparaissent dans le haut de la liste des régimes controversés sont exclus des fonds d'obligations d'État ISR de KBC, quel que soit leur classement dans le Sustainability Barometer. 

L'objectif est d'actualiser l'analyse de durabilité des marchés émergents tous les ans, parallèlement à l'analyse effectuée pour les marchés développés. Elle est considérée comme une analyse dynamique et peut être adaptée si nécessaire aux nouvelles tendances concernant le développement durable. KBC bénéficie pour ce faire de l'assistance d'un collège d'experts indépendant concernant les différents aspects du développement durable (SRI Advisory Board).

Résultats d'analyse

Le top 25% des 77 pays donne 19 pays émergents les plus performants. Comme nous l'avons dit, il existe toutefois une période d'attente pour les pays qui évoluent au-dessus de la limite mais qui restent dans la fourchette de deux pays au-dessus de la limite. Pour cette raison, Maurice, qui occupe la dix-neuvième place au sein du Baromètre de durabilité, entre dans la zone d'attente cette année. S'il se classe de nouveau parmi le top 25% des pays lors de l'analyse suivante, il pourra être intégré dans l'univers des investissements durables.

Tableau 1 - Score générale 2018 et classement des pays pour les cinq thèmes

Source: KBC Economics

La Biélorussie se classe en relativement bonne position dans le Baromètre de durabilité (onzième place) grâce à de vigoureuses performances en termes de stabilité macroéconomique et de développement socio-économique. Ceci dit, elle se classe aussi dans le top 50% de la liste susmentionnée des régimes controversés. Elle est par conséquent exclue de l'univers des investissements durables. Ce qui nous donne dix-sept marchés émergents dans lesquels les fonds ISR de KBC peuvent investir (voir Tableau 1).

Parmi ces pays, Singapour, la Slovénie et la Lituanie tirent le classement, respectivement aux première, troisième et deuxième places. Singapour tire son épingle du jeu dans le thème 1 (Performances et stabilité économiques générales) et le Thème 2 (Développement socio-économique de la population). Rien d'étonnant en soi compte tenu de son RNB et de son PIB par habitant extrêmement élevés. La Slovénie se distingue quant à elle assez bien dans le Thème 3 (Égalité, liberté et droits de la population) et le Thème 5 (Sécurité, paix et relations internationales). La Lituanie brille sur toute la ligne mais elle tire son épingle du jeu dans le Thème 4 (Performances et efforts environnementaux), un domaine où les autres pays du top 5 du classement général performent de manière relativement décevante.

À nouveau, les pays d'Europe centrale et de l'Est performent généralement bien, 11 des 17 pays provenant de cette région. Ces pays faisaient également partie de l'analyse des marchés développés. Notons toutefois que dans cette analyse, seule la Slovénie se classait suffisamment bien pour être inclue dans l'univers des investissements durables. Dans la mesure où ces pays peuvent être qualifiés à la fois de marchés émergents et de marchés développés, ils bénéficient d'une 'deuxième chance' pour être inclus dans l'univers des investissements durables de KBC.

La liste définitive des pays correspond à la liste dressée l'an dernier, à quelques changements près. Le Costa Rica et le Chili ont tous deux dépassé la limite de 25% et la fourchette de deux pays, ce qui signifie qu'ils peuvent désormais faire partie de l'univers d'investissement. La Malaisie est tombée en dessous de la limite et est désormais exclue de l'univers d'investissement. Taiwan, qui s'est suffisamment bien classé pour faire partie de l'univers d'investissement l'an dernier, a été exclu de l'analyse cette année en raison d'une restriction des données disponibles. Il est par conséquent exclu de l'univers d'investissement. Nous obtenons in fine dix-sept marchés émergents éligibles à un investissement dans les fonds ISR de KBC: Singapour, la Slovénie, la Lituanie, la République tchèque, l'Estonie, la Slovaquie, la Corée du Sud, l'Uruguay, la Lettonie, la Croatie, le Costa Rica, la Roumanie, la Pologne, la Hongrie, le Chili, la Grèce et la Bulgarie.

Références

  • Derwall, J. and K. Koedijk (2009), “Socially Responsible Fixed-Income Funds”, Journal of Business Finance and Accounting, 36 (1), p. 2010-229.
  • Drut, B. (2010), “Sovereign Bonds and Socially Responsible Investment”, Journal of Business Ethics, 92(1), p. 131-145.
  • Centre Emile Bernheim, Working Paper nr. 09/014.
  • Eurosif (2018), “European SRI Study 2018”, November.
  • KBC Economische Berichten (2014), “Duurzaam beleggen, de hype voorbij?”, nr. 20, 29 September 2014.
  • KBC Economische Berichten (2015), “Welzijn, meer dan ‘bruto binnenlands product”, nr. 26, 13 February 2015.
  • KBC Economische Onderzoeksrapport (2019), "Beleggen in duurzame overheidsobligaties: Duurzaamheid van ontwikkelde landen update 2018", nr. 01, January 2019.
  • Leite, P. and M.C. Cortez (2016), “The Performance of European Responsible Fixed-Income Funds”.
  • Mellios, C. and E. Paget-Blanc (2006), “Which Factors Determine Sovereign Credit Ratings ?, European Journal of Finance, 12(4), p. 361-377.
  • North, D., Acemoglu, D., Fukuyama, F. and D. Rodrik (2008), “Governance, Growth, and Development Decision-making”, World Bank.
  • WCED (1987), “Report of the World Commission on Environment and Development. Our common future”, New York, United Nations.

Annotations

  1. Pour connaître la dernière actualisation de l'analyse de durabilité des marchés développés, voir KBC Economic Research Report n°7, 'Investir dans les obligations d'État durables : la durabilité des marchés développés 2018, actualisation (15 janvier 2019)
  2. Si nous intégrons un pays dans l'analyse de développement durable, nous devons disposer de données pour 80% au moins des indicateurs partiels utilisés pour analyser le développement durable.

 Appendix: KBC Sustainability Barometer, detailed themes and sub-indicators

Theme 1 - General economic performance and stability

Indicator 1.1: Macroeconomic Performance & Absence of Disequilibria (Source: own calculation based on IMF data)

- Real GDP growth (%, average of past 5 years) (25%)
- Volatility of economic growth (standard deviation of real GDP growth over past 5 years) (25%)
- Sum of inflation (%), unemployment rate (% of labour force), current account deficit (% of GDP) and government deficit (% of GDP) (average of past 5 years) (50%)

Indicator 1.2: Future Business Potential (Source: sub-index from Global Competitiveness Index, World Economic Forum)

Technological Readiness (agility with which an economy adopts existing technologies to enhance productivity) (50%):
- Availability of latest technologies, firm-level technology absorption, FDI and technology transfer
- Internet users, broadband Internet subscriptions, Internet bandwidth
- Mobile broadband subscriptions, mobile telephone subscriptions

R&D innovation (design and development of cutting-edge products and processes to maintain a competitive edge) (50%):
- Capacity for innovation, quality of scientific research institutions
- Company spending on R&D
- University/industry research collaboration in R&D
- Government procurement of advanced technology products
- Availability of scientists and engineers
- Patent applications, intellectual property protection

Indicator 1.3: Public and private institutions (Source: sub-index from Global Competitiveness Index, World Economic Forum)

- Property rights, intellectual property protection
- Ethics and corruption: diversion of public funds, public trust of politicians, irregular payments and bribes
- Undue influence: judicial independence, favouritism in decisions of government officials
- Public-sector performance: Wastefulness of government spending, burden of government regulation, efficiency of legal frame- work, transparency of government policymaking
- Business costs of terrorism/crime/violence, organized crime, reliability of police services
- Ethical behaviour of firms
- Accountability: strength of auditing and reporting standards, efficacy of corporate boards, protection of minority shareholders’ interests, strength of investor protection

Theme 2 - Socio-economic development of population

Indicator 2.1: Core Development Indicators (Source: World Bank; OECD)

- GDP per capita (33%)
- Poverty rate (population living below 50% of median income) (33%)
- Life expectancy at birth (number of years) (33%)

Indicator 2.2: Commitment to Education & Employment

Higher education and training index (50%) (Source: sub-index from Global Competitiveness Index, World Economic Forum)
- Secundary education enrolment rate
- Tertiary education enrolment rate
- Quality of the educational system
- Quality of math and science education & quality of management schools
- Internet access in schoolls
- Local availability of specialized research and training services
- Extent of staff training

Employment rate (50%) (Source: World Development Indicators, World Bank)
- People employed as a % of people aged 15+

Indicator 2.3: Commitment to Health

Health Consumer Index (75%) (Source: Health Consumer Powerhouse, 5 sub-indices, 15% each):

Patient Rights and Information:
- Healthcare law based on patients’ rights
- Patient org. involved in decision-making
- No-fault malpractice insurance
- Right to second opinion
- Access to own medical record
- Register of legit doctors
- Electronic patient record
- Provider catalogue with quality ranking
- Web or 24/7 telephone HC info
Waiting Times:
- Family doctor same day access
- Direct access to specialist
- Major non-acute operations < 90 days
- Cancer therapy < 21 days
- MRI scan < 7 days
Health Outcomes:
- Heart infarct mortality
- Infant deaths/1000 live births
- Cancer 5-year survival
- Avoidable deaths – years of life lost
- MRSA infections
Generosity of Public Healthcare System:
- Cataract operations per 100 000
- Infant 4-disease vaccination
- Kidney transplants per million pop.
- Dental care in public healthcare system
Pharmaceuticals:
- Rx subsidy %
- Layman-adapted pharmacopeia?
- New cancer drugs deployment speed
- Access to new drugs (time to subsidy)

Healthcare Workforce and Expenditures (25%) (Source: World Health Organisation)

- Number of healthcare workers (physicians, dentist, pharmacists, nurses) (per 100 000 population)
- Public expenditures on health (% of GDP)

Theme 3 - Equality, freedom and rights of the population

Indicator 3.1: Prevalence of Inequality (Source: World Development Indicators, World Bank)

- GINI coefficient

Indicator 3.2: Voice, Political Rights and Civil Liberties (Source: sub-index Voice and Accountability from Governance Indicators, World Bank)

Measuring (perceptions of) the extent to which a country’s citizens are able to participate in selecting their government, as well as freedom of expression, freedom of association, and a free media:
- Civil liberties: Freedom of speech, of assembly and demonstration, of religion, equal opportunity, of excessive governmental intervention
- Political Rights: free and fair elections, representative legislative, free vote, political parties, no dominant group, respect for minorities
- Freedom of the Press
- Travel: domestic and foreign travel restrictions
- Imprisonments: Are there any imprisoned people because of their ethnicity, race, or their political, religious beliefs?
- Democratic Accountability. Quantifies how responsive government is to its people, on the basis that the less response there is the more likely is that the government will fall, peacefully or violently. It includes not only if free and fair elections are in place, but also how likely is the government to remain in power
- Representativeness: How well the population and organized interests can make their voices heard in the political system

Indicator 3.3: Ease of Doing Business (Source: index Doing Business, World Bank)

- Starting a business
- Dealing with construction permits
- Getting electricity
- Registering property
- Getting credit
- Protecting minority investors
- Paying taxes
- Trading across borders
- Enforcing contracts
- Resolving insolvency

Theme 4 - Environmental performance and commitment

Indicator 4.1: Environmental Performance Index (Source: Yale University & Colombia University in collaboration with World Economic Forum)

- Environmental burden of disease
- Water (effects on humans): adequate sanitation & drinking water
- Air pollution (effects on humans): indoor air pollution, urban particulates, local ozone
- Water (ecosystem vitality): water quality index, water stress
- Air pollution (ecosystem vitality): regional ozone, sulphur dioxide emissions
- Biodiversity & habitat: conservation risk index, effective conservation, critical habitat protection, marine protected areas
- Forestry: growing stock
- Fisheries: marine trophic index, trawling intensity
- Agriculture: irrigation stress, agricultural subsidies, intensive cropland, burnt land area, pesticide regulation
- Climate change: emissions/capita, emissions/electricity generated, industrial carbon intensity

Indicator 4.2: Ecological Footprint (Source: Living Planet Report, WWF)

- Extent of human demand on ecosystems (global hectares per person)

Indicator 4.3: Climate Change Performance Index (Source: Germanwatch & Climate Action Network Europe)

- Per-capita emissions trend in four sectors (energy, transport, residential, industry) (50%)
- Absolute, energy-related CO2 emissions (30%)
- Evaluation of the countries’ domestic as well as international climate policy (20%)

Theme 5 - Security, peace and international relationships

Indicator 5.1: Global Peace Index (source: Vision of Humanity)

Measures of Ongoing Domestic and International Conflict:
- Number of external and internal conflicts fought: 2001-06
- Estimated number of deaths from organised conflict (external)
- Number of deaths from organised conflict (internal)
- Level of organised conflict (internal)
- Relations with neighbouring countries

Measures of Societal Safety and Security:
- Number of displaced people as a percentage of the population
- Political instability
- Level of disrespect for human rights (Political Terror Scale)
- Potential for terrorist acts
- Number of homicides per 100,000 people
- Level of violent crime
- Likelihood of violent demonstrations
- Number of jailed population per 100,000 people
- Number of internal security officers and police per 100,000 people

Measures of Militarization:
- Military expenditure as a percentage of GDP
- Number of armed services personnel per 100,000 people
- Volume of transfers (imports) of major conventional weapons per 100,000 people
- Volume of transfers (exports) of major conventional weapons per 100,000 people
- UN Deployments 2007-08 (percentage of total armed forces)
- Non-UN Deployments 2007-08 (percentage of total armed forces)
- Aggregate number of heavy weapons per 100,000 people
- Ease of access to small arms and light weapons
- Military capability/sophistication

Indicator 5.2: Commitment to Development Index (Source: Centre for Global Development)

- The aid component moves beyond standard but narrow comparisons of the quantity of aid governments give, factoring in quality too. It penalizes donors for giving aid to rich or corrupt governments, for overburdening recipients with lots of small aid projects, or for “tying” aid, which forces recipients to spend it on the donor country’s own goods rather than shop around for the lowest price. The component also rewards tax deductions and credits that support private charity.
- The trade component penalizes countries for erecting barriers to imports of crops, clothing, and other goods from poor nations. It looks at two kinds of barriers: tariffs (taxes) on imports, and subsidies for domestic farmers, which stimulate overproduction and depress world prices. Such barriers deny people in poor countries jobs and income.
- The investment component compares rich countries on policies that encourage constructive investment in poor countries. It is based on a checklist of 22 questions: Do governments allow public pension funds to invest in poor countries? Do they offer insurance against political risks, such as expropriation, to encourage domestic companies to venture abroad? Do they first check for potential environmental and labour rights abuses in factories to be insured?
- The migration component compares rich countries on how easy they make it for people from poor ones to immigrate, find work or get education, send home money--and even return home with new skills and capital.
- The environment component compares rich countries on policies that affect shared global resources such as the atmosphere and oceans. Rich countries use these resources disproportionately while poor ones are less equipped to adapt to the consequences, such as global warming. Countries do well if their greenhouse gas emissions are falling, if their gas taxes are high, if they do not subsidize the fishing industry, and if they control imports of illegally cut tropical timber.
- The security component compares rich countries on military actions that affect developing countries. Rewarded are contributions to international peacekeeping and forcible humanitarian interventions that have an international mandate—unlike the invasion of Iraq but like the NATO intervention in Kosovo. Countries also get points for protecting sea lanes for global trade, but lose them for exporting weapons to authoritarian regimes with heavy military spending.
- The technology component analyses policies of the rich countries that support creation and dissemination of new technologies, which can profoundly shape life in developing countries. The component rewards government funding and tax breaks for R&D but penalizes certain patent and copyright rules deemed too restrictive to the flow of ideas across borders.

Indicator 5.3: Index of Globalisation (Source: KOF Institute; United Nations for International Treaties)

Measures of Economic Globalisation (data on flows and on restrictions; Source: sub-index from KOF-Index of Globalisation) (25%):
- Trade (% of GDP)
- Foreign direct investments (flows & stocks, % of GDP)
- Portfolio investment (% of GDP)
- Income payments to foreign nationals (% of GDP)
- Hidden import barriers
- Taxes on international trade (% of current revenue)
- Capital account restrictions

Measures of Social Globalisation (data on personal contact, information flows and cultural proximity; Source: sub-index from KOF-Index of Globalisation) (25%):
- Outgoing telephone traffic
- International tourism (% of total population)
- Foreign population (% of total population)
- International letters (per capita)
- Internet users (per 1000 people)
- Cable television (per 1000 people)
- Trade in newspapers (% of GDP)
- Radios (per 1000 people)
- Number of McDonald’s restaurants and Ikea (per capita)
- Trade in books (% of GDP)

Measures of Political Globalisation (Source: sub-index from KOF-Index of Globalisation) (25%):
- Number of embassies
- Membership of international organisations
- Participation in UN Security Council Missions

Ratification of International Treaties (Source: United Nations) (25%)

Status of Major International Human Rights Instruments:
- International convention on the prevention and punishment of the crime of genocide
- International convention on the elimination of all forms of racial discrimination
- International convenant on civil and political rights
- International convenant on economic, social and cultural rights
- Convention on the elimination of all forms of discrimination against women
- Convention against torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment
- Convention of the rights of the child

Status of Fundamental Labour Rights Conventions:
- Freedom of association and collective bargaining
- Elimination of forced and compulsory labour
- Elimination of discrimination in respect of employment and occupation
- Abolishment of child labour

Status of Major Environmental Treaties:
- Cartagena protocol on biodiversity
- Framework convention on climate change
- Kyoto protocol to the framework convention on climate change
- Convention on biological diversity…
 

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