Perspectives Économiques Juillet 2018
À la une
- Les chiffres récents montrent que la conjoncture mondiale tient la forme, bien que l'horizon s'assombrisse. Les économies développées, en particulier les États-Unis, font actuellement mieux que les économies émergentes, leurs meilleures performances étant le fruit d'une politique de relance budgétaire. Par ailleurs, la guerre commerciale menace de plus en plus de perturber le fonctionnement des chaînes de production mondiales. Le risque est élevé pour de nombreuses économies émergentes exportatrices et de par son ouverture, l'économie européenne est également très vulnérable à une escalade de la guerre commerciale.
- Les tensions commerciales ont passé la vitesse supérieure ces dernières semaines. De nouveaux tarifs sur les importations américaines en provenance de Chine sont entrés en vigueur. La Chine a réagi par des mesures de riposte et plusieurs autres partenaires commerciaux des États-Unis ont depuis lors mis en œuvre des contre-mesures en réponse à l'augmentation des droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium. La prochaine étape pourrait être des taxes à l'importation américaines supplémentaires, y compris des taxes à l'importation de voitures. Il est difficile de prédire quand et comment cette surenchère se terminera. L'incertitude à ce sujet pèse déjà à l'échelle mondiale sur la confiance des entrepreneurs et les décisions d'investissement. Une nouvelle escalade brutale de mesures protectionnistes de plus en plus dures est donc le risque majeur pour notre scénario pour l'économie mondiale.
- Partout dans le monde, les prix du pétrole plus élevés que prévu exercent temporairement une pression à la hausse sur l'inflation. Les estimations provisoires de l'inflation dans la zone euro pour le mois de juin ont montré une légère augmentation à 2%. L'inflation de base reste cependant résolument modérée, à seulement 1%. L'inflation s'est également accélérée aux États-Unis. La vigueur de l'économie y met aussi l'inflation de base sous pression haussière, celle-ci suivant la même trajectoire ascendante que l'inflation totale.
- La prise de conscience des risques sur les marchés financiers s'est accrue ces dernières semaines. En conséquence, les investisseurs ont fui vers des havres sûrs tels que l'Allemagne et, dans une moindre mesure, les États-Unis, le Japon et la Suisse, ce qui a provoqué le recul des rendements obligataires dans ces pays et a entraîné l'appréciation du dollar. Dans ce contexte, les différentiels de taux d'intérêt intra-UEM se sont creusés et les taux ont grimpé dans les économies émergentes. Dans ce climat d'aversion accrue pour le risque et donc de fuite vers des actifs de qualité, nous avons abaissé notre prévision du taux des obligations d'État allemandes à 10 ans pour les 12 prochains mois. Le différentiel de taux d'intérêt entre les emprunts d'État américains et allemands sera par conséquent plus élevé que prévu au cours de la période à venir. La faiblesse de l'euro par rapport au dollar pourrait dès lors se prolonger un peu plus longtemps. L'évaluation par le marché des politiques monétaires divergentes aux États-Unis et dans la zone euro y contribuera également.
- Encadré : Aspects économiques de l'immigration internationale