Europe centrale et orientale

Europe centrale et orientale

Perspectives économiques pour l'Europe centrale et orientale

L'inflation élevée a pesé le plus lourdement sur la consommation tchèque

L'inflation élevée pèse sur les revenus réels des ménages dans toute l'Europe, mais les différences d'intensité de l'impact restent importantes, même au sein de la région des PECO. Alors que la consommation des ménages tchèques a chuté pour le cinquième trimestre consécutif et est inférieure de près de 8 % aux niveaux d'avant la pandémie de 2019, en Hongrie, la croissance de la consommation réelle n'a marqué le pas qu'au cours des deux derniers trimestres et reste supérieure de plus de 8 % aux niveaux d'avant la pandémie de 2019. En Pologne, la consommation a commencé à chuter rapidement au cours des deux derniers trimestres, mais elle est encore supérieure d'environ 3 % aux niveaux de 2019 (voir figure ECO1). D'où viennent ces différences significatives et sont-elles viables à long terme ?

La principale différence réside dans la baisse plus prononcée des revenus réels en République tchèque. Jusqu'à présent, la crise énergétique semble avoir davantage entamé les revenus réels des ménages tchèques que ceux du reste de la région. Alors que les différences régionales dans la dynamique de l'inflation n'étaient pas si importantes en 2023 (13-16 % d'IPCH), la dynamique des salaires différait de manière plus significative. Alors que les salaires nominaux ont connu une croissance à deux chiffres en Pologne et surtout en Hongrie, la dynamique des salaires nominaux est visiblement restée à la traîne en République tchèque (+6,5 %). Le revenu disponible réel est donc nettement inférieur à celui de la période pré-Covid en 2019, contrairement à la Pologne et à la Hongrie. Toutefois, il est peu probable que l'écart de revenu réel régional se creuse davantage. Au contraire, l'écart pourrait se réduire en 2023, car nous prévoyons que l'inflation s'estompera plus rapidement en République tchèque qu'en Pologne, et que l'inflation hongroise s'accélérera même davantage en moyenne en 2023.

La deuxième différence significative en Europe centrale est le taux d'épargne toujours plus élevé des ménages tchèques. Comme cela a été démontré par le passé, les ménages tchèques sont beaucoup plus conservateurs et préfèrent réagir aux chocs extérieurs de manière préventive en accumulant une épargne de précaution. Ces dernières années, l'épargne des ménages a fortement augmenté dans l'ensemble des pays développés à la suite de la pandémie de grippe aviaire. Les ménages d'Europe centrale ont également reçu des transferts substantiels des budgets publics, souvent sans savoir où les dépenser. En conséquence, les taux d'épargne étaient dans tous les pays d'Europe centrale bien supérieurs aux moyennes à long terme. Toutefois, en réponse à la crise énergétique et à la baisse des revenus réels, les ménages hongrois et polonais ont fortement réduit leur taux d'épargne, tandis que le taux tchèque est resté bien au-dessus de la moyenne historique (voir figure ECO2). Les ménages tchèques disposent donc d'une plus grande marge de manœuvre pour stabiliser la consommation réelle en 2023.

Prévisions économiques mars 2023

Tchéquie
  2022 2023 2024
Croissance du PIB réel (variation annuelle moyenne, en %) 2,4 0,2 2,6
Inflation (variation annuelle moyenne, en %, IPC harmonisé) 14,8 10,9 2,4
Taux de chômage (définition Eurostat)(fin de l'année, en % de la population active) 2,3 2,8 3,3
Solde budgétaire du gouvernement  (en % du PIB) -5,0 -4,5 -3,0
Dette publique brute (en % du PIB) 43,5 44,0 46,0
Balance des opérations courantes (en % du PIB) -5,6 -3,0 -1,5
Prix de l'immobilier (définition Eurostat)(variation annuelle moyenne en %, nombre total de logements) 18,1 0,5 2,5
    14/3/2023
Slovaquie
  2022 2023 2024
Croissance du PIB réel (variation annuelle moyenne, en %) 1,7 0,9 2,8
Inflation (variation annuelle moyenne, en %, IPC harmonisé) 12,1 10,0 9,2
Taux de chômage (définition Eurostat)(fin de l'année, en % de la population active) 6,1 6,5 6,3
Solde budgétaire du gouvernement  (en % du PIB) -6,2 -6,4 -4,5
Dette publique brute (en % du PIB) 62,0 63,0 63,0
Balance des opérations courantes (en % du PIB) -5,0 -4,5 -3,5
Prix de l'immobilier (définition Eurostat)(variation annuelle moyenne en %, nombre total de logements) 13,7 0,5 2,5
    14/3/2023
Hongrie
  2022 2023 2024
Croissance du PIB réel (variation annuelle moyenne, en %) 4,6 0,3 3,6
Inflation (variation annuelle moyenne, en %, IPC harmonisé) 15,3 18,0 5,0
Taux de chômage (définition Eurostat)(fin de l'année, en % de la population active) 3,7 4,1 3,8
Solde budgétaire du gouvernement  (en % du PIB) -6,1 -4,0 -2,9
Dette publique brute (en % du PIB) 72,9 69,9 68,6
Balance des opérations courantes (en % du PIB) -7,4 -4,0 -2,1
Prix de l'immobilier (définition Eurostat)(variation annuelle moyenne en %, nombre total de logements) 20,0 2,5 3,5
    14/3/2023
Bulgarie
  2022 2023 2024
Croissance du PIB réel (variation annuelle moyenne, en %) 3,4 1,5 3,0
Inflation (variation annuelle moyenne, en %, IPC harmonisé) 13,0 9,5 3,5
Taux de chômage (définition Eurostat)(fin de l'année, en % de la population active) 4,0 4,8 4,0
Solde budgétaire du gouvernement  (en % du PIB) -2,5 -3,0 -2,5
Dette publique brute (en % du PIB) 23,0 26,0 27,0
Balance des opérations courantes (en % du PIB) -0,5 -2,0 -1,5
Prix de l'immobilier (définition Eurostat)(variation annuelle moyenne en %, nombre total de logements) 13,7 6,5 4,0
    14/3/2023

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