Perspectives économiques pour la Belgique
Sentiment orienté à la hausse
Le sentiment des consommateurs et des entreprises a continué à augmenter en septembre. La confiance des consommateurs est désormais bien supérieure à sa moyenne à long terme. Si l'on considère l'indicateur depuis le début de l'année, l'amélioration remarquable résulte principalement des attentes plus optimistes des consommateurs en matière de chômage. Il est probable que de nombreuses réponses à l'enquête auprès des consommateurs ont été affectées par la décision politique de limiter la durée des allocations de chômage. Les personnes interrogées croient clairement (surtout en Wallonie) que le chômage diminuera à la suite de la mesure de réforme (voir graphique BE1). La confiance des producteurs, qui reste inférieure à sa moyenne à long terme, a progressé dans tous les secteurs en septembre et plus particulièrement dans la construction. En particulier, la confiance dans la construction de bâtiments résidentiels a connu une hausse remarquable ce mois-là (voir graphique BE2). Plusieurs autres indicateurs prospectifs indiquent également depuis peu une lente embellie de l'investissement dans le logement. Par exemple, le nombre de permis de construire délivrés (un indicateur clé des projets résidentiels à venir) semble atteindre son niveau le plus bas.
Compte tenu de la tendance positive continue des indicateurs de sentiment, nous avons légèrement relevé la croissance trimestrielle de l'économie belge au troisième trimestre 2025, de 0,0 % à 0,1 %, et au quatrième trimestre 2025, de 0,1 % à 0,2 %. La croissance belge pour l'ensemble de l'année est désormais estimée à 1,0 % pour 2025 et à 0,9 % pour 2026, contre 0,9 % et 0,8 % respectivement. L'incertitude, bien que réduite grâce à l'accord commercial entre les États-Unis et l'Union européenne, reste élevée dans l'environnement international volatil actuel. Au niveau national, l'impact sur la croissance de l'assainissement budgétaire et des réformes structurelles à l'horizon de nos prévisions (par exemple, la proportion de personnes touchées par la suppression des allocations de chômage qui trouveront un emploi) reste inconnu. Par conséquent, nos perspectives de croissance actualisées pour l'économie belge restent relativement prudentes et modérées.
L'inflation belge (basée sur l'IPCH) s'est élevée à 2,7 % en septembre, contre 2,6 % en août. Cette légère augmentation est due à l'inflation de base (hors énergie et alimentation), qui est passée de 2,1 % à 2,5 %. L'inflation des biens non énergétiques et l'inflation des services ont tiré l'inflation de base vers le haut. L'inflation énergétique et l'inflation alimentaire ont diminué, passant respectivement de 3,4 % à 2,1 % et de 3,5 % à 3,2 %. L'inflation de la zone euro ayant également légèrement augmenté, le différentiel d'inflation positif entre la Belgique et la zone euro est resté inchangé à 0,6 point de pourcentage. Nous avons maintenu nos prévisions pour l'inflation belge annuelle basée sur l'IPCH à 3,0 % et 1,8 % en 2025 et 2026 respectivement. En 2027, l'inflation devrait rebondir légèrement au-dessus du niveau de 2 % en raison de l'introduction du nouveau système d'échange de quotas d'émission de l'UE (ETS2), qui entraînera une hausse de l'inflation liée à l'énergie.
Données sur les prix des logements pour le deuxième trimestre
Début octobre, Eurostat a publié des données harmonisées sur les prix des logements pour le deuxième trimestre 2025. Les prix ont augmenté de 1,6% par rapport au trimestre précédent dans l'ensemble de l'UE. La hausse trimestrielle des prix a été la plus forte (plus de 4%) au Portugal, au Luxembourg, en Croatie et en Espagne. Deux pays ont enregistré une légère baisse des prix. La Belgique est l'un de ces deux pays (l'autre étant la France), avec une baisse trimestrielle des prix limitée à 0,1% (voir aussi Economic Brief 15 octobre 2025 "European housing market continues to steam ahead in second quarter 2025"). La correction n'a concerné que la construction neuve (-0,7%). Les prix des logements existants ont continué à augmenter, cette fois de seulement 0,2%. Ce minuscule recul des prix des logements dans leur ensemble fait suite à trois trimestres précédents de hausse décente des prix. En règle générale, les variations trimestrielles des prix des logements sont assez volatiles. Les chiffres du deuxième trimestre ont en fait quelque peu tempéré le rythme soutenu des hausses de prix de la construction neuve depuis le printemps 2023 (voir figure BE3). Les données du deuxième trimestre ne modifient pas sensiblement notre opinion sur l'immobilier belge. Pour les logements existants et neufs confondus, nous voyons maintenant une croissance annuelle des prix des logements de 2,6 % en 2025 et de 3,1 % en 2026, contre 3,0 % en 2025 et en 2026 précédemment.