Belgique

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Perspectives économiques pour la Belgique 

Le PIB réel belge a augmenté de 0,35% au cours du dernier trimestre 2023. Ce chiffre a été légèrement revu à la baisse par rapport à l'estimation préliminaire de 0,40 % et est resté à peu près égal aux taux de croissance trimestriels enregistrés au cours des trois trimestres précédents. Pour l'ensemble de l'année 2023, la croissance économique a été de 1,5 %, soit trois fois celle de la zone euro. La ventilation par composantes du PIB montre que la consommation privée (+0,5 %) et l'investissement en logements (-2,7 %) ont poursuivi leur tendance, confirmant la dynamique toujours robuste de la consommation et le refroidissement en cours du marché du logement. La consommation publique et l'investissement public ont augmenté respectivement de 2,0 % et de 0,5 %. De manière plus surprenante, l'investissement des entreprises s'est contracté de pas moins de 8,5 %, après plusieurs trimestres de croissance positive. Cette forte baisse est due à une transaction exceptionnelle, à savoir la vente de navires à l'étranger (24 pétroliers par la compagnie maritime Euronav). La vente de biens d'investissement à l'étranger a également eu un impact (positif) sur les exportations, entraînant une contribution positive de 1,1 point de pourcentage à la croissance des exportations nettes (voir graphique BE1).

Vents contraires

Malgré les performances relativement bonnes de la croissance en 2023, l'économie belge est actuellement confrontée à un certain nombre de vents contraires importants. Tout d'abord, l'industrie traverse une période difficile, reflétant un environnement extérieur morose combiné à une perte de compétitivité des coûts due aux fortes augmentations salariales passées. La valeur ajoutée dans l'ensemble de l'industrie a baissé de 3,1 % en volume en 2023 (dans le sous-secteur manufacturier, la correction a été moindre, mais elle s'est tout de même établie à -0,9 %). Selon les chiffres de la production industrielle, l'activité dans les secteurs de la pharmacie, de la chimie et du textile a particulièrement chuté. En février, le climat dans l'industrie manufacturière s'est légèrement redressé, mais il n'a fait qu'effacer le recul enregistré un mois plus tôt. Plusieurs indicateurs d'enquête, comme l'évaluation des commandes à l'exportation entrantes, continuent de chuter et l'utilisation des capacités dans le secteur a atteint des niveaux très bas. 

Deuxièmement, 2024 promet d'être une nouvelle année difficile pour la construction résidentielle, car l'investissement des ménages dans le logement devrait continuer à se contracter, même si c'est probablement à un rythme un peu plus lent. La combinaison des taux d'intérêt élevés, des prix des matériaux et des coûts de personnel a durement touché le marché des nouvelles constructions et des rénovations et continuera probablement à freiner les intentions de nouveaux projets des constructeurs pendant un certain temps. La situation difficile de la construction résidentielle devrait être encore compliquée par le recul de la TVA de 6 % pour les projets de démolition et de reconstruction non privés depuis le début de cette année. Plus structurellement et à plus long terme, la transition vers un parc immobilier plus efficace sur le plan énergétique nécessitera une grande vague de rénovation, ce qui profitera à l'investissement résidentiel dans les années à venir.

Modération de la création d'emplois

La progression de l'emploi intérieur a continué de ralentir au quatrième trimestre 2023. Sur l'année 2023, près de 30 000 emplois nets ont été créés, contre 77 000 en 2022 et 120 000 en 2021. Dans l'industrie, cependant, plus de 4 000 emplois nets ont été perdus au cours des trois derniers trimestres de 2023. À la mi-mars, le fabricant belge d'autobus Van Hool a annoncé qu'il réduirait sa production, car il lutte contre la concurrence des autobus électriques fabriqués en Chine. Plus de 1 000 emplois, voire quelques milliers (y compris chez les fournisseurs) si l'entreprise devait finalement faire faillite, sont menacés. En 2023, bien qu'en hausse, le nombre de salariés concernés par une intention de licenciement collectif (comme le plan de Van Hool) est resté inférieur à la moyenne annuelle à plus long terme (voir figure BE2). Le risque de nouvelles pertes d'emplois dans l'industrie en raison de fermetures et de restructurations est élevé, ce qui laisse présager une croissance encore plus modérée de l'emploi dans l'ensemble de l'économie. Dans notre scénario, l'économie belge devrait créer 20 000 et 30 000 emplois nets en 2024 et 2025, respectivement. 

Nous avons décidé de maintenir inchangées nos perspectives économiques prudentes. Le scénario implique que la croissance trimestrielle du PIB en Belgique s'affaiblisse à 0,2 % au cours du trimestre actuel et du prochain trimestre, puis se renforce à nouveau à 0,3 % au cours des troisième et quatrième trimestres, conformément à notre scénario pour la zone euro. Par conséquent, nous continuons à voir le taux de croissance annuel de l'économie belge en 2024 à 1,1 %, en baisse par rapport au taux relativement élevé de 1,5 % en 2023. En 2025, la croissance devrait se stabiliser à 1,1 %. L'inflation belge basée sur l'IPCH a fortement augmenté en février, passant de 1,5 % à 3,6 %, sous l'effet de l'énergie et, plus particulièrement, de la disparition de l'impact à la baisse des mesures gouvernementales visant à alléger les factures d'énergie des ménages. La bonne nouvelle est que l'inflation de base de l'IPCH (c'est-à-dire hors énergie et alimentation) a baissé plus fortement que les mois précédents, atteignant 4,0 % et réduisant l'écart toujours positif avec la zone euro (3,1 %). La forte hausse de l'inflation générale en février a dépassé nos attentes (nous avions tablé sur un taux de 2,6 %). Compte tenu de cette forte hausse, nous avons revu à la hausse notre estimation de l'inflation annuelle moyenne pour 2024, la faisant passer de 3,6 % à 3,8 %. Le taux pour 2025 a été maintenu inchangé à 2,1 %.

Prévisions économiques mars 2024

Comptes nationaux (croissance réelle en %)

  2023 2024 2025
Consommation privée 1,4 1,5 1,4
Consommation publique 0,4 2,3 1,0

Investissements en capital fixe

3,3 -2,2 2,4

Investissements des entreprises

6,3 -2,5 2,9

Investissements publics

2,5 3,1 2,6

Investissements en construction

-5,7 -4,5 0,6
La demande intérieure finale (hors variation des stocks) 1,6 0,8 1,6
Variation des stocks (contribution à la croissance) 0,4 0,0 0,0
Exportations de biens et de services -3,3 -1,0 2,3
Importations de biens et de services -2,8 -1,4 2,8
       
Produit intérieur brut (PIB) 1,5 1,1 1,1
       
Revenu disponible des ménages 4,4 1,8 1,4
Taux d'épargne brut des ménages (en % des revenus disponibles) 14,6 14,9 14,7

Indicateurs d'équilibre

  2023 2024 2025
Inflation (hausse annuelle moyenne, en %)      

Prix à la consommation 

2,3 3,8 2,1

Indice santé

4,3 3,2 2,0
       
Marché du travail      

Emploi intérieur (variation en cours d’année, en ‘000)

29,2 20,0 30,0

Taux de chômage (fin d’année, définition Eurostat)

5,6 5,6 5,5
       
Finances publiques (en % du PIB, avec les politiques actuelles)      

Solde de financement

-4,2 -4,5 -4,9

Dette publique

105,2 105,7 107,4
       
Comptes nationaux (croissance réelle en %) -0,7 -0,5 -1,0
       
Prix des maisons (variation au cours de l’année, logements existants et nouveaux, en %) 2,0 2,2 2,5

Autres prévisions et mises à jour

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