Belgique

Belgique

Perspectives économiques pour la Belgique 

Prévisions économiques novembre 2023

Selon l'estimation préliminaire de l'Institut des comptes nationaux (ICN), le PIB réel belge du troisième trimestre a augmenté de 0,50 % par rapport au trimestre précédent. Ce chiffre de croissance élevé est bien supérieur à ce que nous attendions (0,12 %) et fait suite à une expansion révisée à la hausse de 0,33 % au deuxième trimestre (contre seulement 0,16 % publié précédemment). Fait remarquable, une série plus longue de taux de croissance trimestriels de l'économie belge a été révisée par l'ICN, la croissance annuelle du PIB réel en 2020 (-5,3 %), 2021 (6,9 %) et 2022 (3,0 %) semblant avoir été à la fois meilleure et pire que ce qui avait été annoncé précédemment (-5,4 %, 6,3 % et 3,2 %, respectivement). Le chiffre de la croissance belge au troisième trimestre (0,5%) a été beaucoup plus positif que celui de la zone euro (-0,1%) et des pays voisins, l'Allemagne (-0,1%) et la France (0,1%). La première estimation pour le troisième trimestre montre que la valeur ajoutée dans le secteur des services a augmenté de 0,8 % par rapport au trimestre précédent, ce qui est à peu près le même taux que les trimestres précédents. Malgré le ralentissement continu du marché du logement, la croissance de la valeur ajoutée dans l'industrie du bâtiment s'est renforcée pour atteindre 0,6%. Dans l'industrie manufacturière, la valeur ajoutée s'est à nouveau contractée, mais moins qu'au cours des deux trimestres précédents, de 0,6 %.

Révisions substantielles du PIB

Selon les données révisées du PIB, l'économie belge a progressé de 0,6 point de pourcentage supplémentaire au cours de la période T1 2022 - T2 2023 par rapport aux données publiées précédemment. Quelques faits marquants se dégagent des données relatives aux composantes du PIB (figure BE1). Plus particulièrement, la croissance de la consommation privée s'est avérée moins dynamique selon les données révisées, tandis que l'investissement des entreprises a connu une croissance beaucoup plus forte que ce qui avait été annoncé précédemment. Dans l'ensemble, la demande intérieure finale est restée le principal moteur de la croissance dans les données révisées sur la période mentionnée, tandis que la contribution des exportations nettes à la croissance a même été légèrement plus négative. Les données relatives à la croissance du troisième trimestre 2023 ne sont pas encore disponibles. Selon nous, il est fort probable que la croissance relativement élevée de 0,50 % du PIB au troisième trimestre soit finalement révisée à la baisse. Dans son communiqué de presse, l'ICN mentionne lui-même que le chiffre du troisième trimestre est entouré d'une plus grande incertitude que ce n'est normalement le cas pour l'estimation rapide, en raison de l'absence de données administratives pour le mois de septembre en particulier. 

Entre-temps, les données entrantes pour l'industrie manufacturière restent déprimées. Par exemple, l'utilisation des capacités dans le secteur a continué de diminuer au dernier trimestre de l'année, tandis qu'une part croissante des entreprises industrielles a signalé une demande insuffisante (figure BE2). Dans notre scénario, nous pensons que l'aggravation du malaise dans le secteur manufacturier commencera à peser sur la croissance du PIB réel, avec un ralentissement de la croissance trimestrielle à seulement 0,05 % au quatrième trimestre 2023. En outre, nous pensons que la croissance du troisième trimestre sera finalement révisée à 0,30 %, en baisse par rapport à l'estimation préliminaire de 0,50 %. Malgré cela, la croissance annuelle pour 2023 est désormais estimée à 1,3 %, au lieu de 0,9 % dans nos perspectives du mois précédent. La raison en est la révision des données antérieures par l'ICN, qui a entraîné un effet de report plus important de 2022 à 2023 (c'est-à-dire 0,5 au lieu de 0,3 point de pourcentage) et une croissance plus élevée que prévu au premier semestre de l'année. Pour 2024, nous prévoyons toujours une reprise progressive, mais à un rythme un peu plus lent que prévu, conformément à l'ajustement que nous avons effectué dans le scénario de la zone euro (voir ci-dessus). En conséquence, les perspectives de croissance annuelle du PIB en 2024 ont été légèrement revues à la baisse, de 0,9 % à 0,8 %.

Une inflation de base rigide

L'inflation basée IPCH en Belgique a de nouveau fortement baissé en octobre et est passée en territoire négatif. À -1,7 %, le taux était de loin le plus bas de la zone euro et inférieur à ce que nous avions prévu (-1,1 %). La baisse rapide de l'inflation globale au cours des derniers mois masque le fait que les pressions sous-jacentes sur les prix en Belgique restent inconfortablement élevées. Alors que l'inflation générale de la Belgique est tombée bien en dessous du chiffre de la zone euro (2,9 %), l'inflation de base (5,6 %, c'est-à-dire hors énergie et alimentation) est restée supérieure au niveau de la zone euro (4,2 %) et à sa moyenne à long terme d'environ 1,5 %. À l'avenir, l'inflation due aux prix de l'énergie ne devrait plus faire baisser l'inflation globale, en grande partie en raison de l'impact technique de la suppression des mesures de soutien à l'énergie. Compte tenu des baisses plus fortes que prévu de l'inflation globale à la fin de l'année 2023, nous prévoyons maintenant une inflation annuelle moyenne de 2,3 % en 2023, contre 2,6 % dans nos prévisions précédentes. En revanche, nous avons revu à la hausse l'estimation de l'inflation moyenne pour 2024, compte tenu de la stabilité supposée de l'inflation de base sous-jacente. À 3,6 %, notre prévision pour 2024 reste toutefois inférieure aux perspectives d'inflation récemment mises à jour par le FMI (4,3 %) et la CE (4,2 %), conformément à nos prévisions également relativement optimistes pour l'inflation dans la zone euro (voir ci-dessus).

Comptes nationaux (croissance réelle en %)

  2022 2023 2024
Consommation privée 3,2 1,4 1,3
Consommation publique 4,2 0,2 1,1

Investissements en capital fixe

-0,2 4,5 2,2

Investissements des entreprises

1,1 7,6 2,9

Investissements publics

-1,6 1,7 2,1

Investissements en construction

-3,2 -4,2 -0,7
La demande intérieure finale (hors variation des stocks) 2,6 1,8 1,5
Variation des stocks (contribution à la croissance) 0,3 0,3 0,1
Exportations de biens et de services 4,9 -0,5 0,7
Importations de biens et de services 4,9 0,4 1,5
       
Produit intérieur brut (PIB) 3,0 1,3 0,8
       
Revenu disponible des ménages -2,5 6,1 1,2
Taux d'épargne brut des ménages (en % des revenus disponibles) 12,9 15,4 13,5

Indicateurs d'équilibre

  2022 2023 2024
Inflation (hausse annuelle moyenne, en %)      

Prix à la consommation 

10,3 2,3 3,6

Indice santé

9,2 4,4 4,0
       
Marché du travail      

Emploi intérieur (variation en cours d’année, en ‘000)

77,1 31,8 37,5

Taux de chômage (fin d’année, définition Eurostat)

5,7 5,8 5,7
       
Finances publiques (en % du PIB, avec les politiques actuelles)      

Solde de financement

-3,9 -4,8 -4,9

Dette publique

105,1 105,5 106,7
       
Comptes nationaux (croissance réelle en %) -1,0 -2,0 -1,6
       
Prix des maisons (variation au cours de l’année, logements existants et nouveaux, en %) 5,6 1,0 1,5

Autres prévisions et mises à jour

Monde

Irlande

Europe centrale et orientale