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Perspectives économiques pour la Belgique 

Croissance robuste au 1er trimestre

Selon l'estimation rapide de l'Institut des Comptes Nationaux, le PIB réel belge a enregistré une croissance de 0,4% au premier trimestre 2025 par rapport au dernier trimestre 2024. Ce chiffre est plus élevé que ce que nous attendions (0,2 %) et implique un renforcement de la dynamique de croissance par rapport aux trimestres précédents. En outre, la croissance belge au premier trimestre a été l'une des plus fortes de la zone euro et, si l'on exclut l'Irlande, deux fois plus forte que celle de la zone euro. L'estimation préliminaire montre que la valeur ajoutée (en termes réels) a augmenté dans la construction et les services de 0,9 % et 0,4 % par rapport au trimestre précédent, respectivement. Ce dynamisme économique est frappant, car la confiance des entreprises a fortement chuté dans les deux secteurs au cours des premiers mois de l'année (voir graphique BE1). La valeur ajoutée dans l'industrie est restée stable au premier trimestre, signe d'une amélioration puisqu'elle était en baisse depuis le début de l'année 2023. Par rapport aux deux autres secteurs principaux, la confiance dans l'industrie s'est mieux maintenue ces derniers mois, ce qui peut être lié au changement attendu de la politique fiscale de l'UE et en particulier de l'Allemagne. 

Les détails complets sur la croissance belge au premier trimestre seront publiés le 28 mai. Pour l'instant, nous ne savons pas quelles composantes du PIB ont contribué à la croissance relativement forte. Il est possible que les exportations aient été plus élevées au début de l'année afin d'anticiper les droits de douane américains annoncés. Les derniers chiffres commerciaux du Bureau américain d'analyse économique montrent que les importations américaines (en termes nominaux) en provenance de Belgique ont augmenté de près de la moitié en mars par rapport à l'année précédente. Cela suggère en effet un impact positif sur la croissance d'une augmentation des exportations belges qui se serait produite plus tard. La croissance remarquablement forte de la construction au premier trimestre (0,9 %) pourrait résulter à la fois de la poursuite d'investissements publics importants et d'une reprise continue des investissements dans la construction résidentielle.

Le ralentissement progressif des indicateurs d'enquête relatifs à la consommation des ménages, qui a commencé à être observé à l'automne 2024, s'est poursuivi au cours des premiers mois de 2025. La confiance des consommateurs a continué de s'affaiblir en avril. En particulier, les attentes des consommateurs concernant la situation économique générale en Belgique ont glissé à un niveau proche des plus bas historiques observés en 2020 (lors de la pandémie) et 2022 (suite au déclenchement de la guerre en Ukraine et à la crise énergétique qui s'en est suivie). En outre, les consommateurs craignent que les prix augmentent à nouveau plus rapidement au cours des prochains mois (voir figure BE2). La nouvelle baisse de confiance observée en avril reflète sans aucun doute les turbulences actuelles, les inquiétudes concernant les droits de douane américains en particulier renforçant les doutes sur les perspectives à court terme.

Changements de scénario

La poursuite de la tendance positive de la croissance au cours des prochains trimestres nous semble très incertaine, compte tenu de la guerre commerciale en cours lancée par le président américain Trump. Il est probable que nous assisterons à deux trimestres de croissance (proche de) zéro, suivis d'une croissance lente jusqu'à la mi-2026. Par rapport à notre scénario précédent publié en avril, nous avons revu à la baisse la trajectoire de croissance trimestrielle de l'économie belge jusqu'au deuxième trimestre 2026, conformément à notre scénario pour la zone euro. L'impact de cet abaissement sur la croissance en 2025 est neutralisé par le chiffre plus élevé que prévu du premier trimestre, de sorte que la croissance moyenne de l'économie belge en 2025 est restée inchangée à 0,7 %. Une croissance trimestrielle plus faible au premier semestre 2026, qui reflète l'incertitude persistante liée à la guerre commerciale, entraîne une révision à la baisse de nos perspectives de croissance moyenne pour 2026, de 1,1 % à 0,8 %. Ainsi, les chiffres pour 2025 et 2026 continuent de se situer dans le bas de la fourchette des prévisions faites par d'autres institutions.

L'inflation belge basée sur l'IPCH pour le mois d'avril a continué à baisser, passant de 3,6 % à 3,1 %, en raison de nouvelles baisses de l'inflation des prix de l'énergie et des denrées alimentaires. L'inflation de base (hors énergie et alimentation) a toutefois légèrement augmenté, atteignant 2,3 % en avril (voir figure BE3). Bien que l'inflation globale belge reste largement supérieure à celle de la zone euro (2,2 %), la Belgique ne fait plus partie du groupe des pays de la zone euro où l'inflation est la plus élevée. En avril, sept pays de la zone euro ont affiché des taux d'inflation supérieurs à celui de la Belgique, contre quatre pays en mars, deux en février et un en janvier. Conformément à ce que nous avons fait pour la zone euro, nous avons revu à la baisse notre prévision pour l'inflation belge moyenne en 2025, que nous voyons maintenant à 2,9 %, contre 3,2 % précédemment. Cette révision reflète l'élimination de l'impact (précédemment attendu) des représailles de l'UE et une impulsion à la baisse à court terme des prix de l'énergie.

S&P émet des perspectives négatives

Le 25 avril, l'agence de notation S&P a abaissé la perspective de la note AA de la Belgique de stable à négative, citant des préoccupations concernant l'augmentation du déficit budgétaire du pays. D'une part, S&P a salué les efforts du nouveau gouvernement fédéral, qui ont marqué un tournant vers la prudence budgétaire. Mais d'un autre côté, l'agence de notation voit des obstacles à la mise en œuvre des mesures d'austérité. Si la Belgique ne tient pas ses promesses budgétaires, la note pourrait être abaissée à AA-. Parmi les écueils potentiels mentionnés par S&P figurent le choc commercial mondial actuel, qui pourrait frapper la croissance plus durement que prévu, ainsi qu'une éventuelle réaction sociale contre les réductions de dépenses. L'impact de la décision de S&P sur les taux d'intérêt belges devrait être limité aujourd'hui. Les deux autres grandes sociétés de notation, Moody's et Fitch, maintiennent déjà une note équivalente à AA-, avec une perspective négative. Si cette décision était mise en œuvre, elle aurait des conséquences plus importantes, car la Belgique sortirait pour la première fois de la catégorie "double A".

Prévisions économiques mai 2025

Comptes nationaux (croissance réelle en %)

  2024 2025 2026
Consommation privée 2,0 2,1 1,3
Consommation publique 2,6 1,4 0,5

Investissements en capital fixe

1,4 1,4 3,1

Investissements des entreprises

1,8 1,4 2,9

Investissements publics

9,8 4,9 5,9

Investissements en construction

-4,8 -1,0 1,9
La demande intérieure finale (hors variation des stocks) 2,0 1,8 1,5
Variation des stocks (contribution à la croissance) -0,9 -0,2 0,0
Exportations de biens et de services -3,4 -2,4 -1,4
Importations de biens et de services -3,5 -1,4 -0,5
       
Produit intérieur brut (PIB) 1,0 0,7 0,8
       
Revenu disponible des ménages 0,7 0,8 1,2
Taux d'épargne brut des ménages (en % des revenus disponibles) 13,0 12,0 11,8
    13/5/2025

Indicateurs d'équilibre

  2024 2025 2026
Inflation (hausse annuelle moyenne, en %)      

Prix à la consommation 

4,3   2,9 1,8

Indice santé

3,3 2,5 1,7
       
Marché du travail      

Emploi intérieur (variation en cours d’année, en ‘000)

18,1 15,0 25,0

Taux de chômage (fin d’année, définition Eurostat)

6,0 6,2 6,2
       
Finances publiques (en % du PIB, avec les politiques actuelles)      

Solde de financement

-4,5 -5,0 -5,4

Dette publique

104,7 105,7 108,2
       
Comptes nationaux (croissance réelle en %) -0,9 -1,5 -1,3
       
Prix des maisons (variation au cours de l’année, logements existants et nouveaux, en %) 3,2 3,0 3,0
    13/5/2025

Autres prévisions et mises à jour

Monde

Europe centrale et orientale