Le nouveau relèvement des taux hongrois n’aide pas le HUF

Les marchés

Hier, la banque centrale hongroise (MNB) a relevé son taux directeur pour la cinquième fois consécutive. En juin, juillet et août, la MNB – l’une des seules banques centrales à tenir des réunions mensuelles – a mis en œuvre des relèvements systématiques de 30 points de base. Et depuis septembre, elle relève à chaque fois son taux directeur de 15 points de base. Le taux est ainsi passé de 0,6% à 1,8%, sans que la fin du cycle de resserrement monétaire ne soit encore en vue. Le vice-gouverneur Virag prévoit également des relèvements des taux d’intérêt en 2022.

En septembre, l’inflation hongroise a grimpé à 5,5% sur base annuelle, son niveau le plus élevé depuis fin 2012. L’inflation de base sous-jacente, qui fait abstraction de composantes volatiles comme l’alimentation et l’énergie, s’élève à 4% en glissement annuel. La MNB s’attend à ce que l’inflation continue à dépasser l’objectif de 3% (avec une marge de tolérance de 1%) dans les mois à venir. Nous projetons même un pic d’environ 6,5% en glissement annuel. La hausse des prix des matières premières, de l’énergie et des transports se répercute de plus en plus sur le prix final des biens (industriels). À partir de l’année prochaine, les relèvements des taux de la MNB devraient néanmoins freiner la pression sur les prix. Selon le scénario de base, l’inflation se stabilisera à nouveau autour de l’objectif au second semestre de 2022. Cependant, certains risques pourraient toujours rendre l’inflation encore plus élevée et plus durable. Par exemple, contrairement à l’UEM, la Hongrie connaît une spirale salariale haussière dynamique.

En termes absolus, l’économie hongroise a déjà retrouvé son niveau pré-pandémique au deuxième trimestre de cette année. Pour cette année et l’année prochaine, les prévisions de croissance atteignent respectivement 6,5%-7% et 5%-6%. La quatrième vague de Covid et la crise énergétique ont donné forme à des risques baissiers. Mais pour l’instant, ces risques ne suffisent pas à contrecarrer la spirale des prix.

Après la décision de politique, le forint a eu des velléités haussières, mais s’est finalement rapidement replié. Le cours EUR/HUF a clôturé juste en dessous du niveau de résistance de 362,50, qu’il tente de dépasser aujourd’hui. Il est frappant de constater que la devise ne profite plus du cycle de resserrement (trop lent?) de la MNB. À terme, son affaiblissement pourrait même miner la lutte contre l’inflation menée par la banque centrale. L’évolution récente du cours est dictée par un regain de l’euro, maintenant que le marché (monétaire) commence à obliger la BCE à voir la réalité en face (voir le rapport d’hier). Au niveau régional, la MNB a été la première à relever ses taux fin juin. La banque centrale tchèque lui a cependant assez vite emboîté le pas et ses hausses cumulées ont déjà dépassé celles de la MNB. De son côté, après un démarrage abrupt avec un report le mois dernier, la banque centrale polonaise pourrait elle aussi dépasser la MNB dans les mois à venir. Enfin, à court terme, notons que l’âpre bataille juridique entre l’UE et la Hongrie pèse sur la devise.

Mathias Van der Jeugt, salle des marchés KBC

EUR/HUF: le cycle de resserrement soutenu n’aide pas le forint

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