Perspectives Économiques Juin 2018

À la une

  • La dynamique économique des pays développés a continué à suivre une évolution divergente ces dernières semaines. Aux États-Unis, des signes évidents de reprise se sont manifestés au deuxième trimestre, après un premier trimestre morose. La confiance élevée des entreprises, la politique budgétaire expansionniste et les solides performances du marché du travail continuent de soutenir la croissance. Nous avons par conséquent augmenté nos prévisions de croissance pour 2018 de 2,6% à 2,8%.
  • Les chiffres de la zone euro restent en revanche quelque peu décevants. Dans certains États membres, l'instabilité politique a suscité l'inquiétude et l'horizon s'est assombri sur le front du commerce international. Cela donne à penser que pour l'ensemble de 2018, la croissance économique de la zone euro restera un peu plus faible que prévu récemment et cela confirme en outre la révision à la baisse de nos prévisions de croissance déjà opérée le mois dernier.
  • L'agitation des marchés consécutive à la mini-crise en Italie est quelque peu retombée, mais elle a fait des dégâts. En fin de compte, le taux italien est encore légèrement supérieur à son niveau antérieur à la crise, tandis que le taux allemand reste quelque peu sous pression baissière. Une crise a été évitée, mais le risque subsiste à long terme. Il est peu probable que le gouvernement actuel soit en mesure de s'atteler aux problèmes économiques fondamentaux de l'Italie. Une politique de souplesse budgétaire sans de profondes réformes économiques est l'option la plus probable. Alors que la BCE commence à normaliser sa politique monétaire, l'inquiétude entourant la viabilité de la dette publique dans la zone euro redeviendra un thème essentiel pour le marché.
  • Le risque d'une véritable guerre commerciale s'est accru ces dernières semaines. Le différend commercial s'intensifie maintenant que Donald Trump met ses menaces à exécution. Ses principaux partenaires commerciaux ne bénéficient plus de l'exonération des droits d'importation plus élevés sur l'acier et l'aluminium. Les mesures de représailles détermineront l'impact du conflit sur la croissance économique. Nous saurons alors si elles déclenchent une spirale protectionniste négative. Pour l'Europe, des taxes éventuelles sur les importations américaines de voitures sont le risque majeur.
  • Dans la zone euro, la pression inflationniste se renforce progressivement. L'inflation a grimpé à 1,9% en mai. Des facteurs temporaires, tels que la pression haussière des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, y ont joué le rôle le plus important. La BCE a toutefois profité de l'accélération de l'inflation pour annoncer la fin de son programme d'achat d'actifs financiers.
  • Après septembre 2018, la BCE réduira ses achats mensuels nets de titres de créance de 30 milliards EUR à 15 milliards EUR et en décembre 2018, elle devait clôturer son programme d'achat. Elle a cependant aussitôt ajouté qu'elle maintiendrait son taux directeur à son niveau actuel au moins jusqu'à la fin de l'été 2019. Sans doute souhaite-t-elle ainsi empêcher les marchés financiers de tabler sur une hausse des taux trop rapide ou trop marquée. La communication de la BCE est globalement conforme à notre scénario. La normalisation des taux ne sera amorcée que bien après la fin du programme d'achat, soit au second semestre 2019 au plus tôt.
  • Encadré - Les devises en tant qu’armes économiques: pourquoi l’euro en tant que monnaie internationale reste-t-il à la traîne par rapport au dollar américain?

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