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Une période de transition compliquée

Les marchés

Nous nous préparons pour la fin de l’année, mais aussi à deux semaines un peu plus chaotiques sur les marchés. La tempête autour des élections américaines s'est calmée, alors que l'équipe du président Trump commence tout doucement à prendre forme. Ce dernier ne recevra les clés de la Maison Blanche que le 20 janvier. Il faudra donc encore attendre pour en savoir plus sur les mesures qu'il mettra en place. En ce qui concerne les chiffres économiques, le prochain véritable rendez-vous n’est prévu que pour début décembre (le 6), avec la publication du rapport sur le marché de l'emploi US (les « payrolls ») du mois de novembre. Sur le plan de la politique monétaire, le président de la Fed, Jerome Powell, a quant à lui livré un message clair à l'attention du marché : il n'y a aucune raison de se précipiter. Nous tablons toujours sur une baisse de taux de 25 points de base (pb) en décembre. Quant au scénario (de taux) à attendre pour 2025, il est probable que la plupart des membres de la Fed ne le savent pas eux-mêmes à l'heure actuelle. En cette période particulièrement calme sur les plans politique, économique et monétaire, à laquelle s'ajoute l'habituel recul de la liquidité  autour de la fête de Thanksgiving (28 novembre), on peut donc s'attendre à des échanges plus techniques davantage guidés par l'instinct et le sentiment. Les résultats du géant de l’IA Nvidia, après la clôture des marchés demain soir, pourraient ainsi subitement provoquer des remous.

Sur les marchés des taux américains et européens, cela se traduit par une consolidation/correction après des mouvements de forte amplitude. Près des sommets aux États-Unis et près des planchers en Europe. Les commentaires du membre grec du Conseil des gouverneurs de la BCE, Yannis Stournaras, sont rarement évoqués dans ces colonnes, car trop orientés. Les banquiers centraux des pays du sud de l’Europe sont plus rapidement enclins à envisager une politique qui stimule la croissance plutôt qu’à se concentrer uniquement sur l’inflation. C'est typiquement ce qui différencie les colombes et les faucons monétaires. Hier, Stournaras a déclaré que la réduction de taux de décembre était quasiment acquise et qu'elle s'élèverait à 25 pb. Si au moins une partie du marché monétaire européen caresse l’idée d’un abaissement plus important (50 pb), alors les déclarations du Grec pourraient subitement prendre de l'importance (aux yeux du marché). Les données salariales du troisième trimestre (demain), le rapport PMI (vendredi) et les chiffres de l'inflation (novembre) devront déjà être très faibles pour faire changer d’avis une BCE rapide à dégainer (rappelez-vous d'octobre) après des chiffres de croissance plus solides que prévu au troisième trimestre (+0,4 % en glissement trimestriel) et une légère hausse de l’inflation en octobre.

Hier, nous avions prévenu que la phase transitoire sur le marché des taux n’entraînerait pas automatiquement des gains faciles pour le cours EUR/USD. Lundi, la paire de devises a bénéficié du soutien relatif des taux pour prendre la direction de 1,06, mais elle a rapidement dû déchanter aujourd'hui à cause des risques géopolitiques. Les bourses européennes ont chuté d’environ 1,5 % après la validation par le président russe, Vladimir Poutine, d'une modification de la doctrine nucléaire. Désormais, le pays pourra avoir recours à l'arme atomique contre des pays non nucléaires qui sont soutenus par une autre puissance nucléaire. Cela fait longtemps que Poutine agitait cette menace en guise de réponse au lancement (éventuel), depuis le sol ukrainien, de missiles à longue portée visant le territoire russe. Or, ce week-end, le président américain, Joe Biden,  a autorisé l'Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles américains de ce type.

Mathias Van der Jeugt, salle des marchés KBC

 

EuroStoxx 50 : les bourses européennes s’effondrent après l’escalade entre la Russie et l'Ukraine.

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

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