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« Réarmer l’Europe »

Les marchés

Nous avions prévenu : l'attention ne pourra à aucun moment être relâchée cette semaine. Hier, trois des cinq grands sujets à suivre ont déjà fait la une de l'actualité. Cela a provoqué une divergence inhabituelle entre les marchés américains et européens.

Aux États-Unis, nous avons assisté à un nouvel accès de panique par rapport à la croissance, après la publication de premiers chiffres, qui seront suivis par d'autres dans le courant de la semaine. L'indicateur ISM de confiance des entreprises dans l’industrie manufacturière est ainsi retombé à un niveau qui est à peine synonyme de croissance (50,3), alors que les carnets de commandes et les effectifs se contractent. La série de prix a, pour sa part, retrouvé son niveau le plus élevé depuis juin 2022. Ce cocktail toxique, appelé stagflation, doit être mis sur le compte de Donald Trump et de sa politique commerciale. « Droits de douanes » et « incertitude » sont les thèmes qui sont les plus souvent cités. Et généralement dans la même phrase. Hier, le président américain a de nouveau frappé fort. Le Canada et le Mexique paieront désormais des droits de 25 % et la Chine des droits de 20 %. Le marché s’est crispé. Les bourses ont encaissé. Le S&P 500 se rapproche de ses premiers niveaux de support, près de 5 800. La bourse technologique Nasdaq a confirmé la rupture technique de la semaine dernière, avec un nouveau plus bas sur l’année. Les taux américains ont cédé jusqu’à 6 points de base et le dollar s'est retrouvé sous pression.

En Europe, le sujet de la défense a pris le dessus sur tous les autres. Après le spectacle hallucinant auquel nous avons assisté vendredi dernier entre Trump et Zelenski, les États-Unis ont envoyé un nouveau rappel à l'ordre ce matin. Washington a annoncé la suspension de son aide militaire à l’Ukraine. Si ce n'était pas encore le cas, le message est désormais clair comme de l'eau de roche : l'Europe devra se débrouiller seule. Hier, les spéculations à l’approche du sommet de l’UE qui se tiendra jeudi sont allées bon train. Cela a surtout eu une incidence sur la partie longue de la courbe des taux, l’euro et les bourses. Une série d’actions liées à la défense ont bondi vers de nouveaux sommets. Face à la réaction rapide du Canada et de la Chine, et en prévision de celle, imminente, du Mexique après les mesures prises par les États-Unis, tous les voyants du marché pointent de nouveau ce matin vers une rapide escalade de la guerre commerciale, avec tout ce que cela implique en termes d'aversion pour le risque Dans ce contexte, la conférence de presse d'Ursula Von der Leyen est, à tort, passée un peu inaperçue.

La présidente de la Commission européenne a levé un coin du voile sur ce qui pourrait être fait dans le domaine de la défense. Sur les marchés circulait l'idée d'une facture comprise entre 500 et 1 000 milliards d'euros pour les années à venir. Dans le plan « Re-arm Europe », Von der Leyen coupe la poire en deux, avec 800 milliards d'euros sur les quatre prochaines années. La Commission est disposée à assouplir temporairement les règles budgétaires, comme elle l’avait, par exemple, déjà fait lors de la pandémie et de la crise énergétique. Cela permettrait aux États membres de l'UE d'augmenter sensiblement leurs dépenses sans crainte d'être sanctionnés. Selon l'Allemande, une telle augmentation pourrait créer une marge de manœuvre budgétaire de près de 650 milliards d’euros. Elle propose également une nouvelle facilité qui permettrait à l’UE d'octroyer des prêts pour une valeur totale de 150 milliards d'euros. L’émission de dette européenne à grande échelle n’est pas non plus une inconnue depuis le Covid. Von der Leyen évoque aussi la mobilisation de capitaux privés, la réaffectation de ressources existantes de l’UE et/ou le recours à la Banque européenne d’investissement. Les solutions sont sur la table. Aux chefs de gouvernement d’exprimer leurs préférences ce jeudi.
 

Taux à 30 ans allemand : un mouvement de rattrapage européen sans précédent dans le domaine de la défense place un plancher solide sous les taux (à long terme).

Bron: Bloomberg

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