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L’Europe sort de l'impasse, lestée par l'Allemagne

Les marchés

 "L’Allemagne a juste besoin d’une bonne tasse de café. » Voilà ce qu'a déclaré le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, lors du Forum économique mondial annuel de Davos il y a environ un mois suite à des insinuations selon lesquelles nos voisins étaient devenus le maillon faible de l'Europe. Selon Lindner, l'Allemagne est plus fatiguée que malade. À en croire les nouveaux chiffres économiques publiés hier par le gouvernement et les indicateurs de confiance PMI parus ce matin, une seule tasse de café ne suffira pas. Préparez plusieurs espressos. Avec du schnaps !

Après une croissance légèrement négative en 2023, le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a annoncé hier une nouvelle prévision pour 2024 d'à peine 0,2 %, contre 1,3 % il n'y a pas encore si longtemps. La faute à l'industrie, un moteur crucial de l'économie allemande. Cette situation s'explique par le recul global de l’industrie manufacturière, l’inflation, la disparition de l’énergie russe (bon marché) et la timidité des mesures de soutien budgétaire. Le PMI de l’industrie manufacturière allemande s'est encore enfoncé davantage dans le rouge en février, passant de 45,5 à 42,3 (le consensus tablait sur 46). Pour rappel, un niveau inférieur à 50 est synonyme d'une activité en contraction. Le recul en allemand explique à lui seul la baisse du PMI du secteur à l'échelle européenne (de 46,6 à 46,1). À l’exception de l'Allemagne, très faible, et de la France, où la production a diminué, le reste de la zone euro a pour la première fois enregistré une croissance dans ce secteur axé sur les exportations.

Le secteur des services allemand montre aussi - dans une moindre mesure - des signes de fragilité, avec un PMI en légère reprise, de 47,7 à 48,2. Au niveau européen, le baromètre a pour la première fois depuis fin juillet de l'année dernière renoué avec la zone des 50. Le PMI est en effet passé de 48,4 à 50 (une stabilisation au lieu d'une contraction). L'amélioration du secteur touristique explique cette différence entre l’homme fatigué/malade et le reste de l’Europe. Le PMI européen global a progressé de 47,9 à 48,9 (consensus à 48,4), son niveau le plus élevé depuis juin 2023.

Les détails sont encourageants. Les entreprises se montrent plus optimistes vis-à-vis des 12 prochains mois pour le cinquième mois consécutif et ils n'avaient plus été aussi confiants en l'avenir depuis avril. Cet optimisme se reflète notamment dans l'évolution de l’emploi dans le secteur des services, qui a augmenté à son rythme le plus rapide en huit mois. Le nombre des nouvelles commandes dans ce secteur ne recule quasiment plus. La tension sur les prix dans le principal pan de l’économie montre une accélération pour le quatrième mois consécutif. Bien que négligeable par rapport aux pics atteints pendant et après la pandémie, cette tension sur les prix dépasse de nouveau fortement les moyennes historiques, principalement en raison des salaires.

Les taux européens ont dans un premier temps gagné quelques points de base après la publication des PMI, atteignant de nouveaux sommets annuels sur l’ensemble de la courbe  (swap à 2 ans à 3,25 % ; swap à 10 ans à 2,83 %). L’euro a brièvement testé le seuil de EUR/USD 1,09, mais se satisfait provisoirement de 1,0850. Les chiffres confirment que BCE aura encore pendant quelques mois les mains liées dans sa lutte contre l’inflation, alors que la croissance sort lentement de l'impasse. Après la récente correction, ils ne sont cependant pas encore de nature à aligner les attentes actuelles du marché (première baisse de taux en juin) sur notre scénario préférentiel (juillet).

Mathias Van der Jeugt, salle des marchés KBC

 

Le cours EUR/USD teste le seuil de 1,09 après le renforcement des PMI.

Bron: Bloomberg

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Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

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