2280802315
2280802315

Prix du pétrole à son plus haut niveau depuis octobre

Les marchés

Hier, le cartel des pays exportateurs de pétrole appelé OPEP+ a décidé de maintenir ses restrictions de production actuelles. Les volumes seront encore réduits d'environ deux millions de barils par jour au moins jusqu'à la réunion de juin. Cette décision n'a surpris personne, mais nous profitons de cette occasion pour revenir sur l'évolution récente du cours du pétrole.

Tout comme son alter ego doré, l’or noir se porte très bien depuis le début de cette année. Début janvier, le baril de pétrole brut Brent (la référence mondiale) s'échangeait à un peu plus de 75 dollars. Trois mois plus tard, le cours a grimpé d’environ 20 % pour atteindre un peu moins de 90 dollars hier, son niveau le plus élevé depuis fin octobre. Cette hausse est certainement en partie due à la politique menée par l’OPEP+. Sous la houlette de l’Arabie saoudite, le cartel entretient en effet une pénurie artificielle sur le marché. La raison est simple : selon une récente estimation du FMI, l’Arabie saoudite a besoin d’un baril à environ 85 dollars pour équilibrer son budget. Le Royaume est actuellement en train de transformer son économie en se tournant davantage vers le tourisme. Les attaques menées par l'Ukraine sur des raffineries russes ces dernières semaines et les tensions dans le canal de Panama et le canal de Suez accentuent encore l’effet sur les prix du côté de l'offre.

Du côté de la demande, les États-Unis jouent un rôle particulièrement important. Le moteur de l'économie mondiale absorbe d’importantes quantités de pétrole. Et le gouvernement n’a pas encore vraiment commencé à réapprovisionner ses réserves stratégiques. Abstraction faite du creux de 2023, ces stocks se trouvent à leur niveau le plus bas depuis 1983. La Chine est actuellement toujours à la traîne, mais elle a vraisemblablement atteint son plus bas. Ce constat vaut aussi de plus en plus pour l'Europe, si l'on en juge par les révisions haussières, parfois fortes, des indicateurs PMI des entreprises (mars) ces derniers jours.

Tout ceci a eu une incidence sur le sentiment au sein de l'Agence internationale de l’énergie (AIE). Ce pendant de l'OPEP côté consommation a relevé ses prévisions concernant la demande à la mi-mars et estime que le cartel pétrolier prolongera ses coupes de production jusqu’au second semestre. Pour cette année, l’AIE prévoit désormais une pénurie de pétrole plutôt qu'un excédent.

La hausse des prix pétroliers pourrait avoir de lourdes conséquences. L'année passée, le vecteur plus large de l'énergie avait fortement contribué à la désinflation. Il s'agissait de la partie simple du processus. Mais l'effet s'atténue de mois en mois. Si le prix du pétrole se stabilise autour des 90 dollars le baril, la contribution à la comparaison en glissement annuel de l’inflation redeviendra même positive sur une grande partie de 2024. Et nous ne parlons même pas encore des répercussions sur les composants sous-jacents, où les prix augmentent encore trop rapidement aux yeux de nombreuses banques centrales, et en particulier de la Fed et de la BCE. Le message délivré par l’ISM américain hier n'en est donc que plus marquant. Après un net recul des prix des intrants en mars, l'institut qui publie les indicateurs de confiance des entreprises de référence outre-Atlantique ne voit plus vraiment de marge de contraction dans le secteur des services, étant donné la hausse des coûts des carburants. Bon à savoir aussi : l’inflation des services fluctue entre 4,9 % et 5,2 % depuis septembre 2023 aux États-Unis. En Europe, elle s'est stabilisée à 4 % depuis novembre.

Pétrole Brent (dollars/baril) : hausse des prix avec des conséquences potentiellement importantes.

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

L'éclaircie se poursuit au-dessus du marché du logement européen

L'éclaircie se poursuit au-dessus du marché du logement européen

La RBNZ accélère son virage politique

La RBNZ accélère son virage politique

Le nouveau premier ministre Ishiba laisse peu de choix à la BoJ

Le nouveau premier ministre Ishiba laisse peu de choix à la BoJ

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule