1871826181
1871826181

La CNB prête à ralentir le rythme de son cycle

Les marchés

Alas, trois fois hélas. Lors de la réunion de politique de mai, la banque centrale tchèque (CNB) avait annoncé une possible rupture avec les baisses de taux de 50 points de base devenues la règle depuis le début de l’année. En mai, la CNB avait surtout mis en avant la faiblesse relative de la monnaie, la révision à la hausse de la trajectoire attendue des taux, le taux neutre plus élevé (plus de 3 %) et l’accroissement des risques d’inflation, ce qui avait poussé le marché à anticiper une baisse de taux de 25 pb, à l'image de ce que fait la banque centrale hongroise. La semaine dernière, le président (Alas) et la vice-présidente (Zamrazilova) de la banque ont semé le doute par rapport à ce positionnement de marché, avec une idée en tête visiblement. Pour la quatrième fois consécutive, la CNB a réduit son taux directeur de 50 points de base, à 4,75 %. Dans son communiqué, la banque évoque au moins un ralentissement et éventuellement même une pause plus longue du cycle baissier.

La décision d'hier n'a pas été prise à l'unanimité. Deux des sept membres ont en effet voté en faveur d’un rythme plus lent de 25 points de base. Dans l’ensemble, l’économie tchèque a évolué comme cela avait été prévu en mai. La croissance de 0,3 % du PIB en glissement trimestriel est surtout à mettre au compte des consommateurs, sur fond d'investissements des entreprises très décevants. La vigueur du marché du travail et la croissance légèrement plus élevée des salaires encouragent les ménages à dépenser. L’inflation s’est encore éloignée de l’objectif de 2 %, mais reste dans la marge de tolérance (1 point de pourcentage) autour de cet objectif (2,6 % en glissement annuel). Les risques de hausse de l'inflation continuent de dominer. Mis à part le ralentissement de la croissance (tant au niveau global que pour ce qui concerne la partie liée à l’industrie allemande) qui pointe dans l'autre sens, citons parmi les risques majeurs la pression sur les salaires, l’inflation persistante des services dans le pays, la stabilisation plutôt que la poursuite de la désinflation des prix des marchandises et la reprise (alimentée par le crédit) du marché résidentiel.

La couronne tchèque a cédé du terrain après la décision de la CNB. Pour la première fois depuis début mai, le cours EUR/CZK a de nouveau dépassé la barre de 25. D’un point de vue technique, 25,14 (reprise de 62 % par rapport à la baisse du cours cette année) constitue la dernière barrière avant un retour au sommet de l'année de 25,52. Nous ne tablons toutefois pas sur une telle évolution. La couronne tchèque bénéficie toujours d’un soutien considérable des taux réels et cela ne changera pas cette année. Même si la CNB abaisse encore plusieurs fois son taux directeur de 25 points de base cette année, le taux restera largement supérieur au niveau de l’inflation (3 % en glissement annuel attendu à la fin de cette année). Du côté de l’euro, nous envisageons probablement encore deux réductions de taux de la BCE. En outre, la monnaie unique aura encore d’autres chats à fouetter à court terme. L’incertitude politique après le premier tour des élections législatives françaises de dimanche sera vraisemblablement encore plus forte qu’elle ne l’est actuellement.

Mathias Van der Jeugt, salle des marchés KBC

 

EUR/CZK : la couronne tchèque perd du terrain après la baisse de taux de la CNB, mais ne devrait pas se replier beaucoup plus.

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

L'éclaircie se poursuit au-dessus du marché du logement européen

L'éclaircie se poursuit au-dessus du marché du logement européen

La RBNZ accélère son virage politique

La RBNZ accélère son virage politique

Le nouveau premier ministre Ishiba laisse peu de choix à la BoJ

Le nouveau premier ministre Ishiba laisse peu de choix à la BoJ

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule