507996169
507996169

Signaux d’alarme techniques du côté des taux

Les marchés

Nous sommes actuellement les témoins privilégiés de la symbiose entre l'analyse fondamentale et l'analyse technique. Sur le plan fondamental, la semaine passée a été marquée par la réunion de politique de la Fed. L'annonce d'un taux directeur d'au moins 5 % jusque fin 2024 a même réussi à convaincre les derniers sceptiques. La lutte contre l’inflation prime, que la croissance ralentisse ou non. La page de l’assouplissement monétaire débridé, avec comme point de départ la crise financière et comme point d'orgue la pandémie, est définitivement tournée. Des acronymes tels que ZIRP, NIRP, QE et T(R)INA sont morts et enterrés. Au niveau des taux, nous sommes revenus à la norme qui prévalait avant 2008.

Les taux réels mènent la danse depuis la semaine dernière. Ce sont eux qui déterminent le rythme sur les marchés des changes et des actions. La hausse des taux réels est avant tout le signe de taux d’équilibre futurs plus élevés (en cas de plein emploi, d'inflation à 2 % et de croissance tendancielle). La hausse des taux neutres et le resserrement de la liquidité entraînent un accroissement des primes de risque sur la partie longue de la courbe : prime de risque d’inflation, valeur temps, prime de risque de crédit..., elles sont toutes de retour. Le taux d’intérêt réel américain à 10 ans a franchi son sommet cyclique et a atteint son niveau le plus élevé depuis 2007 (>2,15 %). Cela porte le taux nominal au-dessus du sommet de 2022 et pour la première fois en 15 ans au-dessus de 4,5 %. Les taux d'intérêt européens suivent le mouvement. Les taux allemands sont passés au-dessus de leurs sommets cycliques. Les taux réels allemands (0,35 %) ont encore du chemin à parcourir avant d'atteindre les niveaux d'avant 2008 (1,5 %), ce qui présage un solide potentiel haussier. L'inflation tenace force l’Europe et la BCE à emboîter le pas des États-Unis et de la Fed. Depuis hier, la courbe des taux swap européens se situe au-dessus de 3 % sur les échéances de 2 à 30 ans inclus. Il s'agit ici aussi de niveaux intermédiaires et des taux de 4 %(+) constituent davantage la nouvelle (l'ancienne) norme.

Les bourses sont nerveuses. La hausse des taux réels met les valorisations sous pression. Tant aux États-Unis qu’en Europe, les principaux indices testent des niveaux de soutien cruciaux. Une rupture sous ces seuils serait une mauvaise nouvelle sur le plan technique et annoncerait des pertes supplémentaires. Nous sommes plus particulièrement attentifs à la ligne du cou d’une importante formation en double sommet pour le S&P 500 (4 335) et le Nasdaq (13 162) américains. L’EuroStoxx50 a déjà clôturé hier sous la fourchette latérale comprise grosso modo entre 4 200 et 4 500 points en vigueur depuis mars.

Le soutien des taux et l’aversion pour le risque poussent le dollar vers de nouveaux sommets annuels. Sur une base pondérée des échanges commerciaux (DXY), le billet vert cote au-dessus de 106 pour la première fois depuis novembre de l’année dernière. La zone de résistance suivante se situe à 107,18 et 108,97, respectivement 50 % et 62 % de reprise sur la baisse entre septembre 2022 et juillet de cette année. Le cours EUR/USD perd du terrain à 1,0634/11. Les niveaux de référence techniques similaires à ceux du DXY sont 1,0406 (50 %) et 1,0201 (62 % de reprise). Du côté européen de la comparaison, l’augmentation des primes de risque de crédit pour des pays comme l’Italie joue en défaveur de la monnaie unique européenne. Pour la première fois depuis mai, le différentiel de taux entre l’Italie et l’Allemagne s’élève à plus de 190 points de base. Dans des conditions de marché comme celles que nous connaissons actuellement, la livre britannique souffre généralement plus que l’euro. Le niveau de résistance de 0,87 se trouve ainsi sous pression pour la deuxième journée consécutive. Une rupture au-dessus de ce seuil ouvrirait la voie à une nouvelle fourchette comprise grosso modo  entre 0,87 et 0,90.

Mathias Van der Jeugt, salle des marchés KBC

 

Le taux d’intérêt réel américain à 10 ans franchit la barre de 2 %.

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

L'éclaircie se poursuit au-dessus du marché du logement européen

L'éclaircie se poursuit au-dessus du marché du logement européen

La RBNZ accélère son virage politique

La RBNZ accélère son virage politique

Le nouveau premier ministre Ishiba laisse peu de choix à la BoJ

Le nouveau premier ministre Ishiba laisse peu de choix à la BoJ

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule