Volatilité des nouvelles commandes dans l’industrie allemande
En juillet, les nouvelles commandes dans l’industrie allemande ont chuté de 11,7%. Bien que ce chiffre puisse sembler spectaculaire, il est surtout dû à des commandes importantes passées par le secteur aéronautique au mois de juin. Dans cette industrie, les nouvelles commandes ont d’ailleurs chuté de plus de 50% depuis. Sur la base de la série chronologique qui exclut ces commandes importantes (voir graphique), nous observons plutôt une croissance nulle. La forte hausse des nouvelles commandes du mois dernier ne doit donc pas être considérée comme un signe de reprise, pas plus que les données de juillet ne brossent un tableau dramatique. Quel est l’état réel de l’industrie allemande?
Carnets de commandes
Sur une période d’un an, les carnets de commandes de l’industrie allemande sont de moins en moins remplis. Il n’est pas étonnant que les indicateurs de confiance à cet égard aient poursuivi leur baisse au mois d’août. Mais il convient de noter que les carnets de commandes étaient historiquement surchargés, après une période de problèmes d’approvisionnement et de demande excessive. Une récession profonde se traduirait par des carnets de commande vides, ce qui n’est pas le cas.
Indicateur du PIB en temps réel
Pour l’instant, nos modèles en temps réel pour l’économie allemande font état d’une croissance négative limitée de -0,2% au troisième trimestre. C’est notamment dû à la baisse des indicateurs de confiance et à la diminution du nombre de postes vacants. Vu le caractère précurseur de ces indicateurs, le quatrième trimestre risque de ne pas apporter beaucoup d’améliorations. Cependant, il n’y a pas de signes annonciateurs d’une véritable récession. Demain, nous connaîtrons la production de l’industrie allemande au mois de juillet, ce qui donnera un meilleur aperçu de la croissance au troisième trimestre et réduira le degré d’incertitude des prévisions.
Conséquences monétaires?
Au premier semestre de cette année, l’industrie allemande a connu des chocs de demande négatifs importants. La BCE est sensible à ce type de chocs, car ils ont pour effet d’atténuer l’inflation et la croissance économique. Mais à l’échelle de la zone euro et compte tenu des problèmes liés à l’offre, l’économie affiche toujours des performances solides et les chocs de demande restent en territoire positif. L’industrie allemande fait figure d’exception: la BCE ne changera pas de cap sur cette base, nonobstant les chiffres publiés aujourd’hui.