Des PMI solides soulignent les risques politiques auxquels les banques centrales sont confrontées

Marktrapport

Les turbulences de ces deux dernières semaines n’ont pas laissé place aux données économiques. Jusqu’à vendredi, seules des données secondaires ont été publiées. Cela a changé avec les indicateurs de confiance des entreprises (PMI), qui ont à nouveau renvoyé une image plus positive pour l’Europe et les États-Unis, surtout dans les secteurs des services intérieurs. Ce n’est pas seulement la récession tant redoutée autour de la fin de l’année qui a été évitée: la reprise de la croissance se poursuit aussi.

Le PMI composite européen est passé de 52 à 54,1, son niveau le plus élevé depuis le mois de mai de l’année dernière, et largement au-dessus de la stabilisation prévue par le marché. Les PMI du premier trimestre laissent même présager 0,3% de croissance en glissement trimestriel et une accélération à 0,5% en mars. De manière sous-jacente, la divergence entre le recul de l’industrie manufacturière axée sur les exportations (47,1 de 48,5) et la croissance du secteur des services (55,6 de 52,7) s’accentue. Dans l’industrie manufacturière, la production est restée plus ou moins stable par rapport à février. Les entreprises ont surtout traité les commandes non acquittées, car le nombre de nouvelles commandes continue à ralentir. La reprise dans le secteur automobile est un point positif. Au niveau régional, ce sont surtout les grandes puissances allemande et française qui se portent mal; le reste de la zone euro enregistre même une légère croissance. Les prix de la production industrielle ont chuté pour la première fois depuis juillet 2020. Les problèmes dans la chaîne d’approvisionnement mondiale (ports saturés, pénuries de conteneurs, etc.) sont résolus et avec l’affaiblissement de la demande, cela a pour effet de réduire la pression sur les prix. Pour l’instant, le consommateur n’en remarque encore rien: les prix de vente augmentent toujours. Dans le secteur des services, nous observons une croissance largement soutenue, des services financiers aux services de santé en passant par le tourisme, l’informatique et les soins de santé. Actuellement, le secteur suit à peine le rythme de la demande, ce qui signifie que la dynamique de croissance pourrait se poursuivre pendant quelques mois, même si la nouvelle demande se tarissait quelque peu. L’emploi augmente considérablement et la pression sur les prix reste élevée, y compris par le biais de la hausse des coûts salariaux. Enfin, les deux secteurs tablent toujours sur un avenir prometteur (dans les 12 prochains mois).

Les PMI européens illustrent bien pourquoi la BCE indique fermement que sa lutte contre l’inflation se poursuit, maintenant que l’instabilité récente montre des signes d’accalmie. À nouveau, les attentes du marché (encore un relèvement de taux de 25 pb au T2) sont extrêmement conservatrices. Nous nous attendons à ce que le marché finisse par rejoindre le point de vue de la BCE. À la fin de la semaine, une première occasion se présentera avec la publication des taux d’inflation pour le mois de mars. Le marché anticipe à nouveau une solide dynamique mensuelle (+1,1% en glissement mensuel), même si le taux d’inflation principal redescendra sur une base annuelle en raison d’effets de base négatifs. Plus important encore, en ce qui concerne l’inflation de base sous-jacente, les investisseurs s’attendent à une nouvelle hausse vers des taux record (5,7% en glissement annuel).

Dans les détails, les PMI américains étaient même encore meilleurs que leurs équivalents européens: tant l’industrie manufacturière (49,3 de 47,3) que le secteur des services (53,8 de 50,6) ont fortement progressé. Cela souligne d’emblée le risque que prend la Fed en indiquant qu’elle pourrait mettre fin prématurément à son cycle de resserrement. De fait, si les craintes de ralentissement des crédits et de la croissance ne se réalisent finalement pas, l’inflation pourrait repartir à la hausse dans les prochains mois et forcer la Fed à courir pour rattraper son retard pendant le second semestre. 

Prévisions du marché pour le taux directeur de la BCE: trop conservatrices au vu du contexte économique.

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

Le FMI s’attend à une reprise lente et inégale

Le FMI s’attend à une reprise lente et inégale

Fitch met en garde la Belgique

Fitch met en garde la Belgique

Retour aux affaires courantes?

Retour aux affaires courantes?

La BCE précipite l’euro vers de nouveaux planchers annuels

La BCE précipite l’euro vers de nouveaux planchers annuels