Habemus pactum!

Les marchés

Fumée blanche à Windsor, Royaume-Uni. Hier, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le premier ministre britannique, Rishi Sunak, ont annoncé avoir trouvé un accord sur le protocole nord-irlandais, la partie de l’accord sur le Brexit qui régit le trafic de marchandises entre le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord. Le protocole actuel fixe une frontière douanière en mer d’Irlande. Les marchandises acheminées du continent britannique vers l’Irlande du Nord, pourtant partie du Royaume-Uni, sont soumises à des contrôles stricts. Ce mécanisme génère beaucoup de paperasse, mais permet aussi d'éviter la mise en place d'une frontière physique sur l’île irlandaise qui risquerait de miner le fragile équilibre de paix entre la République irlandaise, qui fait toujours partie de l’UE, et l’Irlande du Nord.

Mais outre la bureaucratie, le protocole est également source de frustrations. Le parti unioniste nord-irlandais DUP se sent coupé du continent. En guise de protestation, ce parti refuse de participer au gouvernement avec le Sinn Féin. Ce blocage dure déjà depuis un an. Pour les consommateurs et les entreprises du Nord de l'île, ces lourdes procédures font que de nombreux produits ne sont plus livrés en suffisance ou ne sont même plus du tout livrés. La principale modification sur laquelle les parties se sont entendues concerne la mise en place du deux voies commerciales fictives. Les marchandises en provenance du continent britannique destinées à l’Irlande du Nord suivront la "route verte" ("green lane") sans devoir subir le moindre contrôle. Le trafic via la "route rouge" ("red lane") à destination finale de l’Irlande sera en revanche toujours soumis à de larges contrôles douaniers. Le protocole 2.0 résout aussi quelques autres points délicats. Ainsi, la politique britannique en matière de subventions et d'impôts indirects (et ses modifications) pourra être appliquée sans l’autorisation de Bruxelles. Un autre point de discorde majeur, la juridiction de la Cour constitutionnelle européenne en cas de litige, reste en revanche en suspens. L’institution a toujours le dernier mot. Ce point est depuis le début rejeté par le DUP. Le parti est actuellement en train d'examiner les détails de l’accord. Mais en principe, un vote formel à la Chambre des Communes britannique, où le DUP n'est pas présent mais soutient le Parti conservateur, n’est pas nécessaire pour mettre l’accord en vigueur.

Avec ce pacte, le Royaume-Uni et l’UE mettent un terme à des mois de négociations et, par extension, au processus du Brexit. On ne peut cependant pas dire que ce thème préoccupait encore beaucoup les marchés après tout ce temps ; le référendum date de 2016. Hier, la livre sterling a gagné un peu de terrain. Jusqu’à nouvel ordre, la zone de support du cours EUR/GBP, proche de 0,877 et de 0,8735 par la suite, tient bon. Avec ce nouvel accord en poche, le premier ministre Sunak pourra maintenant de nouveau se concentrer sur les affaires vraiment importantes pour le marché. Citons, par exemple, la crise du pouvoir d’achat, la plus grande vague de grèves qu'ait connue le pays depuis des décennies ou le spectre de la récession. Un travail de titan attend donc le gouvernement, sachant les importantes contraintes financières auxquelles il doit fait face compte tenu de l'ampleur des déficits budgétaires et des resserrements monétaires (déjà opérés) de la banque centrale britannique (taux directeur à 5 % ?!). C’est l’une des raisons de notre réticence structurelle à l’égard de la livre sterling, vis-à-vis tant de l’euro que du dollar.

EUR/GBP : la livre profite à peine de l'accord sur le protocole nord-irlandais.

Bron: Bloomberg

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