1-0 pour les partis traditionnels en France
Au printemps 2022, les Français se rendront aux urnes pour déterminer qui sera leur prochain président. La plupart des observateurs prédisent depuis un certain temps déjà une répétition du scénario de 2017, à savoir une lutte entre l’actuel président Macron et la candidate d’extrême droite Marine Le Pen. Selon les derniers sondages, les deux candidats obtiendraient environ 25% des voix au premier tour et le président Macron remporterait ensuite le deuxième tour avec environ 54% des voix.
Les joueurs vedettes déçoivent
Voilà pour la théorie, ou en l’occurrence, les sondages. Les élections régionales de ces dernières semaines ont démontré que les résultats des élections, tout comme les matchs de football, ne sont pas toujours simples à prédire. Posez la question à l’équipe nationale française…
Contrairement aux attentes, le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen n’a pas réussi à remporter ne serait-ce qu’une seule région. C’est une déception de taille pour Le Pen, qui avait espéré dynamiser sa candidature à la présidence avec un excellent score aux élections régionales. Même la star du RN Thierry Mariani a déçu dans la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur, où le RN était considéré comme ayant d’importantes chances de victoire. Mais pour le président Macron aussi, les résultats étaient tout sauf encourageants. Il espérait que son parti national, La République en Marche (LREM), s’implanterait au niveau local. Cela s’est avéré plus difficile que prévu. Finalement, ce sont les partis traditionnels qui ont remporté le plus de voix.
Les supporters restent à la maison
Encore plus frappant que les mauvais résultats pour RN et LREM: les faibles taux de participation. Comme le public des matchs de football pendant la période du coronavirus, les électeurs sont largement restés chez eux. La grande différence réside dans le fait que les électeurs pouvaient se déplacer, mais que moins de 35% d’entre eux l’ont fait. Lors des précédentes élections régionales, environ 50% des électeurs avaient voté. Cette faible participation peut s’expliquer par de nombreux facteurs: manque d’intérêt pour les niveaux de pouvoir locaux, désintérêt relatif dans un contexte de levée de confinement, désillusion politique… Augmenter le taux de participation sera dès lors le grand défi des élections présidentielles du printemps 2022.
Les prolongations sont presque garanties
Comme lors des élections présidentielles précédentes, il est très probable qu’un deuxième tour s’imposera en 2022. Vu leurs performances étonnamment bonnes, les partis plus traditionnels peuvent en effet avoir des raisons de présenter eux-mêmes un candidat à la présidence, au lieu de se ranger derrière un autre candidat au premier tour. Cela augmentera le nombre de concurrents en lice et, par conséquent, l’incertitude quant au résultat des élections. Actuellement, le score est de 1-0 pour les partis traditionnels. Nous sommes curieux de voir ce que donneront les prolongations.