Lumière vive au bout du tunnel
La confiance économique dans l’UE augmente fortement. L’indicateur du sentiment économique (ESI) de la Commission européenne a atteint son niveau le plus élevé depuis la crise financière. Important indicateur avancé, l’ESI laisse augurer une (forte) reprise de la croissance en Europe. La Belgique suit la tendance européenne générale.
L’ESI est un indicateur composite qui synthétise les évolutions et les perspectives dans cinq secteurs : l’industrie, les services, la construction, le commerce de détail et les consommateurs. Il est particulièrement frappant de constater que l’amélioration du sentiment économique se poursuit dans tous les secteurs mentionnés. L’industrie européenne se trouve aujourd'hui (après une hausse ininterrompue au cours des six derniers mois) à un niveau record - principalement grâce à la vigueur des chiffres de production et des commandes à l’exportation. La perspective d’une réouverture imminente de l’économie européenne dope aussi le moral des producteurs dans les secteurs des services et du commerce de détail. Dans le secteur financier, la confiance a surtout augmenté en raison d’une évaluation moins négative de l’impact économique de la pandémie. Tous les indicateurs se situent maintenant au-dessus de leur moyenne à long terme.
La forte reprise se traduit également par une forte amélioration des perspectives d’emploi. Une reprise économique européenne sans de trop lourdes répercussions sous forme d'une forte augmentation du chômage de longue durée (effet d'hystérèse) est donc encore envisageable - même si le chômage pourrait connaître une hausse temporaire. L’amélioration des prévisions économiques s’accompagne toutefois aussi d’une pression croissante sur les prix. La reprise économique, au lendemain d'une récession historique due à la pandémie, se traduit par une perturbation (temporaire) des rapports entre l’offre et la demande, ce qui entraîne également une nette remontée des prix sur les marchés des matières premières clés (le marché pétrolier, par exemple). Les producteurs s’attendent dès lors à ce que les prix de vente continuent de grimper dans les trois prochains mois. Principalement dans l’industrie et la construction, les deux secteurs les plus exposés à la hausse des prix des matières premières.
En outre, les producteurs tablent aussi sur un net accroissement de la demande dans les prochains mois. Ce regain d'optimisme vis-à-vis de la demande ne s'observe pas uniquement dans l’industrie ou la construction, il est également palpable dans le secteur des services et du commerce de détail. Ce renforcement de la demande ne s'explique pas uniquement par le prochain assouplissement des mesures liées au coronavirus, mais aussi par la nette amélioration du moral des consommateurs en Europe. La crainte du chômage a particulièrement diminué et de plus en plus de personnes estiment que leur situation financière va s'améliorer au cours de l’année à venir. Reste à savoir si cela se traduira par une flambée généralisée de la consommation dans les prochains mois. Les ménages européens ont quoi qu'il en soit indiqué qu’ils avaient l’intention de procéder à nouveau à des achats importants au cours de l’année à venir.
De manière générale, il s’agit d’un excellent rapport pour l’économie européenne, qui laisse espérer le meilleur pour la reprise économique imminente.
Hans Dewachter, KBC Group Chief Economist