L’OCDE et la BCE anticipent une reprise économique en 2021

Les marchés

La semaine dernière, la BCE et l’OCDE ont publié de nouvelles perspectives économiques. Des mises à jour très à propos: alors que les campagnes de vaccination s’accélèrent, que les États-Unis ont approuvé un nouveau programment budgétaire d’une ampleur sans précédent – l’American Rescue Plan, d’une valeur de 1 900 milliards de dollars – et après un rallye exceptionnel des marchés des taux, les marchés avaient bien besoin de faire le point. Si l’on peut se fonder sur leur réaction, la BCE et l’OCDE leur en ont donné pour leur argent.

D’un point de vue macroéconomique, ces perspectives comportent un certain nombre de constatations intéressantes. En résumé, les progrès des campagnes de vaccination ouvrent de plus en plus la voie à une forte reprise économique. Aux États-Unis, la politique budgétaire exceptionnellement généreuse joue un rôle crucial dans cette reprise, plus encore que la politique monétaire, ce qui aura des répercussions positives sur le reste du monde. Enfin, nous sommes au seuil d’une période de hausse temporaire de l’inflation et de la volatilité de l’inflation. Ces conclusions cadrent étroitement dans les Perspectives économiques de KBC publiées la semaine dernière.

Dans leurs scénarios de base pour la zone euro, l’OCDE et la BCE tablent donc toujours sur la poursuite des vaccinations, qui permettront un assouplissement progressif des mesures de restriction. Sur cette base, l’OCDE relève considérablement ses perspectives de croissance pour la zone euro en 2021, de 3,6% en décembre à 3,9%. C’est tout à fait conforme aux prévisions de la BCE (4,0%, voir figure 1). Tant la BCE que l’OCDE ne s’attendent à une reprise de la croissance dans le bloc qu’à partir du deuxième semestre. Des modèles haute fréquence et en temps réel (par exemple, le Weekly GDP Tracker de l’OCDE) et des indicateurs plus “soft” (tels que les PMI) suggèrent en effet que la croissance restera aussi plutôt faible au cours du premier trimestre de cette année. Le modèle de l’OCDE ne laisse pas non plus présager de reprise significative en Belgique au premier trimestre de 2021.

Une deuxième constatation porte sur le rôle central de la politique budgétaire dans la reprise économique (mondiale). Des simulations effectuées par les deux institutions indiquent que le déploiement du nouveau American Rescue Plan est non seulement important pour la reprise aux États-Unis, mais aussi ailleurs dans le monde, grâce aux effets d’entraînement dus à la demande d’importation. Pour cette année, l’OCDE estime ainsi l’impact direct sur la croissance à 3 points de pourcentage aux États-Unis (sur une croissance totale de 6,5%) et à 0,5 point de pourcentage pour la Chine et la zone euro. Quant aux simulations de la BCE, elles concluent à un effet cumulatif de 0,3 point de pourcentage sur la croissance d’ici fin 2022. L’impact relativement élevé aux États-Unis suggère l’importance des effets multiplicateurs de la politique budgétaire intérieure. Ce contexte peut servir de toile de fond à l’appel de la présidente de la BCE Lagarde en faveur d’une politique budgétaire européenne forte, que ce soit via des incitants budgétaires nationaux supplémentaires ou via le fonds de relance européen.

Enfin, le niveau et la volatilité de l’inflation sont en passe d’augmenter temporairement. Dans les mois à venir, les perturbations temporaires du côté de l’offre de l’économie, la hausse des prix du pétrole et un certain nombre de facteurs techniques feront fortement grimper l’inflation. La BCE prévoit un rebond de plus de 2% d’ici fin 2021. Il en résultera une inflation annuelle de 1,5%. Les marchés financiers en tiennent déjà compte et les banques centrales annoncent qu’elles adopteront une attitude expectative (“look-through”). À plus long terme, tant l’OCDE que la BCE anticipent une hausse modérée de l’inflation sous-jacente pour la zone euro. Dans les années à venir aussi, l’inflation restera donc inférieure à l’objectif de la BCE (figure 1).
 

Bron: Bloomberg

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