La résilience de l’économie de la zone euro se confirme

Les marchés

Hier, Eurostat a publié une mise à jour des chiffres du PIB dans la zone euro pour le quatrième trimestre. Par rapport à l’estimation précédente, le repli économique a été légèrement plus marqué (-0,7% en glissement trimestriel pour l’UEM et -0,5% dans l’UE-27). Ces chiffres confirment cependant une chose: l’impact de la deuxième vague de coronavirus a été beaucoup moins important que celui de la première vague. Il est clair que l’économie est devenue plus résiliente face à la crise du coronavirus. Sur la base des séries trimestrielles, la révision n’a pas d’impact sur le taux de croissance annuel de la zone euro (-6,8%). Selon les séries annuelles qui sont désormais également disponibles, le recul dans la zone euro s’élèverait “seulement” à -6,6% – une différence statistique entre les deux approches qui a déjà observée par le passé.

La mise à jour révèle également la ventilation de la croissance d’après les composantes de la dépense. En raison de la deuxième vague de coronavirus et des mesures de confinement associées, la nouvelle contraction économique est imputable au schéma de consommation des ménages. De fait, après la forte demande de compensation qui s’est manifestée au troisième trimestre, le quatrième trimestre s’est de nouveau traduit par une contribution négative de 1,6 point de pourcentage dans la zone euro et de 1,5 point de pourcentage dans l’UE. Pourtant, en automne, les mesures de confinement ont fait moins de ravages qu’au premier semestre. De nombreux pays ont imposé les mesures moins drastiques, dont la Belgique: par exemple, les magasins non essentiels sont restés ouverts. Dans les pays qui ont appliqué des mesures plus sévères, certains assouplissements ont été consentis à l’approche de la période de Noël. Une légère reprise des ventes au détail en décembre suggère que l’effondrement de la consommation des ménages s’est aplani sur l’ensemble du quatrième trimestre.

Une autre différence notable par rapport au premier semestre réside dans la contribution positive à la croissance des investissements en immobilisations, renouvelée de manière plus mesurée après une vigoureuse reprise au troisième trimestre. La montée de la confiance des entrepreneurs dans l’industrie, fondée sur la hausse de la production industrielle et une reprise économique relativement robuste dans d’autres parties du monde (notamment en Chine), peut avoir contribué à ce résultat. De même, le niveau de confiance du secteur des services s’est mieux maintenu que pendant les premiers confinements.
Chose frappante, les chiffres détaillés indiquent que la contribution positive à la croissance des investissements est presque exclusivement due à la formation de produits de propriété intellectuelle, comme la recherche et le développement, les activités d’innovation et la création de logiciels. À l’inverse, les composantes d’investissement plus traditionnelles, comme les machines et les biens d’équipement ou encore la construction résidentielle, n’ont contribué que dans une faible mesure, voire dans une mesure négligeable, à la croissance. Ces deux facettes de la croissance des investissements peuvent indiquer qu’un grand nombre d’entreprises sont passées à la vitesse supérieure sur le plan de la numérisation… ce qui confirmerait d’emblée l’une des conséquences présumées à long terme de la crise du coronavirus.

Remarquons que la contribution à la croissance des exportations nettes était négligeable, mais cela ne veut pas dire que le commerce international n’a pas joué un rôle important dans l’activité économique. Après une hausse de 16,7% au troisième trimestre (en volume et par rapport au trimestre précédent), les exportations de biens et de services ont encore augmenté de 3,5% au quatrième trimestre. À 4,1%, la croissance des importations s’est avérée encore plus robuste.

Pour terminer, la contribution à la croissance de la consommation des pouvoirs publics s’est avérée négligeable. En effet, le boom des dépenses publiques au cours de l’année écoulée est bien davantage dû aux transferts de revenus aux ménages et aux entreprises qu’à une hausse de la consommation directe des pouvoirs publics. Et comme nous le savons, ces transferts sont d’une ampleur sans précédent.

L’économie de la zone euro plus résiliente qu’à la première vague (évolution en glissement trimestriel et contribution à la croissance).

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

Espoir

Espoir

La Norges Bank proche de boucler la boucle

La Norges Bank proche de boucler la boucle

Non, non, rien n’a changé?

Non, non, rien n’a changé?

Le président de la NBP se la joue solo

Le président de la NBP se la joue solo