Le FMI un peu plus optimiste dans la mise à jour de ses prévisions
Hier, le FMI a publié une mise à jour de ses Perspectives de l’économie mondiale. Ces mises à jour intermédiaires complètent les perspectives économiques plus détaillées que le FMI publie chaque semestre, en mars et en octobre. Cette fois-ci, elles ont attiré plus d’attention que d’habitude. En effet, les dernières prévisions du FMI omettaient (en partie) de nombreux développements importants, positifs et négatifs: la recrudescence de la pandémie, les élections américaines, l’issue du Brexit, le déploiement effectif de vaccins…
Une reprise économique très hétérogène
Par rapport aux prévisions d’octobre, le FMI a revu à la hausse ses perspectives de croissance globales. Le FMI estime maintenant la croissance de l’économie mondiale à 5,5%, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage. Le tableau s’est amélioré pour les pays développés (de 3,9% à 4,3%) comme pour les pays émergents (de 6,0% à 6,3%).
Néanmoins, derrière ces perspectives plus optimistes se cachent de grandes différences régionales. Celles-ci reflètent les divers degrés d’exposition à la pandémie et/ou à ses répercussions, ainsi que des disparités dans l’ampleur et l’efficacité des mesures de stimulation budgétaires et monétaires. Le FMI est particulièrement optimiste à l’égard de la reprise économique aux États-Unis. Concrètement, avec une croissance attendue de 5,1% (contre 3,1% selon les prévisions d’octobre), les États-Unis devraient déjà retrouver un niveau de PIB pré-crise en 2021. Au Japon aussi, les incitants budgétaires récoltent l’approbation du FMI, qui a revu à la hausse les prévisions de croissance pour le Japon de 0,8 point de pourcentage, à 3,1%. En revanche, pour la zone euro et le Royaume-Uni, le FMI a revu ses prévisions de croissance sensiblement à la baisse, respectivement à 4,2% (-1 point de pourcentage) et 4,5% (-1,4 point de pourcentage), principalement en raison des nouvelles vagues de virus qui maintiennent l’économie sous pression en ce début 2021.
L’importance capitale de la course aux vaccins et de la politique incitative
Le FMI met l’accent sur des risques baissiers importants à court terme. Des risques tout d’abord liés aux nouvelles vagues de la pandémie: dans la course entre la distribution de vaccins et la propagation de variantes du virus, le FMI insiste sur l’importance capitale d’accélérer autant que possible les campagnes de vaccination et de les étendre dans le monde entier. En outre, tant la politique budgétaire que la politique monétaire devront soutenir fortement l’économie dans les mois à venir, en tout cas jusqu’à ce que la reprise soit assurée. C’est ainsi que d’importants dégâts structurels pourront être évités. À cet égard, le FMI ne relève pas de problèmes majeurs de viabilité de la dette publique à court terme. La faiblesse des taux d’intérêt et la reprise économique seront des facteurs de soutien suffisants. Toutefois, le FMI souligne aussi l’importance d’un cadre structurel pour garantir la viabilité de la dette à moyen terme et la nécessité d’augmenter le potentiel de croissance.
Hans Dewachter, KBC Group Chief Economist