Les résultats des entreprises doivent soutenir les cours boursiers

Les marchés

La saison des résultats pour le quatrième trimestre et l'ensemble de l'année 2018 a débuté. Généralement, le coup d'envoi est donné par quelques grandes banques américaines telles que JP Morgan, Citigroup et Morgan Stanley. Celles-ci ont publié des rapports en demi-teinte. Avec une croissance des chiffres d'affaires de 2% et une croissance des bénéfices de pratiquement 16%, les chiffres publiés sont plutôt inférieurs aux prévisions. Le recul des bourses et la forte volatilité causée par les tensions économiques et politiques ont clairement fait du tort aux banques d'investissement. Dans un autre secteur, l'avertissement sur résultats publié par Apple à cause de l'impact de la guerre commerciale sur ses ventes en Asie pourrait aussi être le signe avant-coureur d'une saison de résultats très modestes. Cette évolution semble être déjà intégrée dans les cours boursiers. Les investisseurs espèrent tout de même que de bonnes surprises seront possibles, mais se concentreront surtout sur ce que les entreprises prévoient pour l'avenir ("guidance").

 

Révisions à la baisse

Jusqu'il y a quelques semaines, les prévisions pour le quatrième trimestre faisaient encore état d'une solide croissance des chiffres d'affaires et des bénéfices. Les analystes tablaient encore sur une croissance bénéficiaire de plus de 10% en Europe et de plus de 17% aux États-Unis par rapport à l'année précédente. Ces prévisions ont depuis été fortement revues à la baisse. Les analystes tiennent désormais compte de la détérioration des données économiques et de la diminution des prévisions de croissance et placent donc la barre un cran plus bas. La croissance bénéficiaire n'est désormais plus attendue qu'à 3%-5% en Europe, la majeure partie de cette croissance provenant des secteurs de l'énergie et des services aux collectivités. Sans ces deux secteurs, qui profitent de la hausse des prix de l'énergie, la croissance annuelle aurait pu même être négative en Europe. Aux États-Unis, les révisions baissières ont été plus limitées. Les entreprises américaines profitent encore des réductions d'impôts mises en œuvre par Trump, mais peuvent aussi compter sur une croissance économique intérieure plus forte tout en étant plus à l'abri des effets de la guerre commerciale. Les prévisions tablent aujourd'hui sur un taux de 13% pour le S&P 500. Les révisions baissières n'ont rien d'exceptionnel à l'approche d'une saison des résultats. Les entreprises elles-mêmes préfèrent donner des prévisions relativement modestes afin de ne pas placer la barre trop haute. Généralement, cela laisse la porte ouverte à des surprises positives une fois les chiffres publiés. Avec souvent un impact positif sur les cours des actions. Reste à savoir si cela sera de nouveau le cas cette fois-ci.

 


Passage de témoin entre les États-Unis et l’Europe ?

Pour les États-Unis, nous nous attendons à une confirmation des prévisions actuelles, qui font état d'une croissance bénéficiaire de 13%. Il semble en revanche que nous ne devrions plus connaître un trimestre aussi solide avant quelque temps. En effet, l'économie américaine ralentit, les hausses des salaires et des taux mettent les marges bénéficiaires sous pression et la vigueur du dollar pèse sur la croissance des bénéfices et des chiffres d'affaires réalisés à l'étranger. En outre, l'avantage fiscal va disparaître de la base de comparaison. Ce dernier a soutenu la croissance bénéficiaire tout au long de l'année. La croissance bénéficiaire enregistrée au quatrième trimestre peut ainsi encore être à 50% mise sur le compte de ces réductions d'impôts. Sur l'ensemble de l'année 2019, un taux de 7% à 8% est prévu. L'Europe a, pour sa part, connu une année plus difficile avec la guerre commerciale, les problèmes causés par les nouvelles normes d'émissions pour les voitures, les incertitudes autour du Brexit, les manifestations des gilets jaunes en France et le différend sur le budget italien. Tout ceci a entraîné une diminution des indicateurs de confiance et de la croissance et a même réveillé le spectre d'une récession. Dans ce contexte, la croissance des bénéfices en Europe devrait être inférieure à 3%. L'Allemagne a connu une année 2018 chahutée, avec une croissance négative des bénéfices. Cette année, la croissance économique pourrait repartir à la hausse grâce au marché du travail, qui est également très robuste en Europe. Si les tensions commerciales avec les États-Unis ne s'aggravent pas et que le "hard brexit" est évité, la croissance bénéficiaire pourrait grimper à 7% ou 10% en Europe et même à plus de 10% en Allemagne. Si tel est le cas, l'année 2019 pourrait être un bon cru pour les bourses européennes.
 

Figure - Croissance bénéficiaire trimestrielle aux États-Unis et en Europe (% en glissement annuel;

Source: Bloomberg

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