Fêter Noël ou s’en tenir aux leçons apprises?

Les marchés

La deuxième vague du coronavirus aura déçu tous ceux qui espèrent que les gens tirent des leçons de leurs expériences. En effet, cela n’a manifestement pas été le cas dans le cadre de la politique de prévention contre le coronavirus. Les virus se propagent de manière exponentielle: une intervention rapide et énergique dès les premiers signes de recrudescence est donc essentielle. En Belgique, cela a encore été le cas en été quand le virus s’est à nouveau manifesté à Anvers; mais en automne, nous avons collectivement baissé les bras. Il ne s’agit d’ailleurs pas seulement de la Belgique, bien que sur le plan des tergiversations, notre pays ait décroché le pompon en Europe.

Faute d’avoir su étouffer dans l’œuf la flambée de virus, la totalité du vieux continent est actuellement reconfiné. Heureusement, dans ce domaine au moins, nous avons retenu quelques leçons: de manière générale, les confinements 2.0 sont moins poussés qu’au printemps. Ils sont plus sélectifs, bien que nous observions des priorités différentes d’un pays à l’autre. Par rapport à l’Allemagne, la Belgique a par exemple été plus loin avec la fermeture des magasins, mais moins loin au niveau de la limitation de la liberté de mouvement des citoyens.

Les nouvelles mesures de confinement entraînent une révision à la baisse des perspectives économiques. De manière générale, les observateurs s’attendent à un choc négatif moins virulent qu’au printemps. Non seulement parce que les mesures sont moins strictes, mais aussi parce que les entreprises sont maintenant mieux à même de faire face à des conditions de distanciation sociale dans l’exercice de leurs activités. En outre, l’environnement économique international, en particulier en Chine, est plus favorable que la dernière fois.

Pour la Belgique, la dernière enquête de l’Economic Risk Management Group (ERMG) confirme que le repli économique sera moins marqué qu’au printemps. De fait, dans la deuxième semaine de novembre, la perte de chiffre d’affaires pour l’ensemble des secteurs de l’économie belge n’aurait été “que” de 17%, soit environ la moitié de la perte subie pendant le premier confinement. La perte de chiffre d’affaires supplémentaire par rapport à septembre et octobre ne serait même que de trois points de pourcentage. Des secteurs comme l’horeca et le commerce de détail non alimentaire sont évidemment beaucoup plus touchés, tandis que dans des secteurs tels que l’art, l’amusement et les loisirs, il n’y a guère eu de reprise depuis le confinement du printemps. La plupart des secteurs industriels et de la construction s’attendent à un arrêt de la reprise entamée depuis le confinement précédent, mais ne subissent pour l’instant aucune perte de chiffre d’affaires supplémentaire significative à cause du nouveau confinement.

Si les résultats de cette enquête permettent de ne pas être trop pessimistes quant aux conséquences économiques négatives qui iront de pair avec la deuxième vague, ils ne justifient en aucun cas un optimisme béat. Malgré les nouvelles positives relatives au vaccin, nous ne sommes pas encore tirés d’affaire. Des mesures de confinement seront encore nécessaires pendant un certain temps. La décision de maintenir ces mesures sans assouplissements excessifs devra être prise la veille des fêtes de fin d’année, autrement dit, au moment où la tentation d’oublier une fois de plus la leçon sera grande. Même en Allemagne, où l’intervention a été la plus rapide et la plus énergique ces derniers mois, Mutti a de plus en plus de difficultés à faire régner l’ordre parmi les dirigeants des 16 états fédérés, comme il est apparu plus tôt cette semaine à l’occasion d’une réunion politique au sommet.

Chiffre d’affaires des entreprises belges (différence par rapport au niveau normal, en %) Source: KBC Economics sur la base de l’enquête de l’ERMG

Bron: Bloomberg

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