La NBP ne change pas son fusil d'épaule

Les marchés

La banque centrale polonaise (NBP) a laissé sa politique monétaire inchangée hier. Le taux directeur reste à 0,1% et le programme d'achat d'obligations d'État est maintenu tel quel. L'agitation provoquée par les gouverneurs Gatnar et Kropiwincki n'a pas eu de conséquence. Les deux hommes ont proposé une rupture de style en plaidant pour une normalisation de la politique l'année prochaine. L'un d'entre eux a même cité un taux d'intérêt de 1,5% comme objectif d'ici au milieu de l'année prochaine.

Il n'y a rien de neuf à signaler dans la communication officielle de la NBP. Le président Glapinksi reste entouré d'une majorité de lieutenants fidèles qui veulent l'aider à boucler son mandat sans relèvement de taux. Le mandat du président court jusqu'en 2022. Glapinski et ses collègues estiment que l'économie polonaise dispose de tout le soutien monétaire nécessaire pour se protéger contre les conséquences (économiques) de la nouvelle poussée du coronavirus. Ils sont aussi d'avis qu'une monnaie trop forte entrave le mécanisme de transmission monétaire. L'argumentation de Gatnar et Kropinwincki n'est donc pour le moment pas entendue. Ils représentent le camp de ceux qui craignent de voir l'inflation élevée miner la solvabilité de la devise, qui, sans intervention (resserrement monétaire), risque de tomber dans un cercle vicieux. L'inflation de base sous-jacente polonaise (4% en glissement annuel), qui fait abstraction des composantes volatiles comme l'alimentation et l'énergie, se situe au-dessus de l'objectif d'inflation de la NBP (2,5% avec une marge de tolérance de 1%).

Le zloty polonais a à peine bougé suite au communiqué de presse. Tant que l'inflation restera élevée, le marché tiendra compte de la possibilité d'une sortie anticipée en Pologne. Le même débat a lieu en Hongrie. Le cours EUR/PLN a renoué avec un niveau normal, en dessous de 4,50. Une bande latérale située entre 4,37 et 4,50 se dessine.


Autre cap "down under"

Il n'est pour le moment pas encore question de normalisation de la politique "down under". Bien au contraire. En début de semaine, la banque centrale australienne a également laissé ses paramètres de politique inchangés, mais n'a quasiment rien fait pour infirmer les prévisions d'un nouvel assouplissement en novembre (03/11). Même si le scénario économique le plus pessimiste ne s'est pour le moment pas encore concrétisé, il est très probable que la RBA abaissera son taux directeur de 0,25% à 0,10%. Dans sa volonté de contrôler la partie courte de la courbe, elle réduira peut-être aussi l'objectif du taux à 3 ans (via des achats d'obligations) à 0,1%. Le débat autour de nouvelles mesures de stimulation risque surtout de mettre l'AUD sur la défensive par rapport à l'euro dans les semaines à venir. Ce matin, deux membres éminents de la banque centrale néo-zélandaise (RBNZ) ont déjà aussi planté le décor: mieux vaut être un peu trop généreux avec les incitants monétaires que de devoir réparer les dégâts par la suite. Sur le plan opérationnel, la RBNZ se prépare à pouvoir, si nécessaire, de nouveau recourir à des taux directeurs négatifs.

EUR/PLN: retour à la normale.

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

Remise en question pour la Banque d’Angleterre

Remise en question pour la Banque d’Angleterre

Le FMI s’attend à une reprise lente et inégale

Le FMI s’attend à une reprise lente et inégale

Fitch met en garde la Belgique

Fitch met en garde la Belgique

Retour aux affaires courantes?

Retour aux affaires courantes?