Assouplissement de la MNB malgré la faiblesse du forint

Les marchés

La banque centrale hongroise (MNB) fait à nouveau parler d'elle. Cette semaine, elle a maintenu son taux directeur inchangé à 0,6%, mais elle a intensifié le rythme hebdomadaire des achats d'obligations, en mettant l'accent sur la partie longue de la courbe des taux hongroise. Elle renvoie, d'une part, aux risques économiques accrus de baisse liés à la deuxième vague de contamination au coronavirus. Ceux-ci entraîneront une révision à la baisse des perspectives de croissance le mois prochain. Avec une prévision de croissance de +2% pour cette année, la MNB était du côté optimiste du spectre. La faiblesse des chiffres du deuxième trimestre (-14,5% en glissement trimestriel) a eu un effet dégrisant. D'autre part, plus curieusement, la banque centrale hongroise s'attribue littéralement un rôle dans le comblement de l'écart budgétaire lié à la défense fiscale du coronavirus. Cette année, le déficit budgétaire atteindra 7 à 8% du PIB et le taux d'endettement, ainsi que la croissance en baisse, seront orientés vers 72% du PIB.

L'inflation hongroise est en contradiction avec toutes les mesures d'assouplissement de la MNB. L'inflation de base sous-jacente a grimpé à 4,1% en juillet en glissement annuel et y restera, selon le gouverneur Barnabas Virag, au cours des prochains mois. L'objectif d'inflation hongrois est de 3%. Le niveau du forint hongrois est également en contradiction avec la politique menée. Celui-ci cote à 355 EUR/HUF, un faible niveau. Il est de notoriété publique que la MNB s'emploie à mener une politique monétaire accommodante sans provoquer une chute libre de la devise. Pour ce faire, elle a, par exemple, revu certains taux à la hausse ces derniers mois. À titre de mesure "compensatoire", la banque centrale a déclaré que le taux directeur avait désormais atteint son plancher après les abaissements de taux opérés en juin et juillet (15 points de base). Nous sommes curieux de savoir si le marché s'en éloignera. Depuis la mi-août, le forint est sous pression à la vente dans un contexte de risque positif et a perdu contact avec les autres devises d'Europe centrale. Inflation croissante, politique extrêmement (trop?) souple, taux réels négatifs et donc peu attrayants, ralentissement/baisse de la croissance, détérioration des finances publiques et politique de Viktor Orbán... L'avenir ne s'annonce pas sous d'heureux auspices pour la devise hongroise.

L'EUR/GBP teste le support de 0,8938

Pour terminer, nous attirons encore un peu l'attention sur la livre britannique. La livre sterling s'est repliée à pas de loup dans le bas de sa fourchette de fluctuation estivale située entre 0,8938 et 0,9176. Depuis peu, on parle plutôt d'un euro fatigué que d'une livre forte. C'est pourquoi nous prônons la prudence. Les discussions commerciales sur le Brexit sont toujours en cours et demain, l'attention se tournera vers un discours du président de la Banque d'Angleterre Andrew Bailey. Il fera le point sur l'audit interne de la banque centrale lors de la conférence virtuelle de Jackson Hole. Jusqu'à présent, la BoE n'excluait pas formellement des taux directeurs négatifs. Nous ne serions pas étonnés que le débat refasse surface. Tant que la BoE agitera cette option, la livre restera d'autant plus vulnérable. Selon nous, l'EUR/GBP devrait donc plutôt dépasser 0,90 EUR/GBP.

Mathias Van der Jeugt, salle des marchés KBC

EUR/HUF: l'avenir du forint sous de tristes auspices

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

La livre sterling rejoint les autres

La livre sterling rejoint les autres

Inflation inférieure à 2%: la BCE capitulera-t-elle?

Inflation inférieure à 2%: la BCE capitulera-t-elle?

Powell: il y en a pour tous les goûts

Powell: il y en a pour tous les goûts