Incertitude autour du résultat des élections polonaises

Les marchés

Cora Vandamme

Dimanche prochain, le deuxième tour des élections présidentielles polonaises promet d’être serré. Lors du premier tour de vote le 28 juin, le président en fonction Andrzej Duda a remporté environ 43,5% des voix – un écart important avec le deuxième candidat en lice, Trzaskowski, qui a dû se contenter de 30,5% des voix. Pourtant, une victoire électorale pour Duda le 12 juillet n’est absolument pas courue d’avance. Au contraire, les sondages indiquent que les deux candidats sont au coude-à-coude. Le résultat déterminera non seulement l’avenir de la Pologne, mais aussi celui de l’UE.

Les élections à pile ou face

Selon les sondages de Politico, tant le président Duda, membre du parti nationaliste au pouvoir Droit et justice (officiellement: ex-membre, car le président ne peut pas être membre d’un parti), que Trzaskowski, membre du parti libéral-conservateur de la Coalition civique, peuvent remporter 50% des voix au deuxième tour des présidentielles (les votes indécis ne sont pas pris en compte). L’issue est donc très incertaine.

Si la fonction de président de la Pologne est essentiellement cérémonielle, le titre présente cependant quelques avantages importants. Le président a notamment le droit de dissoudre le parlement, dispose d’un droit de veto sur la législation et représente la Pologne sur la scène internationale. Il n’est donc pas exclu que le parti de Duda perde cette position dominante. Ce n’est pas la première fois que le pouvoir du PiS s’essouffle: en 2015, le parti avait encore obtenu une majorité absolue au Sénat et au Sejm, majorité dont il a entre autres profité pour réformer la justice et les médias, limitant leur indépendance. De ce fait, la Pologne est entrée en conflit avec la Commission européenne. Depuis, la popularité du parti s’est quelque peu réduite et il a perdu sa majorité absolue au Sénat en 2019.

Des élections décisives pour l’UE aussi

L’enjeu de ces élections est particulièrement important. Si Duda gagne, “son” parti pourra continuer à suivre la voie tracée sans rencontrer trop de résistance. Outre la réforme de la branche judiciaire, d’autres fronts ont été ouverts, tels que les droits de la communauté LGBTQ, des femmes et des migrants: en cas de victoire, le parti pourrait continuer à raffermir sa position. Si Duda l’emporte, les relations entre la Pologne et l’UE devraient rester tendues dans les années à venir.

Avec Trzaskowski à la barre, la situation serait différente. Pendant sa campagne, Trzaskowski a indiqué vouloir résoudre le conflit avec l’UE et rétablir les liens avec le bloc. En outre, en tant que président, il pourrait se servir de son droit de véto pour entraver les décisions du parlement, la majorité des partis au pouvoir dans la branche législative étant trop réduite pour passer outre le véto présidentiel. Après le premier tour, les marchés n’ont guère réagi. Si Trzaskowski l’emporte dimanche, il est possible que les marchés financiers poussent un soupir de soulagement, mais nous ne nous attendons pas à des mouvements importants.

Pas de réaction du marché après le premier tour des élections présidentielles polonaises

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

Chute du gouvernement français dans 3 … 2 … 1 …

Chute du gouvernement français dans 3 … 2 … 1 …

Les marchés comptent sur la BCE comme arme contre l’incertitude

Les marchés comptent sur la BCE comme arme contre l’incertitude

Le franc suisse reste fort contre vents et marées

Le franc suisse reste fort contre vents et marées

La RBNZ repère les signes d’une croissance naissante

La RBNZ repère les signes d’une croissance naissante