La guerre, un cessez-le-feu ou la paix tant attendue?

Les marchés

2019 entrera sans aucun doute dans les annales comme l’année des conflits commerciaux. Un conflit commercial sino-américain en perpétuelle escalade, les menaces américaines à l’encontre du Mexique, du Canada et de l’Europe, l’inimitié entre le Japon et la Corée et le risque d’un Brexit dur ont suscité et suscitent encore de nombreuses inquiétudes – et ont contribué à ramener la croissance économique mondiale à son niveau le plus faible depuis la crise financière. Allons à l’essentiel en nous penchant sur le sujet de préoccupation principal du monde: l’impasse commerciale sino-américaine.

D’une stratégie qui tourne mal…

Tout a commencé comme une partie d’échecs. L’idée du président américain, déterminé à rééquilibrer la relation entre les deux principales économies mondiales, a plu à plusieurs conseillers économiques du parti républicain. Après maintes recherches, une série d’objectifs sélectifs ont été fixés: le but était de construire un effet de levier en vue des négociations, afin de forcer des changements à grande échelle dans l’architecture économique de la Chine tout en limitant l’impact sur les entreprises et les consommateurs américains. “Nous y avons énormément réfléchi”, a déclaré Robert Lighthizer, le représentant commercial américain, à des sénateurs en juin 2018. “C’est une quantité judicieuse, mesurée, adéquate”, a-t-il poursuivi, “et elle sera créée de façon très professionnelle et judicieuse.” Toutefois, cette stratégie a omis un risque majeur: le caractère imprévisible du président Trump. Ce qui a commencé comme un processus tactique a ainsi dégénéré en guerre des tarifs et a engendré de plus en plus d’effets secondaires pour l’économie américaine. Le conflit a invoqué le spectre d’un découplage entre deux économies mondiales qui semblaient jadis destinées à entretenir des liens toujours plus étroits. Le résultat: un commerce mondial miné, des incertitudes à l’échelle internationale et le report de nombreux projets d’investissement.

… à la possibilité d’un mini-accord

Après deux années agitées au cours desquelles Trump et Xi Jinping se sont renvoyé la balle, la guerre commerciale semble prendre un nouveau tournant. Ces dernières semaines, Pékin et Washington nous ont régalé de nouvelles commerciales favorables, un signe que les esprits se sont quelque peu calmés. Les marchés ont accueilli ces notes positives à bras ouverts et ont également été choyés ce week-end: des remarques optimistes de la part de Larry Kudlow, conseiller économique à la Maison-Blanche, et du ministère du Commerce chinois, qui ont laissé entendre que les deux pays se rapprochent de plus en plus d’un accord, leur ont donné un nouvel élan. Les bourses (américaines) ont atteint des niveaux records ces dernières semaines et les taux (américains) ont grimpé. Mais si ce long conflit commercial nous a appris une chose, c’est bien que prudence est mère de sûreté. Nous savons d’expérience que les déclarations orales peuvent être volatiles et que le risque d’une nouvelle escalade de la guerre commerciale sino-américaine reste présent. La question à un million de dollars est donc: comment s’annonce l’année 2020? Les marchés espèrent déjà que la lueur d’espoir suscitée par les dernières nouvelles n’est pas fallacieuse et que le conflit ne connaîtra pas de rebondissements. Le récent rallye des actifs risqués indique en tout cas que le marché tient déjà compte d’une grande partie des bonnes nouvelles. Pour maintenir cette tendance reflationniste, Trump et son homologue chinois doivent maintenant répondre aux attentes en concluant un accord commercial concret. Quoi qu’il en soit, les marchés espèrent que le mini-accord s’avérera plus substantiel que les concessions plutôt sommaires faites par la Chine concernant l’achat de produits américains.

Youssra El Nasire, salle des marchés KBC

 

Figuur - La bourse américaine se réjouit des nouvelles commerciales positives

Bron: Bloomberg

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

La livre sterling rejoint les autres

La livre sterling rejoint les autres

Inflation inférieure à 2%: la BCE capitulera-t-elle?

Inflation inférieure à 2%: la BCE capitulera-t-elle?

Powell: il y en a pour tous les goûts

Powell: il y en a pour tous les goûts