L'incertitude ronge la croissance européenne pourtant dynamique

Les marchés

Eurostat a publié aujourd'hui des chiffres décevants au sujet de la croissance économique réelle dans la zone euro au deuxième trimestre de 2019 (0,2% en glissement trimestriel), surtout en comparaison de la croissance relativement vigoureuse rapportée pour le premier trimestre (0,4% en glissement trimestriel). Les taux de croissance de quelques pays de la zone euro sont également connus dans l'intervalle, et indiquent eux aussi une tendance baissière généralisée en Europe. En Belgique, la croissance est retombée à 0,2% au cours du trimestre écoulé. Ce ralentissement de la croissance ne surprendra personne après un trimestre durant lequel le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine a dégénéré, au même titre que le chaos autour du Brexit, tandis que la plupart des indicateurs économiques reflétant le sentiment laissaient présager un avenir peu engageant. La BCE avait pour sa part déjà fait état d'une détérioration de la conjoncture économique, qui pourrait le cas échéant l'amener à revoir sa politique monétaire.

Et pourtant, ces chiffres n'ont rien de dramatique et ne présagent nullement d'un scénario catastrophe. L'économie européenne fait manifestement preuve d'un bon dynamisme en dépit des défis internationaux. D'autres statistiques récentes le confirment. Le taux de chômage de la zone euro a encore diminué, jusqu'à retomber à 7,5% en mai 2019. Toujours dans la zone euro, le revenu disponible réel a gonflé de 0,6%. En dépit de la détérioration marquée des indicateurs du sentiment dans l'industrie, nous ne relevons pas de contraction extrême de la production industrielle à l'échelle de toute la zone euro. La tendance des derniers mois révèle plutôt une stabilisation. Le secteur de la construction tient bon également, même si un léger repli de la production a été observé en mai (0,3% en glissement mensuel). Cependant, ces deux secteurs viennent de connaître quelques années éblouissantes, et une certaine stabilisation n'a rien d'une correction malsaine compte tenu des limitations de la capacité et des pénuries sur les marchés du travail (voir l'illustration).

Le commerce européen, enfin, se maintient également. L'augmentation des revenus se traduit il est vrai par un accroissement substantiel des importations, mais les exportations parviennent jusqu'ici à tenir la distance. Les exportations de biens en provenance de la zone euro vers le reste du monde ont augmenté de 5% en base annuelle entre janvier et mai 2019, tandis que les importations ont gonflé de 5,2% durant la même période. La balance commerciale de la zone euro par rapport au reste du monde est passée durant cette période de 80,5 à 82,7 milliards d'euros. Les exportations nettes contribuent donc toujours à la croissance au sein de la zone euro. Il s'agit là d'un constat surprenant. Car même si l'Europe n'est pas directement impliquée dans le conflit commercial opposant les États-Unis et la Chine, le caractère ouvert de son économie ne la rend pas moins très sensible à la détérioration du contexte commercial international.

Sur la base de ces chiffres récents, on peut difficilement parler d'un effondrement de l'économie européenne. Le contexte international pose évidemment des défis, mais le cycle conjoncturel européen renferme toujours un dynamisme non négligeable. Les marchés financiers semblent anticiper sur de très mauvaises nouvelles, mais cela ne se reflète jusqu'ici aucunement dans les chiffres. Malheureusement, l'incertitude reste énorme, tant sur le front commercial que dans le dossier du Brexit. L'acquisition de davantage de certitudes demeure une condition essentielle à une croissance plus vigoureuse et plus structurelle en Europe.

Production dans l'industrie et la construction dans la zone euro (index 2015 = 100)

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Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

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