Nouvelles avancées entre les États-Unis et la Chine

Les marchés

Nouvelles avancées annoncées dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine ce matin. "Les discussions avancent à grands pas". Un message que nous entendons depuis des mois. Les marchés se réjouissent à chaque nouveau signal positif, car cela fait quelque temps que le commerce international est freiné par cette "guerre commerciale". En attendant, les signes d'un ralentissement de la croissance mondiale ne cessent de se multiplier. Un accord pourrait-il inverser la tendance?

L'état de santé de l'économie mondiale ne cesse de se dégrader. Les États-Unis semblent pour le moment encore épargnés, grâce, entre autres, à une économie intérieure toujours très solide et aux effets des mesures budgétaires prises par Trump. Les économies chinoise et européenne se trouvent en revanche dans une spirale négative. Ainsi, l'Allemagne n'a évité que de justesse une récession technique (deux trimestres consécutifs de croissance négative) au second semestre de 2018. Les derniers PMI de la zone euro publiés cette semaine ont légèrement dépassé les attentes, mais n'annoncent toujours aucune véritable amélioration sur le court terme. La situation se détériore également en Tchéquie, pays qui faisait pourtant jusqu'il y a peu partie des bons élèves d'Europe centrale. Au quatrième trimestre de l'année passée, l'économie tchèque, tournée vers les exportations, a certes encore enregistré un taux de croissance très solide de 2,6% (glissement annuel), mais elle a fortement ralenti par rapport à l'année précédente. Les PMI du pays sont passés de 59,8 en décembre 2017 à 47,3 le mois passé, ce qui n'augure rien de bon pour l'avenir. Mais comme dans d'autres pays, la situation intérieure reste bonne, avec des revenus disponibles toujours élevés et une situation de plein emploi. Les voisins polonais peuvent quant à eux se targuer de beaux résultats. L'économie du pays est moins dépendante des exportations et est en outre soutenue par les mesures budgétaires du gouvernement.

Pendant ce temps, le Trésor italien est sur le point de revoir fortement à la baisse sa prévision de croissance pour 2019: de 1,0% à 0,1%. Cela fera donc passer le déficit budgétaire de 2% à 2,3%/2,4%. En décembre de l'année passée, le gouvernement italien avait pourtant promis à la Commission européenne qu'il limiterait son déficit à 2%, afin d'empêcher un nouveau dérapage de sa dette, déjà colossale. Ces promesses avaient permis à l'Italie d'éviter la procédure de déficit excessif. Trois mois plus tard, cette promesse est déjà tombée à l'eau. Contrairement à l'Allemagne, l'Italie se trouve déjà en récession (technique) et le Trésor italien ne s'attend donc à aucune amélioration dans un avenir proche.

La guerre commerciale qui oppose les deux plus grandes puissance économiques mondiales depuis près d'un an pèse sur le commerce international. Cette dégradation n'a pendant longtemps eu aucun effet sur les données objectives ("hard data"), mais la situation a aujourd'hui changé. Sans surprise, les pays tournés vers les exportations souffrent davantage que ceux qui reposent sur leur économie intérieure. La question est maintenant de savoir si un éventuel accord, qui ne sera de toute manière pas finalisé avant mai, arrivera à temps pour relancer le commerce international. De la même manière que la guerre commerciale n'a pas directement provoqué un ralentissement de la croissance, un accord n'entraînera pas directement une reprise. Il faut donc espérer que Trump et Xi Jinping ne traîneront pas.
 

Figure - Les PMI tchèques de l'industrie manufacturière sont en baisse depuis décembre 2017.

Disclaimer:

Ce document a été préparé par le desk KBC – Economic Markets et n'a pas été rédigé par le département Research.  Le desk est composé de Mathias Van der Jeugt, Peter Wuyts en Mathias Janssens, analysts  à KBC Bank N.V., entreprise réglementée par l'Autorité des marchés et des services financiers (FSMA). Ces recommandations de marché sont le résultat d'une analyse qualitative, dans laquelle il y a place pour l'expérience passée et les évaluations personnelles. Les avis sont basés sur les conditions actuelles du marché et peuvent être modifiés à tout moment. Les contributions les plus importantes proviennent de données accessibles au public, de nouvelles financières, de la politique économique et monétaire et d'analyses techniques actuelles. Le desk desk KBC – Economic Markets a fait des efforts raisonnables pour obtenir ces informations de sources qu'il considère comme fiables, mais le contenu de ce document a été préparé sans faire une analyse substantielle de ces sources. Aucune évaluation n'a été faite pour déterminer si ces informations sont appropriées ou non pour un investisseur particulier. Les avis sont nos avis actuels à la date indiquée sur ce document et peuvent différer des recommandations précédentes en raison de l'évolution des conditions du marché. Les auteurs ne garantissent pas l'exactitude, l'exhaustivité ou la valeur (commerciale ou autre) de ce document. De même, les auteurs ne sont pas responsables envers quiconque reçoit ce résumé de toute perte ou dommage (qu'il s'agisse d'un délit (y compris la négligence), d'une rupture de contrat, d'une violation de la loi ou d'autres obligations) résultant d'un acte ou d'une omission sur la base de ce contenu, ou de toute réclamation contre les auteurs concernant le contenu ou les informations contenues dans ce document. Toutes les opinions exprimées dans le présent document reflètent le jugement au moment de la préparation de l'examen et sont susceptibles d'être modifiées sans préavis. Étant donné la nature de cet avis (lié à la monnaie et aux taux d'intérêt), il n'est généralement pas de nature spécifique.   Il n'y a donc aucune référence à un quelconque contrat de financement d'entreprise et il n'y a donc pas de vue d'ensemble sur 12 mois basée sur les différents avis. Ce document n'est valable que pour une période très limitée, en raison de l'évolution rapide des conditions du marché.

Publications liées

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

Le patron de la NBP change son fusil d’épaule

La livre sterling rejoint les autres

La livre sterling rejoint les autres

Inflation inférieure à 2%: la BCE capitulera-t-elle?

Inflation inférieure à 2%: la BCE capitulera-t-elle?

Powell: il y en a pour tous les goûts

Powell: il y en a pour tous les goûts