Investir dans les obligations d'État durables - pays développés: 2018 actualisation

Rapport de recherche

Résumé

KBC prend en considération un large éventail d'indicateurs de développement durable dans l'analyse des pays au profit de ses fonds obligataires durables. Nous vous proposons dans ce rapport d'analyse un aperçu des modifications (restreintes) apportées à la méthode d'analyse, de même que les résultats de la dernière actualisation pour le groupe des pays développés. La principale modification concerne l'élargissement du nombre de pays de 37 à 42. La Suisse et les pays scandinaves continuent d'occuper les premières places du classement des pays ('Baromètre de durabilité des pays développés de KBC). La Belgique gagne deux places et s'installe à la treizième position des 42 pays considérés. L'univers des pays dans lesquels les fonds obligataires durables de KBC peuvent investir (les 50% les plus performants du baromètre de durabilité) ne change pas beaucoup. Le Japon fait son entrée dans l'univers d'investissement et l'Estonie en sort.

Table des matières:

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Introduction

Le développement durable fait partie intégrante de la stratégie générale du Groupe KBC. Une part importante de celle-ci est consacrée aux fonds d'investissement durable (fonds ISR) proposés par KBC Asset Management. Depuis le début des années 2000, les investissements durables mondiaux incluent de plus en plus souvent des obligations, en plus des actions. Selon le European Sustainable Investment Forum (Eurosif), les obligations constituaient en 2017 40% du capital investi durablement en Europe, contre 47% pour les actions (Eurosif, 2018). Parmi celles-ci, 57% étaient investies en obligations d'entreprises, 33% en obligations d'État (dites également 'souveraines') et 10% en obligations émises par des pouvoirs locaux ou des institutions internationales telles que la Banque européenne d'investissement ou la Banque mondiale.

De la même manière que pour les actions ou les obligations d'entreprises, les investissements durables en obligations d'État requièrent un complément d'analyse. Il s'agit en réalité d'effectuer une analyse des pays ou, plus spécifiquement, d'analyser la place qu'accordent les autorités nationales au développement durable dans leurs politiques. Dans ce rapport, nous vous présentons tout d'abord un aperçu de ce que couvre la notion de 'développement durable des pays'. Ensuite, nous examinons la manière dont l'analyse du développement durable de ces pays peut être réalisée. Par ailleurs, nous expliquons en détail l'indicateur développé par KBC pour ses propres fonds obligataires durables. Nous expliquerons aussi spécifiquement les modifications (restreintes) apportées à la méthode d'analyse lors de la dernière actualisation. Pour terminer, nous discuterons des résultats de nos derniers calculs (l'actualisation 2018 du 'Baromètre de durabilité de KBC'), de même que de l'évolution depuis 2002, année où nous avons effectué l'analyse pour la première fois. L'analyse présentée dans ce rapport ne concerne que le groupe des pays développés (developed markets). Nous présentons l'analyse des marchés émergents (emerging markets) dans un rapport séparé.1

Développement durables des pays

Définition des concepts

Les analyses de développement durable (durabilité) pour les pays et leur application dans le domaine des investissements restent à ce jour moins nombreuses que celles qui sont effectuées pour les entreprises. Le phénomène s'explique par l'absence d'une définition universelle de la notion de développement durable des pays. Il faut dire que les objectifs et les tâches des pouvoirs publics sont plus vastes que ceux des entreprises. De manière générale, la politique d'un gouvernement vise la promotion durable du bien-être général, autrement dit le bien-être du plus grand nombre de citoyens possible. Ce bien-être est déterminé par une multitude de facteurs: prospérité matérielle, santé, développement personnel, justice, égalité des chances, libertés, absence de tensions sociales et politiques, sécurité, etc. Il est important également que cette expérience du bien-être ne se fasse pas aux dépens des générations futures, des citoyens d'autres pays ou du bien-être des animaux. C'est pourquoi les aspects tels que la durabilité environnementale, la paix internationale ou l'engagement envers les pays en voie de développement doivent être pris en compte explicitement.

En ce sens, le développement durable des pays peut se traduire par 'l'ensemble des performances, institutions et efforts politiques d'un pays qui favorisent le bien-être de sa population présente et future de manière durable, sans hypothéquer par la même occasion l'environnement et le bien-être de la population d'autres pays'.2 Cependant, l'interprétation pratique de cette définition n'est pas simple et reste subjective. Outre la multitude de facteurs pertinents, elle est également la conséquence de la divergence de points de vue sur la mesure dans laquelle l'État doit intervenir pour réaliser cette durabilité. Cela peut aller d'une forte préférence pour un interventionnisme poussé de l'État afin de corriger les effets négatifs d'une maximisation des profits des entreprises (exploitation sociale, destruction de l'environnement, etc.) aux principes de libre entreprise pour garantir au mieux la prospérité et le développement durables (plus d'opportunités pour l'initiative personnelle, plein emploi, etc.).

Valeur ajoutée

Dans le cadre des investissements en obligations d'État, on fait généralement appel à l'évaluation des agences de notation, des sociétés privées indépendantes qui évaluent la solvabilité des institutions émettant des titres de créance. Sur la base de modèles de risque, elles évaluent la probabilité que ces émetteurs qui, outre des gouvernements, sont également des entreprises ou des banques, ne soient pas en mesure de rembourser leurs dettes. Cette évaluation de la solvabilité est exprimée au moyen d'une combinaison de lettres (rating) allant de AAA (triple A), le meilleur score, à D, le moins bon, avec toute une gamme de notes intermédiaires. Toutes les évaluations supérieures à un certain seuil sont considérées comme des titres de qualité (investment grade). Des évaluations plus basses indiquent une créance plus risquée ('speculative grade' ou 'junk').

Pour les investisseurs professionnels ou les fournisseurs de crédit, tels que les banques, les assureurs et les fonds de pension, les notations constituent un baromètre de la santé financière des gouvernements et des entreprises et viennent compléter leurs propres modèles de risque. Elles leur permettent d'estimer le risque lié à l'achat de titres de créance émis par ces instances, et d'ainsi composer des portefeuilles disposant d'un profil de risque qui leur correspond. Le niveau de la notation sert d'indicateur pour la prime de risque qu'est censé intégrer le rendement du titre de créance. Pour les émetteurs, les notations dictent le montant des intérêts qu’ils doivent verser sur leurs titres de créance et, par conséquent, elles sont souvent déterminantes pour leur structure de financement. Les agences de notation jouent ainsi un rôle de coordination sur les marchés financiers: elles comblent l'écart d'information entre émetteurs et investisseurs.

Les notations financières émises par les agences ne mesurent généralement que les risques purement économiques, tels que la solvabilité et la liquidité de l'émetteur. S'agissant des pays, ce sont les indications de la stabilité économique qui sont analysées. Les plus importantes sont le potentiel de croissance à long terme, la balance des paiements et la compétitivité, la dette extérieure, la dette publique et la stabilité politique. À l'image de l'évaluation de la durabilité des entreprises, l'évaluation de la durabilité des pays représente un complément utile à l'analyse financière traditionnelle. Un pays qui investit dans le développement durable du bien-être général de ses citoyens pose les fondements d'un développement économique et politique favorable et stable dans le futur. Parce que pareil investissement stimule l'accumulation et la qualité des facteurs de production que sont le travail et le capital.3

Si l'analyse de durabilité des pays est utile, elle comporte aussi un inconvénient. Lorsqu'ils composent leurs portefeuilles, les gestionnaires d'actifs tiennent non seulement compte du rendement attendu, mais également du risque. Ils s'efforcent par conséquent de diversifier le plus possible leurs investissements. Les critères de durabilité imposent toutefois des restrictions collatérales et non financières sur leurs décisions d'investissement. Les possibilités de diversification sont donc réduites et, toutes choses étant égales par ailleurs, le risque des portefeuilles d'investissement augmente. Les relations entre investissements durables et investissements classiques en termes de rendement et de risques constituent en fin de compte une question purement empirique. Différentes études montrent que dans la pratique, les produits d'investissement durable qui tiennent également compte du risque, ne performent manifestement pas nettement mieux ou nettement moins bien que les investissements traditionnels. Le constat est le même en ce qui concerne les investissements en obligations durables. Celui qui investit de manière durable fait généralement le choix délibéré de viser à obtenir une valeur ajoutée sociale, en plus du rendement financier espéré. Outre la performance de l'investissement, la valeur ajoutée de l'analyse de la durabilité des pays consiste donc à proposer aux investisseurs une dimension non financière supplémentaire.

Méthode d'analyse

Toute une série d'indicateurs de référence qui permettraient de regrouper dans un seul indice les aspects de la durabilité des pays ont vu le jour au cours des dernières décennies. Certains d'entre eux, comme l'Environmental Performance Index de l'université de Yale ou le Corruption Perception Index de Transparency International, sont consacrés à un seul aspect bien spécifique. D'autres, plus généraux, cherchent essentiellement à obtenir une mesure plus précise du bien-être social que le traditionnel PIB par habitant. Certains, comme l'Indice de développement humain des Nations Unies, ont acquis une grande renommée. La plupart des indicateurs de bien-être alternatifs demeurent étroitement corrélés au PIB par habitant. Ce n'est cependant pas le cas pour les indicateurs fortement axés sur les aspects écologiques, tels que le Sustainable Society Index de la Sustainable Society Foundation ou le Happy Planet Index de la New Economics Foundation, pour lesquels la corrélation est même d'ordinaire négative.4 Les pays qui affichent une grande prospérité matérielle paient en effet un lourd tribut en termes de pollution environnementale ou d'épuisement des ressources naturelles.

Tous ces indices fournissent une image incomplète de ce que recouvre la notion de développement durable des pays. C'est pour cette raison que KBC a choisi de calculer son propre indicateur pour ses investissements obligataires durables, afin d'aborder cette problématique sous un angle le plus large possible. En 2002 déjà, KBC Asset Management (le gestionnaire de fonds du Groupe KBC) avait calculé pour la première fois son 'baromètre de durabilité' des pays, qui permet de faire des choix parmi ses fonds d'investissement durable. Le cadre de la page 4 donne un aperçu de tous les fonds obligataires durables de KBC. Le modèle d'analyse établit un classement des pays qui permet de décider quelles obligations d'État peuvent être intégrées dans l'univers d'investissement. Ce modèle utilise une banque de données actualisée et complétée chaque année par de nouvelles informations disponibles pour les différents indicateurs. Cette méthode a été mise au point en collaboration avec les macroéconomistes du département Research de KBC. Elle est dynamique et est, si nécessaire, adaptée aux nouvelles tendances concernant le développement durable. KBC bénéficie de l'assistance d'un collège d'experts indépendant concernant les différents aspects du développement durable (le SRI Advisory Board).

Cadre 1 - Les fonds obligataires durables de KBC

KBC est actif dans le domaine de l'investissement durable ou socialement responsable depuis un certain temps maintenant. Lancé en 1992, le KBC Eco Fund fut le premier fonds belge à investir dans des actions d'entreprises actives dans le secteur de l'environnement. Début 2002, KBC a également lancé le premier fonds obligataire durable sur le marché belge: le KBC Institutional Fund Ethical Euro Bonds, un compartiment de KBC Institutional Fund axé sur les investissements en obligations libellées en euro. Depuis lors, la gamme des fonds d'investissement durables de KBC s'est fortement étoffée, à la fois pour les clients privés et institutionnels. Pricos SRI, le premier fonds d'épargne-pension durable sur le marché belge, est venu compléter la gamme en 2018.

L'offre d'investissements durables de KBC compte aujourd'hui plus de 50 fonds, pour un encours sous gestion de près de 8 milliards d'euros à fin septembre 2018. Les fonds obligataires, qui se déclinent chacun en une version de distribution et une version de capitalisation, représentent environ un quart de ce volume. L'un d'entre eux (KBC Participation SRI Corporate Bonds) investit exclusivement en obligations d'entreprises. Pour sélectionner les entreprises, les gestionnaires de fonds de KBC Asset Management ont recours à l'analyse de durabilité. Pour les fonds qui investissent en obligations d'État, ils se fondent sur les résultats du modèle d'évaluation évoqué plus haut dans ce rapport. C'est p. ex. le cas dans l'approche globale pour les clients, comme avec les fonds ExpertEase.

Les fonds KBC Renta, qui investissent principalement en obligations émises par des États et des entreprises libellées dans une monnaie spécifique (à savoir NZD, DKK, SEK, NOK et GBP) font notamment partie des fonds obligataires durables de KBC. Chacun des pays correspondants se situe, dans l'analyse des pays KBC, au-dessus de la limite de décision. Le Danemark, la Suède et la Norvège font même partie des meilleurs élèves de ce classement (voir plus loin dans ce rapport).

Parmi les autres fonds obligataires durables, deux s'adressent spécifiquement aux clients institutionnels. Le KBC Institutional Fund SRI Euro Bonds, lancé en 2002, investit dans des obligations durables libellées en euro. Le KBC Institutional Fund Global SRI Defensive est un fonds mixte qui investit 65% au moins de ses avoirs en obligations durables et 15% minimum en actions durables, à l'échelle mondiale. Enfin, il existe deux fonds pour les clients privés: le KBC Obli Euro, qui investit principalement dans une sélection d'obligations européennes émises par des États et des entreprises, libellées en euro, et le KBC Bonds SRI High Interest, qui investit au minimum deux tiers de ses avoirs en obligations d'entreprises et d'État, principalement libellées en devises affichant un rendement relativement élevé.

L'approche de KBC

Le modèle d'analyse

Le modèle établi par KBC met en évidence cinq thèmes: (1) performances et stabilité économiques générales; (2) développement socio-économique de la population; (3) égalité, liberté et droits de la population; (4) performances et efforts environnementaux; (5) sécurité, paix et relations internationales. Chaque thème est à son tour divisé en trois indicateurs partiels (voir plus loin). En prenant en considération un large éventail d'aspects du développement durable, nous souhaitons éviter de tomber dans les extrêmes.5 Lorsque nous sélectionnons les indicateurs partiels, nous choisissons autant que possible des indicateurs composites, qui analysent une multitude d'informations sous l'angle le plus large possible. Tous les chiffres émanent d'organisations internationales (OCDE, Nations Unies, Banque mondiale, etc.) ou d'instances de renom, telles que le Forum Économique Mondial. Outre l'assurance de la qualité de la recherche sous-jacente, ils offrent l'avantage d'être disponibles aisément et de manière régulière, et d'offrir une comparabilité internationale des données pour un grand nombre de pays.

Le modèle prend en considération les pays de l'OCDE, complétés par les pays membres et candidats à l'adhésion à l'Union européenne (UE) qui ne sont pas membres de l'OCDE. En principe, cela concerne 45 pays. Notons toutefois que pour qu'ils puissent être intégrés dans le calcul du baromètre de durabilité, des données doivent être disponibles pour 80% au moins des quinze indicateurs partiels considérés. En appliquant cette règle, nous avons perdu huit pays dans les analyses précédentes (Albanie, Chili, Chypre, Israël, Macédoine, Malte, Monténégro et Serbie). Au total, 37 pays ont été pris en considération dans les analyses de durabilité jusqu'en 2017. Lors de la dernière analyse pour 2018, nous avons pu élargir le groupe à 42 pays (Chili, Chypre, Israël, Malte et la Serbie ont été ajoutés à la liste) et ce, dans la mesure où nous avons simplifié légèrement le modèle d'analyse (voir plus loin) et où nous avons eu davantage de chiffres à notre disposition pour certains des pays énumérés ci-dessus.

Le classement final des pays est établi en deux étapes. Dans un premier temps, les valeurs originales des indicateurs sont normalisées pour permettre la comparaison des notes des différents indicateurs partiels entre eux. Cela signifie que pour chaque indicateur, les valeurs brutes de chaque pays sont converties en une note entre zéro et un, où le pays le moins performant obtient la note zéro et le pays le plus performant la note un. Si, pour un indicateur, un pays n'a pas de valeur, il est écarté lors du processus de normalisation. La normalisation se fonde donc sur l'une des formules suivantes, selon qu'une valeur d'indicateur plus élevée dénote une performance meilleure ou moins bonne:

sachant que Ni: la valeur d'indicateur normalisée du pays i; Xi, la valeur d'indicateur brute du pays i; Xmin: la valeur d'indicateur brute du pays affichant la valeur d'indicateur la plus basse; et Xmax: la valeur d'indicateur brute du pays affichant la valeur d'indicateur la plus élevée.

Dans un deuxième temps, nous calculons pour chaque pays la somme moyenne pondérée des valeurs d'indicateur normalisées:

avec Ri: le classement du pays i; lj,i: le nombre d'indicateurs partiels pour lesquels le pays i obtient un score pour le thème j; wj: la pondération pour le thème j (j = 1 à 5); et vk: la pondération pour l'indicateur partiel k (k = 1 à lj,i). Nous choisissons d'attribuer à chacun des cinq thèmes principaux une pondération équivalente. Au sein de chaque thème, nous donnons également une même importance à chacun des trois indicateurs partiels. Cela signifie que wj = 20% et vk = 33,3%. Compte tenu de cette équipondération, le calcul revient à calculer la moyenne arithmétique.

En principe, les obligations des 50% des pays les plus performants sont éligibles à une inclusion dans l'univers d'investissement durable (approche best in class). Étant donné que nous prenons 42 pays en considération dans l'exercice d'analyse, l'univers d'investissement est composé de 21 pays. Nous appliquons qui plus est le principe de la 'zone d'attente' pour éviter que les pays ne 'jouent à saute-mouton', en étant inclus, puis exclus de l'univers d'investissement d'une année à l'autre. Concrètement: les pays qui dépassent cette limite, mais qui restent dans une fourchette comprenant les deux pays juste au-dessus et les deux pays juste en dessous de cette limite, n'ont pas d'impact sur l'univers d'investissement. Ce n'est que lorsque la nouvelle position au-dessus ou en dessous de la limite est confirmée lors de l'analyse suivante que nous ajustons l'univers d'investissement. Tous les autres dépassements de la limite ont bien un effet immédiat sur l'univers d'investissement.

Les thèmes et les indicateurs partiels

Nous consacrons cette partie aux cinq thèmes principaux et à leurs indicateurs partiels pris en compte dans le modèle. Il s'agit d'une description sommaire et d'une indication de leur importance. Vous trouverez en annexe à cet article une liste complète et plus détaillée des thèmes, des indicateurs et des différents aspects. Nous avons quelque peu simplifié le modèle par rapport à l'analyse des pays des années précédentes. Pour certains indicateurs partiels (plus particulièrement ceux portant les numéros 2.2, 2.3 et 3.1, voir ci-dessous), nous ne disposions pas des données chiffrées de certains aspects pris en compte pour un trop grand nombre de pays. Ignorer ces aspects ne nuit pas à l'essence du modèle, permet une meilleure comparaison entre les pays et d'intégrer plusieurs pays supplémentaires dans l'exercice d'analyse (voir ci-dessus). Vous trouverez ci-après une description du modèle (quelque peu) adapté.

Thème 1 - Performances et stabilité économiques générales

De belles performances macroéconomiques stables constituent la base du bien-être social. Concrètement, il s'agit d'un pourcentage de croissance économique satisfaisant et stable et de l'absence de déséquilibres (indicateur partiel 1.1). Ce dernier implique que l'on utilise le plus possible le facteur de production travail (faible taux de chômage), une stabilité de la valeur KBC Rapport d'analyse économique 2019 n° 07 I 15 janvier 2019 I 6 monétaire (inflation basse) et un équilibre de la balance des paiements et du budget de l'État. Le modèle mesure la croissance réelle moyenne du PIB des cinq dernières années, de même que sa volatilité durant cette période. Concernant les déséquilibres, nous additionnons le taux de chômage, l'inflation, le déficit de la balance des paiements (en % du PIB) et le déficit budgétaire (en % du PIB). À nouveau, la moyenne est considérée sur cinq ans.

Outre la situation économique actuelle, nous prenons en compte le potentiel économique futur (indicateur partiel 1.2) et la qualité des institutions publiques (indicateur partiel 1.3). Pour le premier, il s'agit de l'utilisation des nouvelles technologies et des efforts en matière de recherche et de développement. Pour le deuxième, il s'agit des institutions essentielles au soutien de l'activité économique de marché, telles que la protection des droits de propriété, l'indépendance de l'appareil judiciaire et l'efficacité des dépenses publiques. Pour chacun de ces indicateurs partiels, nous utilisons le Global Competitiveness Index du Forum économique mondial, et plus particulièrement les piliers 'technological readiness', 'R&D innovation' et 'institutions'.

Thème 2 - Développement socio-économique de la population

Au-delà des performances et de la stabilité économiques, le gouvernement tient compte du développement socio-économique de ses citoyens. Les traditionnels indicateurs du développement, tels que le PIB par habitant, la pauvreté parmi la population et l'espérance de vie de la population (indicateur partiel 2.1), constituent un premier indicateur auquel nous nous intéressons. Un deuxième indicateur mesure les réalisations et les efforts politiques en matière d'enseignement et de participation de la population au marché de l'emploi (indicateur partiel 2.2). Il s'agit ici d'une part de la participation dans l'enseignement et du niveau de ce dernier (le pilier 'enseignement supérieur et formation' du Global Competitiveness Index du Forum économique mondial) et d'autre part du niveau d'emploi (nombre de travailleurs en % de la population à l'âge de 15+).

Le deuxième thème recouvre également la situation et les efforts politiques en matière de santé publique (indicateur partiel 2.3). Compte tenu de la variété des sujets couverts, nous faisons ici appel au Health Consumer Index de Health Consumer Powerhouse. Celui-ci comporte cinq piliers ('patient rights and information', 'waiting times', 'health outcomes', 'generosity of public health system' et 'pharmaceuticals'). L'indice est complété à l'aide des chiffres de l'Organisation mondiale de la santé relatifs au nombre de personnes employées dans le secteur des soins de santé (médecins, dentistes, pharmaciens et infirmiers) et aux dépenses publiques en matière de soins de santé (en % du PIB).

Thème 3 - Égalité, liberté et droits de la population

L'État a pour mission de limiter les inégalités entre les citoyens mais aussi de leur offrir des libertés et des droits afin qu'ils puissent garantir leur développement et prendre des initiatives. Nous mesurons l'inégalité parmi la population à l'aide de l'inégalité des revenus et plus particulièrement du coefficient Gini (indicateur partiel 3.1).

En ce qui concerne les droits politiques et les libertés individuelles, nous utilisons l'indice 'voix et responsabilité' des indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale (indicateur partiel 3.2). Celui-ci prend en compte tous les droits et libertés traditionnels (liberté d'expression, de religion, de la presse, de déplacement, etc.). Une attention spécifique est portée à l'exercice simple du droit à la libre entreprise (indicateur partiel 3.3), ce que nous mesurons à l'aide de l'indice Ease of Doing Business du Doing Business Report de la Banque mondiale.

Thème 4 - Performances et efforts environnementaux

Le modèle évalue également les progrès réalisés en termes de qualité environnementale (air, eau, biodiversité, etc.) ainsi que la réduction de l'empreinte sur l'environnement (réduction des déchets, recul de l'épuisement des matières premières, etc.). Dans ce quatrième thème, nous mettons l'accent sur trois aspects: les performances environnementales, l'empreinte écologique et le changement climatique. Le premier est mesuré à l'aide du Environmental Performance Index des universités de Yale et de Columbia (indicateur partiel 4.1). Il est composé d'indices de référence dédiés à la pollution environnementale, la biodiversité, la gestion des forêts, la surpêche, etc.

Le deuxième aspect est mesuré à l'aide de l'empreinte écologique du Rapport planète vivante du Fonds Mondial pour la Nature (WWF) (indicateur partiel 4.2). Ce chiffre quantifie la surface terrestre et d'eau biologiquement productive dont la population a besoin pendant un an pour maintenir son niveau de consommation et pour traiter sa production de déchets. Nous abordons les aspects liés au changement climatique par le truchement du Climate Change Performance Index de Germanwatch et du Réseau Action Climat (CAN) Europe (indicateur partiel 4.3). Celui-ci compare les progrès réalisés en matière de protection climatique par les pays responsables de 90% des émissions de CO2.

Thème 5 – Sécurité, paix et relations internationales

Le dernier thème se concentre sur l'existence et l'atteinte à la sécurité et la paix et sur les relations internationales entre les pays. La sécurité et la paix constituent l'un des principaux besoins de base des citoyens et sont en même temps des conditions préalables essentielles à la prospérité économique. Pour les mesurer, nous utilisons le Global Peace Index de Vision of Humanity (indicateur partiel 5.1). Celui-ci cartographie les conflits existants et évalue l'insécurité, par exemple au moyen du nombre d'homicides et d'attentats, et la facilité à se procurer des armes.
Les relations internationales entre les pays revêtent deux dimensions. La première concerne la disposition des pays à ouvrir leurs frontières et à conclure des traités internationaux (indicateur partiel 5.2). Nous la mesurons grâce à l'Index of Globalisation du KOF Institute. Ce dernier prend en considération la mondialisation économique, sociale et politique. La seconde dimension est évaluée en examinant la situation concernant la ratification des traités internationaux majeurs (principalement ceux qui concernent les droits fondamentaux du travail et de l'Homme). La deuxième dimension concernant les relations internationales s'intéresse au niveau d'engagement des pays dans le cadre de l'aide au développement et est mesurée par le Commitment to Development Index du Centre for Global Development (indicateur partiel 5.3).

Résultats d'analyse

Baromètre de durabilité KBC: actualisation 2018

La Suisse, la Suède et la Norvège occupent dans cet ordre les trois premières places du classement général des pays du Baromètre de durabilité de KBC (voir tableau 1 à la page 7). Le Danemark, la Finlande et l'Islande ne déméritent pas non plus et occupent respectivement les quatrième, cinquième et sixième places du classement. Les pays scandinaves démontrent de manière convaincante que les performances et les objectifs économiques, sociaux et écologiques ne doivent pas forcément être contradictoires mais qu'au contraire, ils peuvent se renforcer.

Tableau 1 - Evolution classement des pays 2002-2018 pour le Baromètre de durabilité de KBC

Source: KBC Economics

En principe, les obligations des 50% des pays les plus performants sont éligibles à une inclusion dans l'univers d'investissement durable (approche best in class). Étant donné que nous prenons 42 pays en considération dans l'exercice d'analyse, l'univers d'investissement est composé de 21 pays. Dans le nouveau classement, le Japon dépasse la limite de 50% et sort de la zone d'attente (c'est-à-dire la fourchette comprenant les deux pays juste au-dessus et les deux pays juste en dessous de cette limite). Le pays est donc intégré dans l'univers d'investissement (voir les principes décisionnels ci-dessus). Dans l'analyse de 2017, le Canada est passé sous la limite de 50% mais il reste dans la zone d'attente. Le pays est par conséquent resté (provisoirement) dans l'univers. Dans la nouvelle analyse 2018, le pays dépasse à nouveau la limite de 50% et sort de la zone d'attente. Il reste donc intégré dans l'univers d'investissement. L'Estonie chute sous la limite de 50% et sous la zone d'attente. Le pays est dès lors exclu de l'univers. La Slovénie dépasse la limite de 50% mais demeure dans la zone d'attente. Sa place au-dessus de la limite demande par conséquent une confirmation lors de la prochaine actualisation de 2019 avant de pouvoir être intégré dans l'univers. Pour terminer, pour sa première analyse, Malte dépasse la limite de 50% mais se trouve dans la zone d'attente. Sa place au-dessus de la limite devra par conséquent être confirmée lors de la prochaine actualisation de 2019 avant de pouvoir être intégré dans l'univers.

Les changements de classement d'année en année restent habituellement limités. Il s'agit souvent de glissements d'une à deux places qui ont peu d'impact parce que les notes des pays sont parfois très proches les unes des autres (phénomène du 'saute-mouton'). Nous identifions toutefois quelques changements significatifs par rapport au précédent classement de 2017. Les pays qui accusent le plus net recul sont le Luxembourg et l'Estonie, qui perdent respectivement quatre et six places dans le classement. Pour le Luxembourg, la déconvenue est liée aux sous-performances des indicateurs partiels 'commitment to education and employement' (2.2), 'commitment to health' (2.3) et 'ease of doing business' (3.3). Le recul de l'Estonie est imputable aux mauvaises notes enregistrées par 'les indicateurs 'environmental performance index' (4.1) et 'ecological footprint' (4.2).

La Belgique progresse de deux places dans le nouveau classement et se retrouve en 13e position (42 pays). C'est au niveau du thème 'Sécurité, paix et relations internationales' que notre pays obtient les meilleurs résultats (5e place). La note la moins bonne (une honteuse 25e place) concerne le thème 'Performances et efforts environnementaux'.

Évolution 2002-2018

KBC a calculé son baromètre de durabilité relatif aux pays développés pour la première fois en 2002. Compte tenu du long historique dont nous disposons, nous pouvons voir l'évolution des pays au fil des actualisations annuelles (voir figure 1).

Figure 1 - Evolution classement des pays 2002-2018 pour le Baromètre de durabilité de KBC

Source: KBC Economics

On notera notamment une rupture dans l'historique en 2008, au moment où le modèle d'analyse a été largement modifié et élargi. Les calculs d'avant et d'après 2008 ne sont donc pas parfaitement comparables. Le modèle a également été adapté lors de la dernière actualisation (voir ci-dessus), dans une mesure limitée cette fois. Cette dernière modification du modèle ne perturbe que légèrement la comparaison avec les analyses précédentes. Les cinq pays supplémentaires dont nous avons tenu compte lors de la dernière analyse ne sont pas pris en considération dans les classements illustrés dans le graphique pour ne pas perturber la comparaison avec les années précédentes.

Premier constat: les pays scandinaves, ainsi que la Suisse, occupent les premières places du classement des pays sur l'ensemble de la période (voir encart en haut à gauche dans le graphique 1). On remarque de fortes variations d'une année à l'autre, mais celles-ci sont souvent liées au fait que les notes de ces pays sont très proches les unes des autres et jouent donc à 'saute-mouton' dans le classement. Pour d'autres pays, les notes sont plus espacées les unes des autres de telle sorte que les variations de leurs positions dans le classement au fil du temps sont moins saccadées.

L'encart en haut à droite dans le graphique 1 montre l'évolution de la position des quatre grands blocs économiques mondiaux (pour la zone euro nous calculons la moyenne pondérée du PIB des classements des pays membres). Les positions relatives restent plus ou moins stables, avec l'Europe (et surtout le Royaume-Uni), constamment mieux placée que les États-Unis et le Japon. Le Japon a perdu des places jusqu'en 2016 alors que de leur côté, les États-Unis ont progressé. Lors de l'actualisation en 2016, le Japon a été dépassé par les États-Unis. La position relative des deux pays s'est à nouveau inversée lors des deux dernières actualisations. Si, à côté du Japon, la zone euro et le Royaume-Uni ont grapillé des places dans le classement, les États-Unis ont quant à eux enregistré un fameux recul.

La Grèce reste accrochée à la dernière place dans le classement au sein de la zone euro. Les pays lourdement touchés sur le plan socio-économique durant la crise financière à partir de 2008 avaient déjà perdu pas mal de places dans le classement durant les années qui ont précédé la crise. On peut donc dire que le baromètre de durabilité avait un certain caractère prédictif. L'encart en dessous à droite dans le graphique 1 montre les pays 'PIGS' (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne) qui ont été fortement touchés pendant la crise. Parmi ces quatre pays, le Portugal a le moins souffert et son classement fut par conséquent le plus stable. L'Irlande s'est sortie le plus rapidement de la crise sur le plan économique, ce qui s'est également traduit par une amélioration du classement durant la période 2012-2016. Le pays a de nouveau mal performé ces dernières années, surtout pour ce qui concerne le thème des 'performances et efforts environnementaux'. L'Espagne a par contre vu sa position relative s'améliorer.

L'encart en bas à gauche dans le graphique 1 compare les performances de la Belgique avec ses trois pays voisins (les Pays-Bas, l'Allemagne et la France). Sur l'ensemble de la période 2002-2018, la Belgique est constamment derrière l'Allemagne et les Pays-Bas, mais légèrement devant la France, dans le baromètre de durabilité. Ces dernières années, l'Allemagne et la France ont à nouveau pu compenser la perte encaissée jusqu'en 2015. La position des Pays-Bas s'est détériorée ces dernières années. Celle de la Belgique était plutôt volatile et a chuté sous celle de la France en 2017-2018.

References

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  • Drut, B. (2010), “Sovereign Bonds and Socially Responsible Investment”, Journal of Business Ethics, 92(1), blz. 131-145.
  • Centre Emile Bernheim, Working Paper nr. 09/014.
  • Eurosif (2018), “European SRI Study 2018”, november.
  • KBC Economische Berichten (2014), “Duurzaam beleggen, de hype voorbij?”, nr. 20, 29 september 2014.
  • KBC Economische Berichten (2015), “Welzijn, meer dan ‘bruto binnenlands product”, nr. 26, 13 februari 2015.
  • Leite, P. en M.C. Cortez (2016), “The Performance of European Responsible Fixed-Income Funds”.
  • Mellios, C. en E. Paget-Blanc (2006), “Which Factors Determine Sovereign Credit Ratings ?, European Journal of Finance, 12(4), blz. 361-377.
  • North, D., Acemoglu, D., Fukuyama, F. en D. Rodrik (2008), “Governance, Growth, and Development Decision-making”, Wereld Bank.
  • WCED (1987), “Report of the World Commission on Environment and Development. Our common future”, New York, United Nations.

Annotations

1/ Voir également le Rapport d'analyse KBC n°8, 'Investir dans les obligations d'État durables: le développement durable des marchés émergents, actualisation 2018' (15 janvier 2019).

2/ Cette description est conforme à la notion de développement durable tel qu'avancé pour la première fois par la Commission Brundtland (voir WCED, 1987).

3/ Le lien entre les aspects de durabilité d'une part et le développement économique et la stabilité politique d'autre part, a été largement démontré dans la littérature. Voir par exemple Mellios & Paget-Blanc (2006) et North (2008).

4/ Pour un aperçu et une analyse détaillée, voyez KBC Actualités économiques n° 26 (2015).

5/ En sélectionnant les indicateurs partiels, nous avons veillé à ce que les corrélations ne soient pas trop importantes.

Annexe: Détailler les thèmes et les sous-indicateurs du baromètre de durabilité de KBC

Theme 1 - General economic performance and stability

Indicator 1.1: Macroeconomic Performance & Absence of Disequilibria (Source: own calculation based on IMF data)

- Real GDP growth (%, average of past 5 years) (25%)
- Volatility of economic growth (standard deviation of real GDP growth over past 5 years) (25%)
- Sum of inflation (%), unemployment rate (% of labour force), current account deficit (% of GDP) and government deficit (% of GDP) (average of past 5 years) (50%)

Indicator 1.2: Future Business Potential (Source: sub-index from Global Competitiveness Index, World Economic Forum)

Technological Readiness (agility with which an economy adopts existing technologies to enhance productivity) (50%):
- Availability of latest technologies, firm-level technology absorption, FDI and technology transfer
- Internet users, broadband Internet subscriptions, Internet bandwidth
- Mobile broadband subscriptions, mobile telephone subscriptions

R&D innovation (design and development of cutting-edge products and processes to maintain a competitive edge) (50%):
- Capacity for innovation, quality of scientific research institutions
- Company spending on R&D
- University/industry research collaboration in R&D
- Government procurement of advanced technology products
- Availability of scientists and engineers
- Patent applications, intellectual property protection

Indicator 1.3: Public and private institutions (Source: sub-index from Global Competitiveness Index, World Economic Forum)

- Property rights, intellectual property protection
- Ethics and corruption: diversion of public funds, public trust of politicians, irregular payments and bribes
- Undue influence: judicial independence, favouritism in decisions of government officials
- Public-sector performance: Wastefulness of government spending, burden of government regulation, efficiency of legal frame- work, transparency of government policymaking
- Business costs of terrorism/crime/violence, organized crime, reliability of police services
- Ethical behaviour of firms
- Accountability: strength of auditing and reporting standards, efficacy of corporate boards, protection of minority shareholders’ interests, strength of investor protection

Theme 2 - Socio-economic development of population

Indicator 2.1: Core Development Indicators (Source: World Bank; OECD)

- GDP per capita (33%)
- Poverty rate (population living below 50% of median income) (33%)
- Life expectancy at birth (number of years) (33%)

Indicator 2.2: Commitment to Education & Employment

Higher education and training index (50%) (Source: sub-index from Global Competitiveness Index, World Economic Forum)
- Secundary education enrolment rate
- Tertiary education enrolment rate
- Quality of the educational system
- Quality of math and science education & quality of management schools
- Internet access in schoolls
- Local availability of specialized research and training services
- Extent of staff training

Employment rate (50%) (Source: World Development Indicators, World Bank)
- People employed as a % of people aged 15+

Indicator 2.3: Commitment to Health

Health Consumer Index (75%) (Source: Health Consumer Powerhouse, 5 sub-indices, 15% each):

Patient Rights and Information:
- Healthcare law based on patients’ rights
- Patient org. involved in decision-making
- No-fault malpractice insurance
- Right to second opinion
- Access to own medical record
- Register of legit doctors
- Electronic patient record
- Provider catalogue with quality ranking
- Web or 24/7 telephone HC info
Waiting Times:
- Family doctor same day access
- Direct access to specialist
- Major non-acute operations < 90 days
- Cancer therapy < 21 days
- MRI scan < 7 days
Health Outcomes:
- Heart infarct mortality
- Infant deaths/1000 live births
- Cancer 5-year survival
- Avoidable deaths – years of life lost
- MRSA infections
Generosity of Public Healthcare System:
- Cataract operations per 100 000
- Infant 4-disease vaccination
- Kidney transplants per million pop.
- Dental care in public healthcare system
Pharmaceuticals:
- Rx subsidy %
- Layman-adapted pharmacopeia?
- New cancer drugs deployment speed
- Access to new drugs (time to subsidy)

Healthcare Workforce and Expenditures (25%) (Source: World Health Organisation)

- Number of healthcare workers (physicians, dentist, pharmacists, nurses) (per 100 000 population)
- Public expenditures on health (% of GDP)

Theme 3 - Equality, freedom and rights of the population

Indicator 3.1: Prevalence of Inequality (Source: World Development Indicators, World Bank)

- GINI coefficient

Indicator 3.2: Voice, Political Rights and Civil Liberties (Source: sub-index Voice and Accountability from Governance Indicators, World Bank)

Measuring (perceptions of) the extent to which a country’s citizens are able to participate in selecting their government, as well as freedom of expression, freedom of association, and a free media:
- Civil liberties: Freedom of speech, of assembly and demonstration, of religion, equal opportunity, of excessive governmental intervention
- Political Rights: free and fair elections, representative legislative, free vote, political parties, no dominant group, respect for minorities
- Freedom of the Press
- Travel: domestic and foreign travel restrictions
- Imprisonments: Are there any imprisoned people because of their ethnicity, race, or their political, religious beliefs?
- Democratic Accountability. Quantifies how responsive government is to its people, on the basis that the less response there is the more likely is that the government will fall, peacefully or violently. It includes not only if free and fair elections are in place, but also how likely is the government to remain in power
- Representativeness: How well the population and organized interests can make their voices heard in the political system

Indicator 3.3: Ease of Doing Business (Source: index Doing Business, World Bank)

- Starting a business
- Dealing with construction permits
- Getting electricity
- Registering property
- Getting credit
- Protecting minority investors
- Paying taxes
- Trading across borders
- Enforcing contracts
- Resolving insolvency

Theme 4 - Environmental performance and commitment

Indicator 4.1: Environmental Performance Index (Source: Yale University & Colombia University in collaboration with World Economic Forum)

- Environmental burden of disease
- Water (effects on humans): adequate sanitation & drinking water
- Air pollution (effects on humans): indoor air pollution, urban particulates, local ozone
- Water (ecosystem vitality): water quality index, water stress
- Air pollution (ecosystem vitality): regional ozone, sulphur dioxide emissions
- Biodiversity & habitat: conservation risk index, effective conservation, critical habitat protection, marine protected areas
- Forestry: growing stock
- Fisheries: marine trophic index, trawling intensity
- Agriculture: irrigation stress, agricultural subsidies, intensive cropland, burnt land area, pesticide regulation
- Climate change: emissions/capita, emissions/electricity generated, industrial carbon intensity

Indicator 4.2: Ecological Footprint (Source: Living Planet Report, WWF)

- Extent of human demand on ecosystems (global hectares per person)

Indicator 4.3: Climate Change Performance Index (Source: Germanwatch & Climate Action Network Europe)

- Per-capita emissions trend in four sectors (energy, transport, residential, industry) (50%)
- Absolute, energy-related CO2 emissions (30%)
- Evaluation of the countries’ domestic as well as international climate policy (20%)

Theme 5 - Security, peace and international relationships

Indicator 5.1: Global Peace Index (source: Vision of Humanity)

Measures of Ongoing Domestic and International Conflict:
- Number of external and internal conflicts fought: 2001-06
- Estimated number of deaths from organised conflict (external)
- Number of deaths from organised conflict (internal)
- Level of organised conflict (internal)
- Relations with neighbouring countries

Measures of Societal Safety and Security:
- Number of displaced people as a percentage of the population
- Political instability
- Level of disrespect for human rights (Political Terror Scale)
- Potential for terrorist acts
- Number of homicides per 100,000 people
- Level of violent crime
- Likelihood of violent demonstrations
- Number of jailed population per 100,000 people
- Number of internal security officers and police per 100,000 people

Measures of Militarization:
- Military expenditure as a percentage of GDP
- Number of armed services personnel per 100,000 people
- Volume of transfers (imports) of major conventional weapons per 100,000 people
- Volume of transfers (exports) of major conventional weapons per 100,000 people
- UN Deployments 2007-08 (percentage of total armed forces)
- Non-UN Deployments 2007-08 (percentage of total armed forces)
- Aggregate number of heavy weapons per 100,000 people
- Ease of access to small arms and light weapons
- Military capability/sophistication

Indicator 5.2: Commitment to Development Index (Source: Centre for Global Development)

- The aid component moves beyond standard but narrow comparisons of the quantity of aid governments give, factoring in quality too. It penalizes donors for giving aid to rich or corrupt governments, for overburdening recipients with lots of small aid projects, or for “tying” aid, which forces recipients to spend it on the donor country’s own goods rather than shop around for the lowest price. The component also rewards tax deductions and credits that support private charity.
- The trade component penalizes countries for erecting barriers to imports of crops, clothing, and other goods from poor nations. It looks at two kinds of barriers: tariffs (taxes) on imports, and subsidies for domestic farmers, which stimulate overproduction and depress world prices. Such barriers deny people in poor countries jobs and income.
- The investment component compares rich countries on policies that encourage constructive investment in poor countries. It is based on a checklist of 22 questions: Do governments allow public pension funds to invest in poor countries? Do they offer insurance against political risks, such as expropriation, to encourage domestic companies to venture abroad? Do they first check for potential environmental and labour rights abuses in factories to be insured?
- The migration component compares rich countries on how easy they make it for people from poor ones to immigrate, find work or get education, send home money--and even return home with new skills and capital.
- The environment component compares rich countries on policies that affect shared global resources such as the atmosphere and oceans. Rich countries use these resources disproportionately while poor ones are less equipped to adapt to the consequences, such as global warming. Countries do well if their greenhouse gas emissions are falling, if their gas taxes are high, if they do not subsidize the fishing industry, and if they control imports of illegally cut tropical timber.
- The security component compares rich countries on military actions that affect developing countries. Rewarded are contributions to international peacekeeping and forcible humanitarian interventions that have an international mandate—unlike the invasion of Iraq but like the NATO intervention in Kosovo. Countries also get points for protecting sea lanes for global trade, but lose them for exporting weapons to authoritarian regimes with heavy military spending.
- The technology component analyses policies of the rich countries that support creation and dissemination of new technologies, which can profoundly shape life in developing countries. The component rewards government funding and tax breaks for R&D but penalizes certain patent and copyright rules deemed too restrictive to the flow of ideas across borders.

Indicator 5.3: Index of Globalisation (Source: KOF Institute; United Nations for International Treaties)

Measures of Economic Globalisation (data on flows and on restrictions; Source: sub-index from KOF-Index of Globalisation) (25%):
- Trade (% of GDP)
- Foreign direct investments (flows & stocks, % of GDP)
- Portfolio investment (% of GDP)
- Income payments to foreign nationals (% of GDP)
- Hidden import barriers
- Taxes on international trade (% of current revenue)
- Capital account restrictions

Measures of Social Globalisation (data on personal contact, information flows and cultural proximity; Source: sub-index from KOF-Index of Globalisation) (25%):
- Outgoing telephone traffic
- International tourism (% of total population)
- Foreign population (% of total population)
- International letters (per capita)
- Internet users (per 1000 people)
- Cable television (per 1000 people)
- Trade in newspapers (% of GDP)
- Radios (per 1000 people)
- Number of McDonald’s restaurants and Ikea (per capita)
- Trade in books (% of GDP)

Measures of Political Globalisation (Source: sub-index from KOF-Index of Globalisation) (25%):
- Number of embassies
- Membership of international organisations
- Participation in UN Security Council Missions

Ratification of International Treaties (Source: United Nations) (25%)

Status of Major International Human Rights Instruments:
- International convention on the prevention and punishment of the crime of genocide
- International convention on the elimination of all forms of racial discrimination
- International convenant on civil and political rights
- International convenant on economic, social and cultural rights
- Convention on the elimination of all forms of discrimination against women
- Convention against torture and other cruel, inhuman or degrading treatment or punishment
- Convention of the rights of the child

Status of Fundamental Labour Rights Conventions:
- Freedom of association and collective bargaining
- Elimination of forced and compulsory labour
- Elimination of discrimination in respect of employment and occupation
- Abolishment of child labour

Status of Major Environmental Treaties:
- Cartagena protocol on biodiversity
- Framework convention on climate change
- Kyoto protocol to the framework convention on climate change
- Convention on biological diversity…
 

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Toute opinion formulée dans cette publication représente l’opinion personnelle de l’auteur ou des auteurs. Any opinion expressed in this KBC Economic Opinions represents the personal opinion by the author(s). Ni la mesure dans laquelle les scénarios, les risques et les pronostics présentés reflètent les prévisions du marché, ni la mesure dans laquelle ils seront corroborés par la réalité ne peuvent être garanties. Les prévisions sont fournies à titre purement indicatif. Les données de cette publication sont générales et purement informatives. Elles ne peuvent être considérées comme des recommandations en investissement. La durabilité fait partie de la stratégie commerciale globale de KBC Group NV (voir https://www.kbc.com/fr/durabilite-de-l-entreprise.html). Nous tenons compte de cette stratégie dans le choix des sujets de nos publications, mais une analyse approfondie de l'évolution économique et financière nécessite d'aborder une plus grande variété de sujets. Cette publication relève de la ‘recherche en investissements’, telle que visée par la loi et la réglementation sur les marchés d’instruments financiers. Toute transmission, diffusion ou reproduction de ces informations, sous quelque forme et par quelque moyen que ce soit, est interdite sans l’autorisation expresse, préalable et écrite de KBC Groupe SA. KBC et CBC Banque SA ne peut être tenu responsable de leur exactitude ou de leur exhaustivité.

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